Cinq adolescents sont en garde à vue après la mort d’un jeune de 15 ans, poignardé lors d’une rixe entre bandes samedi soir dans le quartier de Bastille. Ces bandes seraient une quarantaine à Paris, composées d’individus particulièrement jeunes.
Samedi soir, un adolescent a été mortellement poignardé en pleine rue de la Roquette, un quartier très fréquenté du 11e arrondissement de Paris. D’après les premiers éléments de l’enquête, une trentaine de jeunes appartenant à des bandes du 11e et du 20e arrondissement de Paris se sont affrontés. Selon la police, les bandes seraient aujourd’hui une quarantaine à sévir dans plusieurs arrondissements de la capitale.
A Paris, une cellule de la police est chargée depuis 2010 de suivre ces phénomènes et de cartographier la présence de ces bandes. Dans la capitale, elles sont présentes notamment dans des arrondissements périphériques et dans des villes voisines de la petite couronne.
Au lendemain du meurtre de l’adolescent de 15 ans, les riverains du quartier de Bastille sont choqués mais constatent la présence de ces bandes dans le quartier et l’installation progressive d’un climat de violence.
« On a vu monter cette violence, c’est-à-dire qu’on ne peut plus sortir devant le collège sans que les gens s’insultent entre eux, que les gamins s’insultent », relève un habitant. « Il y a une dégradation dans le quartier avec une bande qui se balade et qui fait un petit peu la loi », poursuit une autre.
« Des bagarres éclair, avec des motifs très futiles »
La jeunesse des participants interpelle surtout les policiers. « Il y a beaucoup de mineurs dans ces bandes-là, c’est une difficulté supplémentaire pour les services de police parce que souvent, ce sont des jeunes qui n’ont pas de suivi judiciaire, qui n’ont pas de casier. La difficulté aussi c’est qu’ils communiquent par réseaux sociaux fermés (Snapchat, Whatsapp), donc c’est très compliqué de faire le suivi de ces bandes », souligne Rocco Contento, secrétaire départemental SGP FO.
« Ils ont 13 ans jusqu’à maximum 18 ans. Même eux ne savent pas pourquoi ils se battent. Ce sont souvent des bagarres éclair, avec des motifs très futiles », détaille Jean-Michel Huguet, responsable Alliance police nationale Paris. Toutes ont des profils similaires.
« Vingt, trente personnes, qui sont assez jeunes, qui sont souvent armées de barres en bois. C’est des petits différents qui existent et qui sont exacerbés parce qu’aujourd’hui les réseaux sociaux font que c’est monté en épingle », précise Eddy Sid, porte-parole Unité-SGP Police Ile-de-France.
Si l’utilisation des réseaux sociaux semble exacerber les guerres entre bandes rivales, la capitale a toujours connu ces phénomènes. « Dans les années 90, vous aviez à La Défense des bandes qui se donnaient rendez-vous pour se fritter. Je ne vous parle même pas de ce qui passait dans les années 60 », rappelle le journaliste Frédéric Ploquin, spécialiste du grand banditisme. « La bande dans les quartiers populaires, c’est une constante depuis des années en France », ajoute-t-il.