Par Khaled Abu Toameh – Gatestone
Le Hamas et les mollahs iraniens ne se satisferont pas tant que le carnage et la violence ne se propageront pas hors de la bande de Gaza. Pour eux, c’est une façon de détourner l’attention de la catastrophe qu’ils ont infligée aux Palestiniens de la bande de Gaza ces 18 derniers mois. Ils souhaitent que l’attention du monde se détourne de la bande de Gaza pour se tourner vers la Cisjordanie, Jérusalem et les deux millions de citoyens arabes vivant en Israël.
La bonne nouvelle est que les efforts du Hamas et de l’Iran pour étendre le bain de sang et la violence à la communauté arabe d’Israël et aux Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem ont jusqu’à présent échoué. Les Arabes israéliens et les Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem voient la mort et la destruction dans la bande de Gaza et ne veulent pas subir le même sort.
Ce jour-là, au moins 1 200 Israéliens ont été assassinés et des milliers d’autres blessés. 251 autres Israéliens ont été enlevés et emmenés dans la bande de Gaza, où 59 d’entre eux, vivants ou morts, sont toujours retenus en otage par le Hamas et d’autres groupes terroristes.
Dans le cadre de sa tentative d’exporter son djihad contre Israël vers d’autres régions, le Hamas a publié une déclaration le 16 avril dans laquelle il exhortait « notre peuple en Cisjordanie, à Jérusalem et dans les territoires palestiniens occupés [Israël] à poursuivre son soulèvement contre l’occupation et ses colons ». Le Hamas a promis que « le sang pur s’épanouira dans la victoire et l’expulsion de cet occupant [Israël] de notre terre et de nos lieux saints ».
Un sondage réalisé auprès des Arabes israéliens la première semaine après le 7 octobre a révélé que 77 % des personnes interrogées s’opposaient aux attentats terroristes et que 85 % s’opposaient à l’enlèvement de civils, dont des femmes et des enfants. Environ 53 % des personnes interrogées ont déclaré qu’un attentat terroriste compromettait les chances de parvenir à un accord entre Israël et les Palestiniens.
Un autre sondage, réalisé fin 2023 par le Centre pour les valeurs et les institutions démocratiques, en collaboration avec le Centre Viterbi pour l’opinion publique et la recherche politique de l’Institut israélien pour la démocratie, a révélé que 56 % des Arabes israéliens estiment que l’attaque du Hamas ne reflète pas la société arabe et les valeurs islamiques. 86,5 % d’entre eux sont favorables à l’aide aux civils qui se portent volontaires pendant la guerre entre Israël et le Hamas, selon le sondage.
Plusieurs personnalités arabes israéliennes ont fermement condamné le massacre du 7 octobre. Louis Haj, résident arabe d’Acre, militant social et ancien cadre du secteur technologique, a écrit à ses concitoyens juifs : « Alors que l’ampleur de ces horreurs sadiques inimaginables est révélée au grand jour, je vous demande de me croire lorsque je dis que je veux qu’il soit clair pour vous et pour le monde entier que nous sommes vos frères, en tant qu’êtres humains et en tant que citoyens de ce pays, à vos côtés. C’est notre devoir moral et humain, simple et indispensable, d’exprimer notre horreur, de crier haut et fort contre ces crimes inimaginables. Notre voix sera claire et nette, sans complexe, sans hésitation, sans compromis, sans proportionnalité, sans si, ni mais. Face aux atrocités, il n’y a pas de dilemme ! »
Le Hamas espérait sans doute que les Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem lanceraient une nouvelle intifada (soulèvement) contre Israël en solidarité avec le groupe terroriste et les habitants de la bande de Gaza. Or, cela ne s’est pas produit. Aucune manifestation de masse n’a eu lieu en Cisjordanie ni à Jérusalem, où la plupart des Palestiniens semblent plus intéressés par la recherche d’un emploi en Israël que par la rue pour affronter les troupes israéliennes.
Cela ne signifie évidemment pas que le Hamas et les mollahs iraniens cesseront leurs efforts pour attiser la violence hors de la bande de Gaza. Pour eux, il est crucial d’ouvrir un nouveau front contre Israël : en particulier celui de la communauté arabe israélienne et de la Cisjordanie, en plus de Gaza, du Liban, du Yémen, de la Syrie et de l’Irak.
Les négociations ne devraient pas se concentrer uniquement sur les ambitions et les projets nucléaires de l’Iran, mais aussi sur son soutien financier et militaire à des groupes terroristes djihadistes tels que le Hamas, le Jihad islamique palestinien, le Hezbollah et les Houthis. Il est temps que l’administration Trump comprenne qu’outre le Qatar, l’Iran exerce également une influence considérable sur le Hamas. Pourquoi ne pas en profiter ?
Khaled Abu Toameh est un journaliste primé basé à Jérusalem.