Depuis quelques jours, une vidéo consternante circule sur les réseaux sociaux. Un homme, dont on ne voit pas le visage, se présente comme un client musulman de l’enseigne Carrefour, mais qui appartient probablement au mouvement BDS (Boycott, desinvestment and sanctions), exige le retrait de produits israéliens sur un stand dédié aux produits du Ramadan, déclarant que « c’est un affront aux consommateurs de confession musulmane ». Il affirme également que Carrefour est « complice » d’Israël qui selon lui « fusille des Palestiniens à Gaza ». Au-delà même de ses propos inacceptables, la réaction du chef de rayon est affligeante : il cède aux pressions de cet individu et retire consciencieusement tous les produits « dits » israéliens.
S’il existe effectivement une directive européenne non contraignante pour étiqueter les produits issus des implantations juives de Cisjordanie, le boycott des produits israéliens est illégal en France[1]. Ce n’est pas la première fois que des individus prétextant promouvoir des réglementations imposent le boycott de produits israéliens dans des supermarchés français. Or en tolérant ce genre de dérives, aussi bien les militants antisionistes et antisémites que les grandes enseignes sont passibles d’une condamnation. Car il s’agit bien d’un acte de discrimination à l’égard des juifs et d’Israël. Comme l’ont souligné plusieurs leaders politiques comme Manuel Valls ou l’actuel président Emmanuel Macron, « l’antisionisme est le nouveau visage de l’antisémitisme ».
La politique d’étiquetage des produits de consommation est supposée mettre Israël sous pression mais elle est surtout une pierre d’achoppement dans les relations entre l’Europe et Israël. La France, qui a été l’un des premiers pays à mettre en oeuvre les consignes adoptées par la Commission européenne, se fourvoie. Cette directive était « non contraignante » et la France avait le choix de ne pas l’appliquer comme l’Allemagne, la Hongrie ou encore la Grèce. Si les produits concernés par la directive ne représentent qu’1% des exportations israéliennes, l’impact psychologique est indéniable.
On ne peut accepter que des militants islamistes et d’extrême-gauche fassent la loi dans les supermarchés, comme ils le font déjà dans certains quartiers ou dans de nombreuses manifestations en criant « mort aux Juifs ». En toute impunité, ils défient l’ordre public en menaçant et terrorisant les populations qui n’ont d’autre choix que de se soumettre.
La République n’est pas la loi des minorités et encore moins des islamistes qui sont à l’origine des nombreux attentats qui nous ont frappés ces dernières années. La République, c’est le respect de l’état de droit où la liberté de chacun est conditionnée par le respect de celle des autres.
Il s’agit une fois encore d’une occasion pour le BDS d’isoler Israël et pour la France de transformer les consommateurs en acteurs et militants de la cause palestinienne au détriment d’Israël. Il est impensable et inacceptable de monter les citoyens les uns contre les autres dans la situation de tension que connaît la France avec la montée de l’Islam radical et la menace terroriste sur notre territoire.
[1] En France, la stigmatisation d’Israël est non seulement condamnée par la France dans un Arrêt de la Cour de Cassation du 20 octobre 2015, mais également par l’Union européenne par la voix de Mme Federica Mogherini. Rappelons que le 2 novembre 2010, François Hollande co-signait une tribune intitulée « Le boycott est une arme indigne ». En février dernier, le Conseil de Paris a voté un vœu condamnant les appels au boycott d’Israël suite à l’intrusion de militants du BDS lors d’une représentation d’une compagnie de danse israélienne à l’Opéra Garnier.
Source elnetwork.fr