GENEVE (Reuters) – Le président iranien Hassan Rouhani a averti les Iraniens qu’ils traverseraient une période difficile lorsque les nouvelles sanctions américaines entreront en vigueur dimanche, mais que le gouvernement ferait de son mieux pour les alléger.
DOSSIER DE PHOTO: Le président iranien Hassan Rouhani écoute lors d’une conférence de presse à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le 26 septembre 2018. REUTERS / Brendan Mcdermid / File Photo
Washington a de nouveau imposé un certain nombre de sanctions à l’Iran en mai après s’être retiré d’un accord international de 2015 visant à freiner le programme nucléaire de Téhéran. Les responsables américains ont déclaré vouloir réduire les exportations de pétrole iranien à zéro.
L’agence de presse IRIB (Radio-République islamique d’Iran) a cité mercredi Rouhani, qualifiant cette décision de « nouvelle injustice », ce que le gouvernement n’a pas craint.
Mais il a ajouté: «Ces derniers mois, notre peuple a traversé des périodes difficiles et il est possible que les prochains mois soient difficiles. Mais le gouvernement utilisera tout son pouvoir pour réduire ces problèmes. «
Le coût de la vie a monté en flèche ces derniers mois, entraînant des manifestations contre les profits excessifs et la corruption dans lesquels les manifestants scandaient des slogans anti-gouvernementaux.
La devise a également sombré face au dollar américain en raison de la menace de sanctions, avec une forte demande de dollars parmi les iraniens ordinaires essayant de protéger leurs économies.
L’Iran a commencé dimanche à vendre du pétrole brut à des sociétés privées à des fins d’exportation dans le cadre d’une stratégie visant à contrer les sanctions prévues.
Par ailleurs, le ministre du Pétrole, Bijan Zanganeh, a annoncé mercredi que 280 000 barils de pétrole avaient été vendus à la bourse iranienne de l’énergie et que 720 000 barils supplémentaires seraient à nouveau vendus, a annoncé le site d’information du ministère du Pétrole, SHANA.
Les puissances européennes mettront en place un « véhicule spécial » (SPV) à l’étude afin de faciliter les échanges commerciaux avec l’Iran la semaine prochaine, a déclaré mercredi Mahmoud Vaezi, chef du bureau de la présidence, selon l’agence de presse Islam Republic Republic (IRNA).
Le SPV vise à maintenir les échanges commerciaux lorsque les sanctions américaines frappent Téhéran.
Les diplomates européens ont décrit la proposition du SPV comme un moyen de créer un système de troc, similaire à celui utilisé par l’Union soviétique pendant la guerre froide, pour échanger le pétrole iranien contre des produits européens sans échange d’argent.