Le scandale Ofer Kassif, ou la faillite morale de la Cour suprême

1
412

Député ouvertement antisioniste fraîchement élu, le prof. Ofer Kassif (‘Hadash- Liste arabe) a déjà réussi à créer le scandale à deux reprises lors de ses premières interventions dans l’hémicycle de la Knesset. Le 6 mai, il adressait ses condoléances « aux familles de toutes les victimes » de la dernière flambée de violence dans le sud du pays, refusant de faire la distinction entre civils israéliens innocents et terroristes.

Et mardi, lors de son premier discours à la tribune, le député a une nouvelle fois tenu des propos inqualifiables. Devant des députés arabes ravis, il a commencé par accuser l’Etat d’Israël d’être « en processus accéléré de fascisation » avant de s’en prendre à l’enseignement du rav Avraham Itshak Hacohen Kook zatsal, fondateur du sionisme-religieux : « Son enseignement fut basé sur une honteuse théorie des races qui plaçait le collectif juif au-dessus de tous les autres peuples du monde et en tête d’une hiérarchie imaginaire ». Et de rajouter : « Il est clair que le programme politique qui repose sur cette terrible idéologie s’est répandu aujourd’hui dans les allées du pouvoir en Israël, jusqu’au bureau du Premier ministre… ».

Ces propos insoutenables ont même réussi à choquer le président de séance, rav Israël Eichler, député orthodoxe de Yahadout Hatora, qui n’est pas un… ’hassid du rav Kook zatsal. Il a demandé à Ofer Kassif de retirer ses propos, ce qu’il a refusé de faire. Plusieurs députés de la majorité, mais aussi de l’opposition ont quitté l’hémicycle en signe de protestation.

Le scandale Ofer Kassif est double : la teneur immonde de ses propos mais aussi et surtout le fait de sa présence à la Knesset. La commission centrale électorale avait invalidé sa candidature en raison de ses positions politiques radicales. Mais voilà, la Cour suprême avait cassé la décision de la commission électorale et autorisé le prof. Kassif à se présenter à l’élection, en même temps qu’elle maintenait par ailleurs l’invalidation de la candidature du Dr. Michaël Ben-Ari, président d’Otsma Yehoudit. Ainsi, c’est au nom de la liberté d’expression que ce diffuseur de fiel antisioniste se trouve aujourd’hui à la Knesset alors que c’est au nom d’une limitation à cette même liberté d’expression que le Dr. Michaël Ben-Ari, ardent défenseur de l’Etat d’Israël et de Tsahal, même si c’est parfois de manière extrême, n’y est pas.

Il y donc quelque chose de pourri au royaume de la Cour suprême qui prend parfois des décisions déconnectées de toute morale et de sens commun. La scène qui s’est déroulée mardi à la Knesset ne fait que justifier encore un peu plus la nécessité de réformer cette institution qui est davantage devenue un ennemi de la démocratie israélienne que l’un de ses piliers. C’est ce que souhaitent faire des candidats au poste de ministre de la Justice tels que Yariv Levin ou Betzalel Smotritch.

Mais l’opposition à toute réforme est telle dans le sérail judiciaire, que la présidente de la Cour suprême, Esther Hayot, s’est permis mardi des allusions plus que douteuses lors d’un congrès juridique, de surcroît dans la ville si symbolique de Nuremberg en Allemagne. Elle a rappelé que « l’indépendance des juges est l’un des piliers de la démocratie » puis, utilisant elle-aussi des termes empruntés à la période nazie pour évoquer en filigrane le débat politique intérieur en Israël, elle a expliqué que « pour conquérir le pouvoir absolu, Hitler et le parti nazi avaient compris que l’une des premières choses à faire était de contrôler le système judiciaire et de supprimer l’indépendance des juges ». « À bon entendeur », aurait-elle pu rajouter.

Si cela n’est pas un parallèle indécent établi avec les intentions réformatrices de la majorité en Israël…

Ces propos ont été bien compris par Yaïr Netanyahou, le fils du Premier ministre, qui s’est demandé sur son compte Twitter : « Je me trompe, ou la présidente de la Cour suprême a laissé entendre que le Premier ministre serait un Hitler de la fin du 20e siècle ? »

Ceux qui sont si soucieux de l’autorité et de l’image de la Cour suprême devraient être les premiers à soutenir des réformes dans la composition et dans les prérogatives de cette institution qui perd d’année en année de sa crédibilité et se met à dos de plus en plus de citoyens qui voient en elle un outil confisqué par une élite népotique déconnectée des réalités et mue par un agenda idéologique à contre-courant de la majorité du peuple.

La présence d’Ofer Kassif à la Knesset, tout comme d’ailleurs celle des députés arabes actuels, est une insulte à l’intelligence et un danger pour la santé de la démocratie israélienne. Le nouveau député vient de le démontrer.

Après son invalidation, le Dr. Michaël Ben-Ari disait ne pas comprendre pourquoi un candidat sioniste dont les fils sont à l’armée est interdit de Knesset alors qu’un activiste antisioniste qui déclare légitime que l’on s’attaque à des soldats de Tsahal peut y siéger.

C’est apparemment ce que la Cour suprême, dans sa configuration actuelle, appelle « l’application des valeurs universelles »…

Photo Noam Revkin Fenton / Flash 90

Source lphinfo.com

1 Commentaire

  1. Il est temps que la Cour Suprême respecte le peuple et le pays dans lequel ils se trouvent. Il faudra un référendum pour changer la nomination des Juges.

Laisser un commentaire