Gaza : le cercle vicieux

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Palestinian youth demonstrate their skills during a graduation ceremony of a military-style camp organized by the Hamas movement in Khan Younis in the southern Gaza Strip, on August 18, 2017. Photo by Abed Rahim Khatib/Flash90 *** Local Caption *** ðåòø ðòøéí ôìñèéðéí äåôòä ñéåí ÷åøñ çîàñ ÷ééèðä àéîåï öáàé öáà îìçîä ìçéîä

Les responsables de la défense israélienne mettent en garde : la situation dans la Bande de Gaza est presque identique à celle des semaines précédant la guerre de l’été 2014.

Vendredi 29 décembre, vers midi, une centaine de personnes sont réunies sur la pelouse du kibboutz de Kfar Aza, tout près de l’enclave palestinienne, pour marquer l’anniversaire d’Oron Shaul, l’un des deux soldats tués en juillet 2014 et dont le Hamas refuse de rendre les dépouilles. Dans le ciel gris, le député Haïm Yelin distingue un rai de lumière, estompé par les nuages. « Regarde, ils tirent », dit-il à son voisin. Une seconde plus tard, l’alarme « Couleur Rouge » retentit et tout le monde se jette au sol. Sur les trois obus de mortier tirés depuis le nord de la Bande de Gaza, deux seront interceptés par le Dôme de Fer, tandis que le troisième s’abattra au pied d’une maison d’un village voisin, ne faisant que des dégâts légers. L’élu du parti centriste Yesh Atid, qui vit dans l’ouest du Néguev, a développé, comme tous ceux qui y habitent depuis longtemps, une perception plus rapide que les sirènes. Pour Haïm Yelin, pas de doute, c’est bien leur cérémonie que les terroristes visaient.

Après deux semaines de calme relatif, ce nouveau tir confirme que rien n’est réglé, bien au contraire. Quelques jours plus tôt, les responsables de la défense présentaient leur analyse aux ministres du cabinet de sécurité. La situation actuelle est, peu ou prou celle qui prévalait avant l’opération Bordure Protectrice, ont-ils expliqué en substance. Même si le Hamas ne veut pas encore la guerre, le climat est explosif. L’économie de la Bande de Gaza est dans un état catastrophique, les fonctionnaires de l’Autorité Palestinienne ne sont toujours pas payés, conséquence du processus de réconciliation totalement enlisé entre les deux factions palestiniennes rivales. Mahmoud Abbas n’est d’ailleurs pas pressé de reprendre pied à Gaza, où il redoute d’être piégé par les islamistes, en dépit des déclarations du leader du Hamas Yahya Sinwar, qui assure qu’il a remis le contrôle de son territoire au chef de l’Autonomie. La proclamation de Donald Trump sur la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël a donné un prétexte en or au Hamas pour remobiliser le soutien populaire. Autant d’ingrédients qui, ajoutés les uns aux autres, sont susceptibles de réenclencher le cercle vicieux qui conduit périodiquement à une confrontation ouverte avec Israël.

Même si le Hamas ne veut pas encore la guerre, le climat est explosif

Le chef du gouvernement israélien a donné trois semaines à son Conseil National de Sécurité pour présenter un plan d’urgence qui permette de désamorcer l’escalade. Il comportera très probablement deux volets : des mesures humanitaires concernant la population de Gaza et des mesures militaires pour rétablir la dissuasion. Jusqu’à présent, Tsahal ne projette pas encore d’action préventive, mais riposte à chaque tir de roquette en visant des objectifs du Hamas. Les responsables de la défense israélienne préfèrent concentrer leurs efforts sur les tunnels terroristes et comptent sur les batteries Dôme de Fer pour bloquer la majorité des projectiles. Ils escomptent que le Hamas comprendra que la désescalade est aussi dans son intérêt. « Le calme à Gaza dépendra de Gaza », avertissait il y a quelques jours Binyamin Netanyahou.

Source www.actuj.com

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