Depuis le grave incident qui s’était produit au mois de juillet dernier à l’ambassade d’Israël en Jordanie, le gouvernement jordanien interdit le retour de la représesentation diplomatique israélienne à Amman.
Rappelons les faits: le 24 juillet, lors d’un transport de meubles, un ouvrier jordanien avait attaqué au tournevis l’officier de sécurité de l’ambassade. Ce dernier, en état de légitime défense, avait réussi à l’abattre mais dans l’action, une seconde personne avait été mortellement blessée. Le gouvernement jordanien exigeait que l’officier de sécurité israélien soit arrêté et jugé en Jordanie ce qui est contraire à la Convention de Vienne qui accorde l’immunité diplomatique également aux agents de sécurité. Le gouvernement israélien avait réussi à rapatrier l’ambassadrice Einat Schlein et toute la délégation diplomatique. Cet incident avait provoqué de nombreuses réactions dans la société jordanienne désinformée et naturellement anti-israélienne, qui accusait l’officier de « l’entité sioniste » d’avoir froidement abattu les deux personnes.
Depuis quatre mois, le royaume hachémite refuse que l’ambassade d’Israël soit rouverte et exige que l’officier de sécurité lui soit remis ou du moins qu’il soit jugé en Israël. Les Jordaniens demandent également à ce que l’ambassadrice soit remplacée.
Malgré d’intenses efforts diplomatiques par divers canaux, la situation n’a pas évolué depuis, et les Jordaniens campent sur leur position alors que c’est l’officier de sécurité qui a été victime d’une tentative d’assassinat.
Lundi, Jérusalem a décidé de hausser le ton et lance un ultimatum à la Jordanie: soit vous rouvrez l’ambassade et permettez à la représentation israélienne de revenir, soit nous stoppons le projet de canal Méditerranée-Mer Morte. Il s’agit d’un projet gigantesque commun aux deux pays signé en 2015 par lequel des eaux de la Méditerranée seront acheminées vers la Mer Morte qui se dessèche dangereusement. Le financement de ce projet est essentiellement américain et européen. Le protocole avait été signé il y a trois ans mais il restait encore à régler certains points et finaliser l’accord. Lorsque les Jordaniens ont demandé récemment aux Israéliens que la procédure soit amenée à son terme, il leur a été communiqué que cela ne sera fait que lorsque la question de l’ambassade aura été close.
Cette démarche a été recommandée au Premier ministre par le ministère des Affaires étrangères ainsi que le Conseil de la Sécurité nationale.
A Amman, la réaction a été prévisible et les autorités jordaniennes menacent à leur tour d’annuler purement et simplement le projet et « de procéder à ces travaux d’infrastructures sans intervention israélienne ». Mais en Israël, on ne se formalise pas de ces nouvelles menaces car on sait que les Jordaniens ont trop à gagner avec ce projet et qu’ils ne peuvent pas le mettre en oeuvre sans Israël. En effet, l’aide financière internationale est conditionnée par une coopération israélo-jordanienne.
Source www.lphinfo.com