Ils sont accueillis par le rav Eliézer Sorotskin

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L’une des personnalités incontournables parmi les responsables de la vie publique engagée en Erets Israël est sans conteste le rav Eliézer Sorotskin. Jusqu’à présent, il était le directeur de Lev leA’him, cet organisme de qirouv (rapprochement, qui aide les gens à retrouver la voie de la Tora), et il vient d’être nommé à la tête du ‘Hinoukh ‘atsma’ï – l’une des chaînes d’écoles orthodoxes. Ce cumul des deux fonctions reste, pour le public français, d’une haute importance : en amont, parce que Lev leA’him joue un rôle important dans l’information et l’orientation des parents dans le domaine des écoles ; en aval, parce que le rav Sorotskin, en tant que directeur de la chaîne des écoles du ‘Hinoukh ‘atsma’ï, peut faire beaucoup pour le public francophone… S’il le veut bien. Or il le veut, énormément. Ecoutons-le.

Rav BarkatzCe n’est pas la première fois, à dire vrai, que Lev leA’him s’intéresse à ce public. Voici une dizaine d’années déjà, cet organisme avait fait quelques pas en ce sens. Cependant, présentement, la pression est plus forte, et visiblement, rav Sorotskin le sait :
« En fait, c’est le rav Yossef Meyer qui m’a contacté voici plus d’un an. « Il faut s’occuper des Français qui arrivent en masse. » Il m’a lancé, pour cela, le nom d’un avrekh, Chemouel Botbol. C’est ainsi que l’aventure actuelle a commencé.
« Toutefois, le grand développement date de la réunion générale de Lev leA’him de nissan de l’an passé : il s’agit d’un moment important dans la vie de notre organisme, en présence de l’ensemble des chefs de la communauté – le rav Steinmann, le rav Kanievski, et nombre d’autres, notamment des dirigeants de Yechivoth, un millier de avrékhim… Nous avons reçu ordre du rav Steinmann de faire passer ce sujet au centre de cette réunion. C’est le rav Barkats qui en a été chargé et, en effet, il l’a fait avec beaucoup de ferveur.
« Depuis lors, diverses personnes se sont mises à l’œuvre, sous la direction du rav Yonathan Rein. »

Les Français sont-ils intéressés à entendre ce que nous pouvons leur proposer ?

« Absolument. Ils se divisent en deux groupes : ceux qui viennent d’arriver, et ceux qui sont déjà dans le pays depuis quelque temps. Avant leur départ, ils sont informés, par la Sokhnout, ou autre, des possibilités qui s’offrent à eux dans le domaine de l’éducation, et sont orientés ici vers les écoles du Mamlakhti-dati [NDLR : les écoles s’inscrivant dans le système général, dans lesquelles un minimum de matières religieuses est prévu – la question est de savoir jusqu’à quel niveau, et quelle ambiance y règne dans ce domaine… Il ne fait pas grand doute que les parents n’y trouvent pas l’amour de la Tora que leurs enfants ont pu recevoir en France]. Nombreux sont les parents qui, alors, nous ont fait part de leur déception : ces écoles ne correspondent pas à leurs attentes. De ce fait, nous avons été amenés à les aider à faire passer leurs enfants dans des écoles plus engagées. Les cas s’avèrent très nombreux, même plus que parmi les ‘Olim au moment de leur arrivée. Pourtant, on était déjà au milieu de l’année. Sans doute, l’expérience est-elle la meilleure école pour eux… »
Lev leA’him travaille sur le terrain depuis de longues décennies. Leur dernière expérience dans le domaine de l’accueil des ‘Olim a été vécue avec la ‘Alia russe, après ce que cet organisme a fait pour les Juifs venus d’Afrique du Nord dans les années 60. Après cela, ils ont aidé les Juifs éthiopiens (partiellement, alors, sous le fanion de Yad leA’him, puis en indépendance) : « Pour nous, il s’agit d’une nouvelle ambiance, par rapport à ce que nous avons connu avec les Russes. Ces derniers n’avaient rien en termes religieux, et cherchaient une option israélienne pour fuir leur pays d’origine. Alors, les Grands ont lancé des chaînes d’écoles spéciales pour eux – Chouvou, en particulier. Leurs jeunes n’avaient aucune notion de spiritualité. Les Français, c’est totalement différent : ils proviennent de communautés religieuses, d’écoles juives, et ils veulent du niveau ; surtout, ils aspirent à s’intégrer au pays, ce qui rend inadéquate l’idée d’institutions spéciales pour eux. »

De quelles villes en Israël parle-t-on ?

« Netanya, Qadima, ‘Hadéra, où l’on trouve des écoles du ‘Hinoukh ‘atsma’ï, ou autre, qui correspondent aux attentes des Français, et dont les responsables sont prêts à accueillir un certain nombre d’entre eux. Soit, nous devons ajouter des heures d’oulpan et d’aide scolaire pour eux, mais un nombre important d’établissements scolaires ont déjà reçu des jeunes de cette origine par centaines, avec un grand succès.
« Qadima forme un bon exemple : ce quartier, quelque peu excentré de Netanya, abrite une école pour les garçons, et une pour les filles. J’y suis déjà allé, et j’y ai rencontré des parents, fort contents de ces institutions. Ils affirment avoir trouvé là des structures conformes à leurs attentes. A Tel Aviv, où les Français s’installent également en nombre assez important, nos écoles ont déjà accueilli des nouveaux venus francophones. Il en va de même pour le Nord.
« La direction du ‘Hinoukh ‘atsma’ï comprend que la meilleure solution pour ces jeunes consiste à les aider à s’intégrer dans les écoles existantes. Nous avons également ouvert une formule dans le cadre d’une école de Chouvou, qui a la qualité de savoir s’y prendre avec les ‘olim – bien que, comme dit, son expérience émane du public russe, totalement différent. Néanmoins, pour certains enfants, cette structure est certes valable. Chouvou a ajouté à Netanya une section du secondaire, adaptée au public français, qui leur correspond déjà beaucoup mieux. On y prie, y apprend la Michna et la Guemara, et j’espère que cette formule est intéressante, d’autant plus que le secondaire y est assuré.
« Néanmoins, certains classes, notamment à Netanya, sont saturées. C’est une donnée objective. Dans d’autres, l’école elle-même doit se limiter dans l’accueil des Français : « Si j’en prends trop, m’a confié un directeur, je deviens une école française, ce qui n’est pas notre vocation… »
« Or, je vise à organiser d’autres écoles de notre chaîne, afin d’ajouter des possibilités, en particulier pour l’an prochain. »

Que conseiller aux parents, quand ils se préparent à faire leur ‘alia ? Ont-ils avec qui parler dans le cadre de vos écoles ?

enfant« Clairement. Ils doivent savoir que le courant orthodoxe existe, lui aussi. Ils ne sont pas tous du niveau de ‘hadarim, c’est évident ; mais des formules conformes à leurs exigences existent. Finalement, elles leur conviennent le mieux. Ozar haTorah n’est pas à assimiler aux écoles du Mamlakhti-dati, mais à une formule spécifique du ‘Hinoukh ‘atsma’ï (le Torani).
« De là, notre grand appel aux rabbanim et aux directeurs d’écoles. Ils se doivent d’informer, eux-mêmes, leur public. Bien sûr, ces responsables ne savent pas toujours qui se prépare à faire sa ‘alia. Peut-être ignorent-ils l’existence de ces possibilités… Il nous faut éventuellement, de ce fait, organiser en France des journées d’information… Il en va de l’avenir de toutes ces familles ! »

En tout cas, nous constatons à quel point vous êtes prêt à vous dévouer pour ce public…

« Mais pourquoi pas ? C’est notre devoir le plus élémentaire, et je me trouve tout le temps en train de me demander ce que je puis faire pour eux – convaincre encore une de nos écoles en ce sens, trouver des fonds pour les cours complémentaires… Il m’arrive également de me diriger vers d’autres chaînes, dont celle de Chass, nommée Mayan ha’Hinoukh, créée par le rav Ovadia Yossef zatsal, pour qu’elles aussi se joignent à cette action.
« Lev leA’him cherche, en outre, à compléter son équipe sur le terrain, par exemple à Jérusalem, où il reste encore du travail à faire – beaucoup de travail.
« Voici quelques semaines, nous avons réuni en nos locaux de Bené Braq une partie des personnes œuvrant dans ce domaine, chacune se son côté, afin de mettre en commun les fruits de nos efforts et de développer tout cela. »

(Kountass numéro 194)

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