Vous l’ignorez sans doute, mais Giv’ath haMoré est un quartier de la ville de ‘Afoula. Quelle est l’origine de ce nom ? En fait, il apparaît dans le livre des Juges (Choftim 7,1), et reçoit deux explications : la colline qui sert de repère dans les alentours (moré dérekh), ou alors, comme dans sa partie orientale, les pierres sont basaltiques, et proviennent d’un vieux volcan, et alors moré signifierait « rejetant » (comme « moré ‘hitsim« , lançant des flèches) de la lave de volcan.
Cette explication des mots nous indique également la nature du circuit que nous allons suivre : il va nous amener à faire le tour d’un massif relativement imposant, visible dans toute la région, et diversifié sur le plan géologique.
Nous allons prendre l’autobus menant au village arabe (et pacifique) portant le nom de Kfar Dahi. Deux sentiers marqués en bleu s’offrent à nous, à une distance de quelques centaines de mètres entre eux, du côté droit de la route qui monte. Nous emprunterons le second, qui commence juste avant le dernier virage qui précède le village.
Son parcours est agréable, plongé dans une belle forêt. La vue en direction du haut du ‘Emeq Yizreël et du Guilboa’, cet ensemble de collines que l’on voit vers le Sud, est remarquable.
Au bout de deux km, nous atteindrons le sommet et prendrons sur notre droite le chemin marqué en rouge. A gauche, nous aurions pu arriver au sommet de cette partie du massif, s’élevant à une hauteur modeste de 517 m, comportant une tour d’observation.
Là, sur ce chemin qui part à droite, nous passerons à côté d’une impressionnante série d’antennes (ah, qu’elle est belle, la nature !). Par la suite, le chemin rouge se transforme en sentier, les pierres deviennent basaltiques, et nous traversons la plus belle partie de ce circuit. Il nous faut continuer jusqu’à ce qu’en redescendant vers l’Est, nous trouvions le chemin marqué en bleu. A ce niveau de notre promenade, la formule la plus courte consiste à prendre sur la gauche, à remonter jusqu’au col où nous avons emprunté le chemin marqué en rouge. Mais il est plus intéressant de prendre sur la droite, bien que le chemin parcoure environ 4 km pour nous ramener à la ville (la seconde émergescence de ce sentier, qui donne déjà sur le haut du quartier nommé Givath haMoré). Le chemin est beau et varié : au début, nous verrons une belle falaise surplomber notre chemin, puis nous passerons par une variété de paysages, parfois avec des forêts, parfois avec des pâturages (et des vaches).
Repère historique : la nuit entre le 15 (date de notre balade, mais 216 ans plus tard…) et le 16 avril 1799, a eu lieu là, entre Givath haMoré et le mont Tabor, une attaque des forces françaises dirigées par Kléber contre les forces ottomanes, venues par le Jourdain pour soutenir celles de Acco. Après une première défaite des Français, due à l’obscurité, c’est Napoléon en personne qui a sauvé la mise le lendemain.
Le circuit dure trois heures, et il en vaut la peine.●