« Considérant vos capacités et votre expérience significative avec différentes responsabilités révolutionnaires […] je vous promeus général de division et commandant en chef des Gardiens de la Révolution », a en effet indiqué l’ayatollah Khamenei, en parlant du général Salami, dans un communiqué publié sur son site Internet.
Selon les explications données par ce dernier, ce changement à la tête de l’IRCG est motivé par un « besoin de changement », exprimé par le général Jafari, et non pas par les conséquences de l’attentat qui, revendiqué par le Jaïch al-Adl, fit une vingtaine de tués dans les rangs des Gardiens de la révolution en février dernier, dans la province du Sistan-Balouchistan.
Né en 1960, le général Salami rejoignit les rangs de l’IRCG lors de la guerre iran-irak. Commandant de l’Université de commandement et d’état-major de cette force paramilitaire entre 1992 et 1997, il fut l’adjoint aux « opérations du personnel » avant de prendre les rênes de la Force aérienne des Gardiens de la révolution entre 2005 et 2009. Cela faisait donc 10 ans qu’il était dans l’ombre du général Jafari.
Cela étant, le général Salami s’est beaucoup exprimé ces dernières semaines, sans donner dans la demi-mesure. Comme en octobre 2018, quand il a estimé que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, devait « s’entraîner à nager dans la mer Méditerranée » car il pourrait « forcé à s’enfuir de son pays. » Et, selon l’agence FARS, d’insister, : « Ils [les Israéliens] ne constituent pas un niveau de menace élevé pour nous, le Hezbollah suffirait à les détruire. »
En janvier, le nouveau chef des Gardiens de la révolution en a remis une couche… et annoncé la couleur. « Nous annonçons que si Israël entreprend de nous faire la guerre, cela débouchera sur son élimination et sur la libération des territoires occupés. Les Israéliens n’auront même pas de cimetière en Palestine pour enterrer leurs corps. » Puis, a-t-il précisé, « la stratégie de l’Iran est de rayer de la carte politique le régime ‘sioniste’, et les Israéliens y contribuent par leurs menées criminelles. »
Un mois plus tard, lors d’un discours diffusé le 19 février sur la chaîne iranienne IRINN TV, le général Salami a prévenu que l’Iran se préparait « à briser l’Amérique, Israël et leurs partenaires et alliés » avant d’assurer que « notre guerre n’est pas une guerre locale » et que « nous avons des projets pour vaincre les puissances mondiales. » Entre-temps, selon d’après l’agence de presse Tasnim, il avait prévenu Israël « de ne pas jouer avec le feu, car nous les détruirons avant que les États-Unis ne puissent les aider. »
Pour rappel, le Corps des Gardiens de la révolution a été créé en 1979. Il compterait environ 125.000 combattants placés sous l’autorité directe du guide suprême. Alors que sa mission est de préserver l’intégrité territoriale de l’Iran et de « sauvegarder la Révolution et de ses acquis », il dispose également d’une unité chargée des opérations opérations extérieurs – la force al-Qods – commandée par le général Qasem Soleimani. Cette dernière est très active en Syrie et en Irak, où elle soutient les milices chiites inféodées à Téhéran.