Auschwitz : des lycéens des Pays de la Loire dans l’enfer nazi

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Parce que le pire serait d’oublier, chaque année, la région des Pays de la Loire, le rectorat et le mémorial de la Shoah emmènent des lycéens et apprentis en Pologne pour découvrir le camps d’Auschwitz. Dix établissements de la région participent cette année à cette action éducative.

Par Olivier Quentin avec Eléonore Duplay et Vincent Raynal

Les 166 lycéens étaient partis de Nantes le mercredi pour un voyage au cœur de la cruauté humaine.

Première étape à Cracovie dans le quartier de Kazimierz, un quartier à la mode aujourd’hui mais qui pendant la Seconde Guerre mondiale s’était totalement vidé de ses habitants. Ici au XIXème siècle c’était un peu la capital européenne de la communauté juive.

Un juif sur quatre en Europe vivait en Pologne

Sur place, les élèves participant au voyage ont été guidés par Thierry Flavian, coordinateur du mémorial de la Shoah.

« Pour inscrire ce voyage dans un cadre plus grand explique Thierry Flavian, c’est très intéressant d’apprendre aux élèves ce qu’était une ville juive dans le pays d’Europe où il y avait le plus de Juifs avant la guerre puisqu’un Juif sur quatre qui vivait en Europe, vivait en Pologne. »

Tout l’intérêt de cette première étape était de faire connaître aux élèves la culture juive, sa force, sa place dans l’Europe avant l’holocauste, avant que l’occupant allemand ne chasse les habitants juifs du quartier pour les entasser dans un ghetto et d’en déporter une partie.

Et puis les jeunes ont pris le chemin du plus célèbre des camps de la mort : Auschwitz Birkenau.

Comment on a fait ?

Sur place c’est Ginette Kolinka qui raconte. Elle n’avait que 19 ans, lorsqu’elle fut déportée. Elle raconte notamment la saleté, l’inhumanité des lieux, à l’image de ces latrines où des centaines de détenues soulageaient leurs besoins les unes à côté des autres.

Les déportés n'avaient aucune intimité. Même les latrines étaient collectives. / © Photo Simon Duhamel un des lycéens du groupe
Les déportés n’avaient aucune intimité. Même les latrines étaient collectives. / © Photo Simon Duhamel un des lycéens du groupe

« Comment on a fait ? se demande encore Ginette. Comment on a pu faire ? Ben on a fait ! »

S’adressant aux lycéens, Ginette ajoute : « Et vous auriez fait aussi pareil. Et vous étiez, dégoûtantes parce qu’on a la diarrhée, ça part tout seul. Je me lavais pas, il y avait pas de quoi se laver, il y avait rien. »

J’ai du mal à supporter…

Mila fait partie des jeunes qui ont fait ce voyage. Elle connaissait l’histoire de ces camps de la mort bien sûr mais là elle y est et c’est tout autre chose.

« Moi je pense qu’au moins une fois dans sa vie on doit être à Auschwitz. Je trouve que c’est très oppressant, j’ai du mal à le supporter. Partout où on est il y a eu des personnes assassinées. »

Un voyage des plus éducatifs qui a permis à ces élèves lycéens et apprentis de comparer les travaux effectués dans l’année à la réalité des lieux forcément bouleversante.

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