Saviez-vous qu’un aveugle peut lire un livre ? Il suffit qu’il soit écrit en braille ! Il n’a ainsi pas besoin de voir le texte, mais simplement de le toucher !
En effet, le braille est une écriture en relief. Chaque lettre est formée de points positionnés d’une certaine façon, et au contact de ces points, les aveugles découvrent de quelle lettre il s’agit.
Cet alphabet porte le nom de son créateur, Louis Braille, qui n’était pas aveugle de naissance, mais l’est devenu à l’âge de 3 ans. Vers douze ans, alors qu’il se trouvait à l’institut royal des jeunes aveugles, un officier d’armée est venu proposer aux enfants aveugles une écriture en relief, codée, pour pouvoir lire. Lui-même l’utilisait pour correspondre avec les soldats dans l’obscurité pour ne pas être découverts par l’ennemi, mais il s’était vite aperçu qu’elle pourrait aider les aveugles. Louis Braille remarqua quelques lacunes dans la méthode, et il proposa à Charles Barbier, l’officier, de les arranger. Celui-ci ne sembla toutefois pas se préoccuper de la remarque d’un si jeune enfant. Louis Braille décida alors de mettre lui-même en place l’écriture tactile codée sans faille ! Il avait 16 ans lorsqu’il exposa la méthode finale : chaque lettre est composée de points en relief sur un quadrillage de deux colonnes de trois points. Selon les points mis en relief, on reconnaît la lettre. Par exemple, la lettre A comporte un seul point en relief, tout en haut du quadrillage, à gauche ; et la lettre é est celle qui porte les six points en relief.
L’écriture braille est toujours imprimée sur un papier épais. En effet, du sur du papier normal, les points en relief vont vite s’effacer lorsqu’on fermera le livre un peu fort ou posera le bras dessus ! De plus, les livres en braille ne sont imprimés en relief que sur un seul côté de la feuille, puisqu’on ne peut pas former un relief des deux côtés ! Mais, depuis quelque temps, tous les imprimeurs ont appris la méthode de décalage : on imprime des deux côtés, avec un très léger décalage, de sorte qu’aucun point n’en croise un autre…
Enfin, bien entendu, une lettre écrite en braille prend beaucoup plus de place qu’une lettre écrite « en noir ». De ce fait, les livres transcris sont souvent grands et gros, comparés aux livres d’origine.
De nos jours, même si vous n’avez jamais mis la main sur un livre en braille, vous avez certainement déjà vu quelques lettres de cet alphabet. Vous rappelez-vous à quelle occasion ? A la pharmacie ! Si vous passez votre doigt sur une boîte de médicaments (en France, en tout cas), vous découvrirez des points en relief ! C’est le nom du produit en braille, pour qu’il puisse aussi être lu par les non-voyants !
Malgré ces progrès, il n’en demeure pas moins extrêmement handicapant d’être aveugle, et la Tora elle-même nous demande de faire des efforts envers ceux qui ne voient pas : devant eux, « tu ne mettras pas d’embûche ! »