Inquiétude en Israël après quatre années de sécheresse

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La vallée de ‘Houla dans le nord d’Israël. Après quatre années de sécheresse, Israël risque d’être confronté à une pénurie d’eau et le lac de Tibériade devrait atteindre cette année son plus bas niveau jamais enregistré. /Photo prise le 23 octobre 2017/REUTERS/Amir Cohen

JERUSALEM (Reuters) – Après quatre années de sécheresse, Israël risque d’être confronté à une pénurie d’eau et le lac de Tibériade devrait atteindre cette année son plus bas niveau jamais enregistré.

« Personne n’imaginait que nous serions confrontés à une telle situation, avec plusieurs années de sécheresse consécutives. Cela ne s’était jamais produit », explique Uri Schor, porte-parole de l’Autorité israélienne de l’eau.

Le pompage de l’eau dans le lac de Tibériade, dans le nord-est du pays, a été considérablement réduit afin de limiter les conséquences de cette sécheresse. Le niveau des nappes phréatiques a aussi beaucoup baissé.

Le dossier est très sensible en Israël. L’idée à un moment lancée par le gouvernement de limiter l’utilisation de l’eau – de plus de 50% dans certains secteurs – a suscité la vive opposition des agriculteurs déjà soumis à de sévères restrictions et les autorités ont fait marche arrière.

La question de l’eau au Proche-Orient, l’une des régions les plus vulnérables au changement climatique, est source de graves tensions. Selon la Banque mondiale, elle pourrait aggraver la crise migratoire et conduire à des conflits ouverts.

La Syrie et la Jordanie dépendent en partie des mêmes sources d’approvisionnement en eau que l’Etat d’Israël. Les Palestiniens se plaignent de ne pas avoir suffisamment accès à l’eau en Cisjordanie mais les Israéliens affirment remplir leurs engagements, au-delà même de ce que prévoient les accords conclus.

Pour résoudre le problème de l’eau, Israël envisage la construction d’une nouvelle usine de désalinisation, a déclaré un responsable industriel. Une usine de ce type a déjà coûté plus de 400 millions de dollars. L’installation de plusieurs réservoirs pour recevoir l’eau de pluie est également évoquée.

Il y a à peine quelques années, grâce aux installations mises en place à grands frais, les autorités israéliennes avaient mis fin aux coupures d’eau, une pratique qui durait depuis des décennies. Les Israéliens pouvaient rester plus longtemps sous la douche et arroser leurs jardins.

Il était même question d’exporter le surplus d’eau vers les pays voisins.

C’était la conséquence d’une ambitieuse politique d’équipement menée sous le contrôle de l’Autorité de l’eau, qui a coûté 15 milliards de shekels (4,3 milliards de dollars). Le secteur privé, de son côté, investissait sept milliards de shekels dans la construction de cinq usines de désalinisation.

Mais avec la période de sécheresse actuelle, cela ne suffit plus.

(Ari Rabinovitch; Guy Kerivel pour le service français)

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