La justice française avait ordonné le 27 novembre 2018 de bloquer les accès au site internet néo-nazi «Démocratie participative».
Le blocage du site democratieparticipative.biz devait être « définitif et illimité » selon les juges des référés. Le mardi 27 novembre 2018, ils avaient en effet ordonné à neuf fournisseurs internet, dont Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom, d’interdire l’accès à ce site en France. Mais ce dernier sévit à nouveau sur la Toile et continue de prôner ouvertement un passage aux actes violents contre des personnes en raison de leur religion, de leurs origines ou de leur orientation sexuelle.
Une interdiction peu efficace
C’est en changeant simplement de nom de domaine ainsi que d’hébergeur que le ou les auteurs de ce brûlot néo-nazi contourne(nt) l’interdiction. Il se retrouve ainsi hors de portée de toute juridiction européenne, nous explique Bernard Benhamou, secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique : « Le problème c’est que les lois internationales ne sont pas toujours les mêmes. Il est très difficile de poursuivre efficacement ce genre de sites au-delà de nos frontières. Et le filtrage que l’on pourrait essayer de faire par tel ou tel opérateur français pour la distribution de ce site serait très rapidement contournable, dès que le site va de nouveau s’enregistrer sous une nouvelle extension, il pourra contourner les mesures de filtrage qui pourraient être mises en place. On ne pourra pas passer autrement que par un nouveau système de régulation international et européen, par rapport aux plateformes de l’internet. C’est impossible autrement ».
Que font les GAFA ?
Le contenu de ce site néonazi se répand donc à nouveau en toute impunité sur les réseaux sociaux. Les Gafam, c’est-à-dire, Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, laissent passer les messages haineux qui reprennent les pseudos articles du site, dénonce Sacha Ghozlan, le président de l’Union des Etudiants Juifs de France : « Aujourd’hui, le droit court après la technologie. Il est de plus en plus difficile de tenir la fermeture, le blocage, l’interdiction de sites internet néo-nazis comme celui-ci. Et on voit bien que les GAFA sont capables d’agir sur des contenus pédopornographiques, sur des contenus qui sont des infractions au droit d’auteur. Mais lorsqu’il s’agit de questions éthiques, lorsqu’il s’agit de questions liées à des contenus haineux, ces plateformes-là n’agissent pas. Il est temps de les mettre face à leurs responsabilités, face à leurs contradictions, les pousser à agir rapidement ».
La Commission européenne a pourtant incité, il y a tout juste un an, les grandes plateformes du web social à signer un code de conduite pour lutter contre les discours de haine. Ils s’étaient engagés à les retirer en moins de 24 heures. Mais force est de constater qu’ils peinent toujours à endiguer le phénomène inquiétant de la haine en ligne.
Source fr.news.yahoo.com