Payer les employés et veiller à la santé des citoyens ne font partie d’aucune priorité pour le président de l’Autorité palestinienne Abbas. Il est disposé à créer une crise humanitaire en Cisjordanie/Judée-Samarie tant que cela encouragera l’assassinat de Juifs.
En février, Israël a finalement décidé d’appliquer la loi adoptée l’an dernier lui permettant de retenir et de geler les fonds utilisés par l’Autorité palestinienne pour payer aux terroristes arabes et à leurs familles des indemnités mensuelles en récompense pour terrorisme. Israël l’a fait en décidant de déduire 138 millions de dollars des taxes qu’il perçoit pour le compte de l’Autorité palestinienne. Selon Israël Hayom, cette somme représente environ 5% des revenus de l’Autorité palestinienne.
“La loi indiquera clairement à l’Autorité palestinienne et à Abou Mazen [Mahmoud Abbas] : le [terrorisme] ne paie pas!”, a déclaré le député du Likoud, Avi Dichter, à propos de la décision prise en février.
Mahmoud Abbas semble penser le contraire. En tant que personne qui ne dépend pas des électeurs pour rester au pouvoir – il est actuellement dans sa quatorzième année du mandat de quatre ans pour lequel il a été élu en 2005 – il n’a évidemment pas besoin de prétendre qu’il se soucie du bien-être des citoyens de l’AP. Sa réponse à la décision d’Israël de retenir des fonds a donc été de générer une crise bien calculée : il a annoncé que l’Autorité palestinienne n’acceptera de recevoir aucune des taxes perçues par Israël. Dans les propres mots du ministre des Finances de l’AP :
“Il y a une décision officielle … de ne pas accepter l’argent de la taxe s’il en manque un seul centime.”
Selon Palestinian Media Watch, les taxes perçues et transférées par Israël à l’Autorité palestinienne s’élèvent en moyenne à 670 millions de shekels / mois (187 millions de dollars). La déduction mensuelle d’Israël s’élève à 41 millions de dollars.
En refusant de recevoir la totalité des fonds fiscaux de l’Autorité palestinienne, la direction de l’Autorité palestinienne ne fait pas que pousser ce qui ressemble à la colère d’un bambin gâté. Cyniquement, il vise à créer une crise financière majeure au sein de l’Autorité palestinienne, qui risque de déboucher à terme sur une crise humanitaire.
Les signes sont tous là : l’Autorité palestinienne a déjà annoncé des réductions de salaires pour ses fonctionnaires, tandis que les salaires versés aux terroristes emprisonnés et libérés, ainsi que les indemnités accordées aux terroristes blessés et aux familles des terroristes décédés seront intégralement versés : «… Le fardeau du sacrifice et le fardeau du compromis pèsent sur les salaires les plus élevés… Au début du mois [mars 2019]… les salaires ont été intégralement transférés aux prisonniers, aux blessés et aux martyrs, selon les ordres du Président d’honneur [Abbas]. C’est l’un des principes nationaux auxquels aucune force sur Terre ne peut nous faire déroger », a déclaré le ministre des Finances et de la Planification de l’Autorité palestinienne, Shukri Bishara. «Les salaires des familles des martyrs (Shahids) et des prisonniers sont un tabou qu’il ne faut pas toucher. Nous sommes prêts à sacrifier nos salaires et nous ne toucherons pas un centime des salaires de nos martyrs et de nos héros blessés et prisonniers », a ajouté le vice-Premier ministre de l’Autorité palestinienne et commissaire à l’information du Fatah, Nabil Abu Rudeina.
Ce n’est pas tout. L’Autorité palestinienne a également annoncé qu’elle n’autoriserait plus ses citoyens à se rendre en Israël pour se faire soigner, mesure pour laquelle elle verserait environ 100 millions de dollars par an. Selon Palestinian Media Watch, en 2015, dernière année pour laquelle il existe des registres publics, plus de 102 000 citoyens de l’Autorité palestinienne ont obtenu l’autorisation d’entrer en Israël pour y être soignés, dont plus de 20 000 ont été soignés dans des hôpitaux israéliens. “La décision est politique par excellence et vient en réponse à la déduction par Israël des sommes de l’argent qu’il perçoit pour nous”, a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, Osama Al-Najjar.
En d’autres termes, payer les employés et veiller à la santé des citoyens ne correspondent à aucune priorité. Ce qui compte, c’est le terrorisme – l’encouragement continu et la récompense pour l’assassinat de Juifs en Israël.
Abbas fait deux choses : premièrement, il dit à Israël et à ses propres citoyens qu’il ne va pas changer quoi que ce soit quand il s’agit de la raison d’être de son régime, qui est le terrorisme, et absolument pas le bien-être de son peuple. C’est une excellente occasion pour le monde d’apprendre les fondements sur lesquels Abbas et ses cohortes reposent, mais Abbas sait par expérience qu’en dehors d’Israël, rien de ce qu’il fait n’est jamais perçu pour ce qu’il est. Abbas sait par expérience qu’il ne peut rien faire de mal aux yeux de la communauté internationale, qui continue à le financer, malgré les incitations constantes de son régime à la terreur, son despotisme, ses violations flagrantes des droits de l’homme, son manque de respect du droit, etc. est, après tout, l’un des régimes terroristes les plus généreusement financés au monde. Deuxièmement, Abbas saisit cette occasion pour créer une crise humanitaire qui recueillera un soutien international – en particulier après avoir rejeté le plan de paix de Trump, comme il devrait le faire – et qu’il pourra ensuite utiliser pour montrer au monde à quel point son peuple souffre. Même si la crise est de son fait, Abbas sait que le monde gobera tout mensonge qu’il colporte.
Que peut faire Israël pour pondérer cette crise auto-infligée cyniquement, créée par l’Autorité palestinienne dans le but de donner la priorité au meurtre de Juifs – autrement qu’expliquer les mécanismes de la crise potentielle comme la fraude qu’elle représente?
Israël devrait utiliser cette situation pour créer, ou plutôt pour élargir, le fossé existant entre le régime de l’Autorité palestinienne et ses citoyens. Les citoyens de l’Autorité palestinienne ne jouissent pas de la liberté – et encore moins de la liberté politique et religieuse – ni d’un niveau de vie élevé. La dernière décision du régime est un excellent exemple du mépris flagrant que les dirigeants de l’AP éprouvent à l’égard de leur population. Israël devrait informer les citoyens de l’Autorité palestinienne que le régime qui les régit – sur un mandat qui a expiré il y a dix ans – n’a pas son intérêt à cœur, mais qui ne prospère seulement dans la mort et la destruction. Non seulement la mort et la destruction des Israéliens, mais de ses propres citoyens. Ce serait peut-être une bonne occasion de faire remarquer à ces citoyens que choisir une voie différente de celle d’Abbas – serait plus avantageuse que le terrorisme.
Les résultats de telles campagnes de communication israéliennes ne seront pas impressionnants au début. Il est presque impossible de revenir sur des décennies d’endoctrinement terroriste. Mais la situation se présente comme une opportunité bienvenue pour, au moins, commencer. Il appartient à Israël de tirer le meilleur parti de cette opportunité.
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Judith Bergman est chroniqueuse et analyste politique et membre du Gatestone Institute.
Adaptation : Marc Brzustowski