L’Inde, la Chine et la Russie s’abstiennent de préconiser que Jérusalem-Est pourrait être la capitale d’un Etat Palestinien

L’Inde, la Russie et la Chine se sont abstenus d’affirmer que l’Est de Jérusalem pourrait être la capitale de la Palestine, à la suite de la rencontre des Ministres des Affaires étrangères de ces trois pays, à New Delhi, lundi.

La Ministre des Affaires extérieures, Sushma Swaraj a reçu ses homologues russe et chinois, Sergeï Lavrov et Wang Yi, pour la 15ème rencontre annuelle du groupe RIC ( Russie-Inde-Chine) à New Delhi.

Le communiqué conjoint diffusé à l’issue de la rencontre a appelé à “des négociations destinées à créer un Etat Palestinien indépendant, viable, contigu sur le plan territorial, vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Israël, à l’intérieur de frontières mutuellement consenties et internationalement reconnues” Il n’a, cependant, fait aucune mention particulière de l’Est de Jérusalem.

Le dernier communiqué conjoint diffusé à l’issue de la 14ème rencontre des ministres des affaires étrangères de ces trois nations, à Moscou en avril 2016 avait à l’époque, catégoriquement dénommé l’Est de Jérusalem comme devant être la future capitale d’un Etat Palestinien.

Ce geste de la Russie, de l’Inde et de la Chine consistant à enlever toute référence à l’Est de Jérusalem comme capitale, survient quelques jours après la reconnaissance formelle de la ville sainte antique comme capitale d’Israël par le Président des Etats-Unis Donald Trump.

La décision américaine a soulevé des critiques acerbes, non seulement dans le monde arabe, mais aussi en Europe et dans bien d’autres pays. Trump a aussi mis en oeuvre un plan visant à déplacer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem.

Moscou a exprimé ses préoccupations à propos du geste américain. On a cependant, pris soin de citer l’ambassadeur de Russie en Israël, Alexander Shein, qui a rappelé que Moscou avait reconnu l’Ouest de Jérusalem comme la capitale d’Israël, cette année. Il a aussi dit, cependant que la Russie pourrait envisager de déménager son ambassade de Tel Aviv vers l’Ouest de Jérusalem, après que les “Palestiniens et les Israéliens se soient mis d’accord sur tous les problèmes subsistants concernant le statut final” des territoires sous autonomie palestinienne.

La Chine, cependant, a réitéré son soutien à l’établissement d’un Etat palestinien indépendant et souverain ayant l’Est de Jérusalem comme capitale, pas plus tard que la semaine dernière. “Le statut de Jérusalem doit être déterminé à travers le dialogue et la négociation, sur la base des résolutions de l’ONU et la solution à deux Etats demeure une solution viable et fondamentale pour résoudre la question palestinienne”, a déclaré Wang à Pékin, après la reconnaissance américaine de la ville antique comme capitale d’Israël.

New Delhi a refusé de s’aligner sur la position américaine consistant à reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël et a déclaré que sa position sur la Palestine reste “indépendante et cohérente”, façonnée par sa “vision et ses intérêts et non déterminée par un parti-tiers quel qu’il soit”. L’Inde, cependant, a préféré mettre en suspend un de ses points de vue de longue haleine selon lequel la partie Est de la ville sainte devrait être la capitale de la “Palestine”.

L’Inde s’est en fait arrêtée, cette année, de réclamer que l’Est de Jérusalem devienne la capitale de la Palestine. Accueillant le Président Palestinien Mahmoud Abbas à New Dehli en mai, le Premier Ministre Narendra Modi a bien appelé à “un Etat Palestinien souverain,indépendant, uni et viable, coexistant pacifiquement avec Israël”, mais a évité de soutenir la revendication de l’Est de Jérusalem pour être la capitale de ce futur Etat.

Il a prudemment évité de faire référence à cela au cours de sa visite en Israël en juillet, qui était le premier du genre de la part d’un Premier Ministre de l’Inde, bien que les deux pays aient établi des relations diplomatiques formelles dès 1992. Son message à l’occasion de la Jounée Internationale de Solidarité avec le peuple palestinien, le 25 novembre dernier, ou sa déclaration au nom de l’Inde devant l’Assemblée Générale de l’ONU, le 29 novembre dernier également, n’a fait aucune référence à un appel à ce que Jérusalem-Est deveinne la capitale de la future Palestine.

Les dirigeants des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se sont également abstenus de faire appel à la notion de l’Est de Jérusalem comme capitale de la Palestine, quand ils ont diffusé un communiqué conjoint après le sommet du bloc des cinq Nations à Xiamen, en Chine en septembre. Le communiqué diffusé après les sommet des BRICS à Goa, en octobre 2016 avaient alors réitéré cet appel à ce que l’Est de Jérusalem devienne la capitale de la future Palestine.