Quand des « gilets jaunes » se joignent à une commémoration de la Shoah

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Plusieurs centaines de « gilets jaunes » ont observé samedi un moment de silence en marge d’une cérémonie lyonnaise de commémoration de la libération d’Auschwitz.

« Un grand moment » : dimanche midi, une centaine de « gilets jaunes », venus initialement faire une chaîne humaine sur la place Bellecour à Lyon, se sont joints à la commémoration des victimes de la Shoah.

Une chaîne humaine. Comme ailleurs en France, plusieurs centaines de « gilets jaunes » ont commencé à former une chaîne humaine sur cette place emblématique, dans une ambiance chahuteuse et bon enfant qui contrastait avec le ton digne et grave de la cérémonie dédiée aux 6 millions de morts de la Shoah. Chaque 27 janvier, date anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz et Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, cette cérémonie prend place à Lyon au pied du « Veilleur de pierre ».

Une « frange de ‘gilets jaunes’ antisémites ». Au moment où les manifestants ont encerclé la statue de Louis XIV, Tim, l’un des organisateurs, lance au mégaphone : « Soyez silencieux par respect pour les victimes de la déportation ». Un rabbin, puis le sous-préfet du Rhône Clément Vivès, viennent aussi leur demander silence et respect. La majorité s’exécutent même si certains continuent de crier ou de faire vrombir des instruments. Après une photo collective, la plupart des manifestants se sont rapprochés. Au micro, Jean-Claude Nerson, vice-président de l’Amicale d’Auschwitz du département du Rhône, venait de parler d’une « frange de ‘gilets jaunes’ antisémites ».

Un silence absolu. « Les Juifs sont comme le canari dans la mine, les premiers agressés », a-t-il déclaré, appelant « à ne rien laisser passer », aucun acte raciste ou antisémite. Les « gilets jaunes » ont finalement assisté à toute la fin de la cérémonie, notamment au kaddish, la prière des morts, dans un silence absolu. « C’est très bien que vous soyez venus, que vous vous soyez associés. Il faut qu’il y ait une transmission. Je voulais vous dire ça, moi, en tant que porteur de mémoire vive », a dit, bouleversée, Sylviane Sarah Oling, « fille de déporté », à un couple de « gilets jaunes ».

« Faire le ménage » dans les rangs des « gilets jaunes ». « A un moment, ça a été un grand silence, vous vous êtes tous rapprochés. Ça a été un grand moment », a salué de son côté l’adjoint au maire de Lyon en charge de la Mémoire, Jean-Dominique Durand, les invitant « à faire le ménage » dans leurs rangs. « Il y a des doutes qui sont permis car certains s’infiltrent. C’était une belle occasion de montrer que l’antisémitisme n’a pas sa place ici », lui a répondu Thomas Rigaud, « gilet jaune ». « On était venu pour une chaîne humaine mais quand on voit ça, on est touché. Et on devrait faire une chaîne humaine pour dire : ‘il ne faut pas que ça se reproduise' », a également réagit une militante.

Source www.europe1.fr

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