« J’exhorte le ‘Hamas à ne pas procéder à ces exécutions, et je demande au président Mahmoud Abbas d’instaurer un moratoire sur l’application de la peine de mort. Les lois internationales limitent l’application de la peine capitale « aux crimes les plus graves et après un procès juste et équitable. Je doute fort que les peines de mort prononcées à Gaza respectent ces conditions ». Telle avait été, en bref, la demande faite mercredi dernier devant le Conseil de sécurité par le coordinateur spécial de l’ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov.
Des mots qui sont restés lettre morte, puisque le ‘Hamas installé à Gaza a exécuté, ce mardi, trois condamnés à mort – deux d’entre eux par un peloton d’exécution, et le troisième, un policier, pendu.
Ces exécutions publiques avaient été annoncées par le ‘Hamas le 22 mai dernier et, hormis les trois hommes tués ce mardi, dix, pour la plupart condamnés pour des meurtres motivés par des vols, sont encore en attente d’exécution.
Il s’agit d’exécutions publiques dont les dernières remontent à l’été 2014, alors que l’organisation terroriste était en pleine guerre contre Israël. Six hommes avaient été fusillés devant la principale mosquée de la ville de Gaza à la sortie de la grande prière par des soldats portant des uniformes de la branche armée du ‘Hamas.
Selon le Centre Palestinien des Droits de l’Homme (PCHR), neuf peines capitales ont été prononcées dans la bande de Gaza en 2015 et deux en Cisjordanie. Une dizaine ont été à nouveau tranchées à Gaza depuis début 2016.
La loi palestinienne prévoit la peine capitale pour les collaborateurs, les meurtriers et les trafiquants de drogue. Depuis la création en 1994 de l’Autorité palestinienne, selon le PCHR, plus de 170 Palestiniens ont été condamnés à mort. Parmi eux, une trentaine ont été exécutés, en grande majorité à Gaza.
Après cette décision du Hamas, on attend maintenant les réactions de la communauté internationale et de son représentant en la matière, Nickolay Mladenov…
