Le 25 juin, ‘Habad s’apprête à organiser une grande manifestation à Tel Aviv, « Machia’h ba-Kikar », le « Messie » sur la place, à savoir le kikar haMedina, la grande place de la ville où sont organisées très grand nombre de manifestations. Celle-ci est toutefois originale, pour ne pas dire dérangeante : elle doit évidemment se passer dans la séparation entre hommes et femmes, ainsi que le veut la Halakha. Cet élément pose problème pour le maire de la ville du pluralisme à toute épreuve, Ron ‘Houldaï : pour lui, la limite supérieure de ce que sa ville est capable d’accepter est là dépassée ! Il n’y aura pas de séparation permise ce jour-là, quoi qu’il arrive…
Le débat fait rage sur les réseaux sociaux et dans les media depuis lors : quelle est finalement la limite du pluralisme, de l’acceptation d’autrui ? Ce, d’autant plus qu’il faut reconnaitre que l’on conçoit, de nos jours, de respecter effectivement les exigences des villes et quartiers orthodoxes : nul ne viendra passer le Chabbath en voiture dans des localités ou des quartiers où vit une majorité de personnes respectant ce jour saint, entre autres (c’est moins le cas dans le domaine de la pudeur, mais passons). A ce stade, les habitants de villes telles que Tel Aviv viennent et disent : à votre tour de respecter notre identité ! Nul ne demandera à une personne respectueuse du Chabbath d’utiliser sa voiture, bien entendu, mais ne venez pas nous forcer, sur notre territoire, à respecter vos conceptions – là, une séparation entre les genres !
Il est vrai que l’argument est faux : personne n’est forcé de se rendre ce soir-là sur cette place, mais si déjà on le fait, que l’on respecte l’atmosphère que veulent lui apporter ceux qui ont organisé cette manifestation, d’autant plus que ce genre de détails apportent justement un élément supplémentaire à la valeur de la soirée – chez nous, on appelle cela la kedoucha, la sainteté.
En tout cas, le débat est grand – et semble devoir ajouter à la publicité faite à cette manifestation…
