Ahed Tamimi : quand BFMTV coupe au montage son appel au meurtre des Israéliens

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Grand Angle a consacré le 13 février un reportage de 7 minutes sur Ahed Tamimi, que l’on ne présente plus.

Immanquablement, la fameuse vidéo où la jeune activiste palestinienne s’en prend à deux soldats israéliens sous les yeux complices de la caméra est un élément central du reportage.

Elle est suivie d’un message de 20 secondes que la jeune activiste avait diffusé sur les réseaux sociaux peu après la confrontation :

 

 

J’aimerais que tout le monde participe à ces manifestations parce que c’est la seule façon pour nous d’obtenir des résultats et parce que notre force se trouve dans nos pierres et je souhaite que tout le monde se mobilise pour libérer la Palestine.

Et là, Grand Angle change de séquence.

 

Le commentateur explique ce que les téléspectateurs viennent de voir : « Un appel à la révolte et des coups qui ne vont pas rester sans conséquence. Quatre jours après son accrochage avec les soldats, Ahed Tamimi est arrêtée par l’armée israélienne pour agression aggravée. »

Un appel à la révolte ? Bel euphémisme. Car les 20 secondes de prise de parole d’Ahed Tamimi sont en réalité tirées d’un clip d’une minute. La vidéo complète est disponible sur internet (à partir de la 38e seconde).

 

 

Voici donc ce qu’Ahed Tamimi y déclare dans les secondes qui suivent la coupure du montage par BFMTV :

Parce que Trump doit être tenu responsable à cause de la décision qu’il a prise pour toute réaction palestinienne, que ce soient des attaques au couteau, des opérations de martyrs (c’est à dire des attentats-suicides à la bombe), des jets de pierres, tout le monde doit agir pour que nous puissions ainsi nous unir et permettre de faire passer notre message comme il convient, et atteindre l’objectif qui est la libération de la Palestine, si Allah le veut.

En clair, le « nouveau visage de la cause palestinienne » sur lequel le reportage tente de nous attendrir dès la phrase d’introduction qui nous parle de ses « menottes aux poignets et boucles blondes » est tout sauf une résistante pacifique.

Sous les boucles blondes se trouve une activiste qui appelle à commettre des assassinats, à faire couler le sang par tous les moyens possible.

Les charges tronquées comme la vidéo

De la même manière que la vidéo a été coupée juste avant les passages gênants, les charges pesant contre Ahed Tamimi ont été allégées dans le reportage. La cour ne lui reproche pas simplement l’agression aggravée contre un soldat, seule charge couverte par le reportage. Parmi les autres charges figurent l’obstruction contre un soldat en service et le jet de pierres contre des soldats, mais aussi l’incitation à la violence en lien précisément avec cette vidéo postée sur Facebook après l’incident.

L’image de l’enfant qui résiste face aux « soldats de l’occupation » (contre lesquels une certaine dose de violence serait légitime puisqu’ils seraient des oppresseurs) est vendeuse. Elle pose ainsi les Palestiniens en nouveaux « Davids » face aux « Goliaths » israéliens. La propagande palestinienne a donc tout intérêt mettre en avant les charges retenues contre cette « enfant » (en réalité une grande adolescente qui, pour des actions similaires, aurait aussi affaire à la justice dans les pays occidentaux).

En revanche, si la propagande palestinienne diffuse des messages d’incitation à la violence contre Israël à l’intention de son public arabe, elle ne peut pas les montrer aux occidentaux. A eux, il faut faire croire que les Palestiniens sont des opprimés non-violents et non, pour certains, les homologues des terroristes qui commettent des attentats sur le sol européen. Pour que ce double langage tienne, il faut taire les charges d’incitation à la violence et ne surtout pas en montrer les preuves. Cela n’est possible qu’avec la complicité des journalistes occidentaux. 

De quelle Palestine Ahed Tamimi réclame-t-elle la libération ?

L’incitation à la violence ne vise pas juste les soldats et les Israéliens surnommés « colons » dont la présence en Judée et en Samarie (Cisjordanie) est vue comme insupportable par les Palestiniens et leurs soutiens (alors que celle de 20% d’Arabes plutôt bien intégrés dans le reste du territoire d’Israël ne leur pose pas de problème).

Malgré son jeune âge, Ahed Tamimi est une activiste chevronnée. Elle faisait partie d’une délégation emmenée par une terroriste palestinienne impliquée dans plusieurs détournements d’avions dans les années 1960, Leila Khaled, et reçue en septembre dernier par des groupes d’extrême gauche au Parlement européen. Lors de cette soirée été réaffirmé le refus de reconnaître l’Etat d’Israël.

A Bruxelles, Ahed Tamimi a déclaré :

Le monde doit reconnaître la cause palestinienne. L’occupation n’est pas seulement le vol de terres. Nous nous opposons au racisme, au sionisme, à tout le système d’occupation et pas seulement aux colonies.

Le « système d’occupation » qui ne comprend « pas seulement les colonies », c’est tout Israël. Une opinion conforme à celle de son père et « impresario », pour qui « Israël est une grande colonie ».

Quand Ahed Tamimi parle de libérer la Palestine, elle proclame sa volonté d’éradiquer Israël. Et elle promeut pour ce faire les attentats contre les civils juifs, qui sont tous à ses yeux des « colons ». Peu importe qu’ils vivent dans un village voisin du sien, à Jérusalem ou même à Tel Aviv, sur la partie censée ne pas être disputée du territoire israélien.

Et ce n’est pas que de la rhétorique puisque plusieurs membres de sa famille proche sont passés à l’acte, comme sa tante Ahlam qui a organisé un attentat dans une pizzeria à Jérusalem qui fit 15 morts et 130 blessés.

Conclusion

Diffuser le document précis où Ahed Tamimi profère les menaces qui sont une des raisons des poursuites à son encontre et couper juste avant ses paroles les plus violentes montre que les journalistes de Grand Angle connaissent la réalité des propos de la jeune fille aux boucles blondes. La sélection des propos qu’ils diffusent est délibérée. Tout comme celle des rédactions qui produisent des messages sur « l’icône de la résistance », la « Jeanne d’Arc palestinienne ».

Ils ne peuvent pas ne pas savoir. Les journalistes qui présentent Ahed Tamimi comme une « icône de la résistance palestinienne » ne peuvent ignorer que cette « résistance » est une guerre totale contre l’existence d’Israël en tant qu’Etat du peuple juif. Ils savent qu’Israël ne poursuit pas seulement l’activiste pour ses mises en scène, mais aussi pour son incitation à la violence qui touche des centaines des milliers de personnes sur les réseaux sociaux et peut susciter des vocations.

Des vies sont en jeu.

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