Le Service de protection de la communauté juive (SPCJ) a déploré lundi une sous-estimation de la haine du Juif en France après l’annonce par le Premier ministre Édouard Philippe d’une explosion des actes antisémites depuis début janvier.
“Le curseur de l’antisémitisme en France est allé tellement loin, jusqu’au terrorisme, assassinant même des enfants, des vieilles dames, que les témoins ou victimes de “l’antisémitisme du quotidien” manifestent une sorte de résignation et d’habituation. Ils ne déposent plus plainte pour des faits considérés comme “mineurs” comparativement aux violences physiques antisémites. Or leur gravité et leurs conséquences désastreuses restent entières. De nombreuses victimes d’actes antisémites disent ne pas porter plainte par peur de représailles. De nombreuses victimes d’actes antisémites sont peu confiantes sur l’aboutissement d’une enquête et sur l’issue d’une procédure pénale. La mesure des menaces antisémites est ainsi bien inférieure à la réalité”, dénonce le SPCJ dans un communiqué.
“L’antisionisme et la haine d’Israël prolifèrent de façon décomplexée, voire admise. Ils œuvrent comme des paravents masquant, voire légitimant l’antisémitisme”, met en garde le SPCJ, alors que les autorités françaises occultent sciemment ces deux vecteurs, principales sources de l’antisémitisme.
Le SPCJ a souligné également que “la levée du dispositif statique de l’Opération Sentinelle, les actions antisémites ont marqué une forte hausse”. “La mise en place d’un dispositif de prévention et de protection dédié à la communauté juive semble donc urgente”, recommande l’organisme juif.
Éric Hazan – © Le Monde Juif .info | Photo : DR