Une histoire particulière de cette fille ministre de guerre d’Hitler, Hilde Schramm âgée de 82 ans.
Elle a utilisé l’argent de la revente de trois tableaux dont elle soupçonnait qu’ils appartenaient à des Juifs et dont elle n’a pas pu retrouver leur trace, pour fonder son organisation, Zurückgeben, afin de restituer les biens des Juifs spoliés pendant la guerre.
Elle fait appel à tous les Allemands non-juifs de vérifier l’origine de leurs biens et de venir les restituer à la fondation.
Rappelons que son père a été condamné lors du procès de Nuremberg.
Elle utilise sa fondation comme plate-forme pour sensibiliser l’opinion sur l’énorme quantité de biens qui ont été volés aux familles juives entre 1933 et 1945.
Chaque année elle décerne un prix au meilleur contributeur, une façon de réparer consciemment.
LA FILLE D’UN MINISTRE D’HITLER SERA HONORÉE D’UN PRIX JUDÉO-ALLEMAND
Hilde Schramm, qui vit à Berlin, était une ancienne politicienne du Parti Vert dans la ville.
En 1994, elle fonde la Fondation Zurückgeben, dont le nom peut être traduit par « restitution » ou « redonner ».
La fondation américaine Obermayer Foundation a honoré la fille de l’architecte Albert Speer, Hilde Schramm, âgée de 82 ans, en lui décernant son prix d’histoire judéo-allemande pour son soutien aux projets des femmes juives d’Allemagne.
Selon la fondation, l’organisation soutient les femmes d’origine juive ou de confession juive qui vivent en Allemagne et sont actives dans le domaine de la recherche et des arts.
La fondation le fait en reconnaissance de la destruction délibérée des moyens de subsistance du peuple juif pendant l’ère nationale-socialiste, nazi«
Dans un article paru lundi dans le Berliner Zeitung, Mme Schramm a déclaré qu’elle était consciente de la signification historique de la condamnation à Nuremberg de son père nazi, devenu ministre de l’armement et de la guerre de l’Allemagne nazie, et condamné à une peine de 20 ans de prison.
« J’ai eu la chance de pouvoir travailler sur la prise conscience de cette situation comme beaucoup d’autres, refuser le déni et prendre mes responsabilités face au désastre du nazisme. » Elle a comparé sa confrontation avec le nazisme de son père avec beaucoup d’autres de sa génération qui ont réprimé le nazisme de leurs familles.
L’ancien juge de la Cour suprême des États-Unis, Robert Jackson, procureur en chef des États-Unis à Nuremberg, a déclaré : « Speer, en tant que ministre de l’armement et de la production, a participé à la planification et à l’exécution du programme visant à entraîner les prisonniers de guerre et les travailleurs étrangers dans les industries de guerre allemandes, dont la production a augmenté alors que les travailleurs mourraient de faim ».
La fondation créée par Hilde Schramm a publié une déclaration dans laquelle il est dit : « De nombreux Allemands non-juifs ont profité directement ou indirectement de la privation des droits des Juifs, de l’expropriation de leurs biens, de l’expulsion de leurs foyers et de leur meurtre à travers l’Europe.
Ces nombreux avantages financiers et immobiliers se perpétuent d’une génération à l’autre.
Le sujet n’a jamais été abordé dans ces familles.
« Ces avantages matériels sont difficiles à saisir juridiquement. Les victimes sont souvent inconnues. La fondation offre la possibilité, indépendamment des lois et des délais de prescription, de donner volontairement et symboliquement quelque chose en retour sous forme de dons et de legs.«
Hilde Schramm a obtenu un doctorat en éducation.
Le site Web de la Fondation Obermayer a déclaré que cette organisation décerne des prix annuels à cinq Allemands non-juifs qui ont apporté une contribution extraordinaire à la préservation de l’histoire, de la culture, des cimetières et des synagogues juives dans leurs propres communautés locales. Les prix sont co-parrainés par le Parlement de Berlin et remis dans sa prestigieuse salle plénière. »
La fondation a écrit à propos de Hilde Schramm : « Il n’est pas vraiment surprenant que lorsque Schramm a hérité en 1992 de trois tableaux de valeur qu’elle soupçonnait d’avoir été volés à des familles juives à l’époque nazie, elle ne les a pas gardés ou même simplement donnés. Elle a effectué une recherche exhaustive des propriétaires d’origine. Lorsqu’il n’a pas été possible de les retrouver, elle a vendu les tableaux et a utilisé l’argent pour créer la fondation Return Foundation for the Promotion of Jewish Women in the Arts and Sciences (Zurückgeben).
Ensuite, elle a utilisé la fondation comme plate-forme pour sensibiliser l’opinion à l’énorme quantité de biens qui avaient été volés aux familles juives de 1933 à 1945 et qui, dans de nombreux cas, sont encore en possession d’Allemands aujourd’hui ».
Source www1.alliancefr.com