Dans un entretien accordé au Figaro, diffusé sur le site du journal ce mercredi soir, l’ex-chef du gouvernement britannique plaide pour un retour en arrière et le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.
Visiblement, le Brexit, voté démocratiquement par le peuple britannique en juin 2016 et déclenché par un autre vote, celui du Parlement en mars dernier, a toujours du mal à passer pour Tony Blair, qui ne dispose plus d’aucun mandat électif. Celui qui n’est plus Premier ministre du Royaume-Uni depuis dix ans a donné une interview au Figaro, publiée ce mercredi soir sur le site du journal, à l’occasion d’un passage à Paris.
Six options
Selon lui, six options s’offrent à son pays, en pleine négociation avec l’Union européenne au sujet de son départ des institutions européennes: un maintien strict dans l’Union européenne, un maintien dans une Union réformée (la solution qu’il appelle de ses vœux), une rupture avec les institutions politiques européennes mais un maintien dans l’union douanière et le marché unique, une sortie assortie d’un accord économique spécial, un sortie intégrale, ou une absence d’accord.
Tony Blair assure: « Mon pays a le droit de changer d’avis, je veux me battre pour ça. À mesure que le coût et la difficulté de la sortie de l’Union européenne apparaissent plus clairement, que des nouveaux faits sont rendus publics, il est fort probable que le sentiment des citoyens à l’égard du Brexit change. »
Blair veut croire qu’il est « possible d’arrêter le Brexit »
L’ancien chef du gouvernement dit qu’il souhaite être « très actif » sur le sujet et pousser le Parti travailliste à adopter une position « forte contre le Brexit ». Alors que la Première ministre Theresa May continue à vouloir honorer le mandat que les Britanniques ont confié à leur gouvernement en faveur d’un départ du Royaume-Uni des institutions européennes, il veut en prendre le contre-pied: « Je persiste à croire qu’il est encore possible d’arrêter le Brexit, même si la probabilité est inférieure à 50%. C’est parce que le parti conservateur a dit qu’il irait jusqu’au bout du Brexit quel qu’en soit le prix, qu’il a perdu la majorité au Parlement aux dernières élections. »
En admettant que les Britanniques souhaitent finalement demeurer au sein de l’Union européenne, ce revirement serait-il le bienvenu pour cette dernière? « Bien sûr que l’Europe peut exister sans la Grande-Bretagne. Mais sera-t-elle plus forte ou plus faible? Je suis profondément convaincu que le Brexit serait mauvais pour l’Europe », dit Tony Blair.