Incroyable : l’affaire évoquée dans l’enregistrement du chef de la division juive du Shin Bet révélée

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Un jour après la diffusion des enregistrements choquants du chef de la division juive du Shin Bet, les anciens détenus administratifs révèlent ce soir l’événement auquel il faisait référence : l’arrestation du réalisateur Avraham Shapira (notre photo) et de trois autres résidents de Judée-Samarie.

« Ils n’ont même pas essayé de nous interroger. Dès le début, ils attendaient simplement la signature de Galant sur le décret. On savait que tout cela n’était qu’un théâtre », raconte Shapira.

JDN

L’incident remonte à plus de six mois.
À l’aube, le réalisateur Avraham Shapira, habitant d’Yitzhar, a été arrêté sans avertissement, avec trois autres colons.
Officiellement accusés de faits graves, ils ont en réalité été interrogés très brièvement, uniquement « pour cocher une case », selon leurs dires.
Ils ont ensuite attendu pendant des heures dans un poste de police, jusqu’à ce que Yoav Galant signe l’ordonnance de détention administrative.

Ce dimanche soir, Shapira raconte pour la première fois les événements de ce jour : « Je n’ai pas été surpris par ce qu’on entend dans la conversation entre le chef du Yamar (unité d’élite de la police) et l’officier du Shin Bet. Il nous traite de “connards” et avoue qu’il n’y a aucune preuve contre nous. On l’a ressenti sur le moment. Dès le départ, on a compris que tout était une mise en scène, en attendant que Galant appose son tampon. »

Shapira raconte avoir quitté son domicile à 4h du matin pour tourner un documentaire dans une ferme du sud d’Hébron.
À la barrière du village, des policiers de la frontière l’arrêtent, et peu après, une grande colonne de forces spéciales, agents du Shin Bet cagoulés et policiers, débarque.
Il est menotté. Un agent lui dit : « Cette fois, ce n’est pas une blague, Shapira. C’est le Shin Bet. »

Il est ensuite fouillé, puis interrogé brièvement : « Le policier m’énonce des dizaines d’événements, des noms de villages arabes et des dates… Je ne comprenais rien. J’ai expliqué que je n’avais aucun rapport avec tout ça, que j’étais en route pour un tournage.
Mais il s’en fichait. Il était là pour cocher des cases. L’interrogatoire a duré moins d’une heure.
À ce moment-là, j’ai compris que tout était une mascarade, qu’on n’était pas vraiment interrogés, ils attendaient seulement que Galant signe le décret. »

« À la tombée de la nuit, on m’a apporté un repas et des tefilines… puis plus rien.
J’attendais d’être présenté devant un juge, comme le veut la loi. Mais les heures ont passé, le bâtiment s’est vidé, tout le monde rentrait chez soi.
Je suis resté seul. »

Puis on le place avec d’autres détenus.

« Il était déjà plus de 22h. On demande aux policiers ce qui se passe.
L’un d’eux finit par dire : “Le ministre n’a pas encore signé.”
Signé quoi ? “L’ordre de détention administrative.”
On n’en revenait pas. Même pas passé devant un juge. Juste un interrogatoire de 50 minutes… Et voilà le décret : “Par les pouvoirs qui me sont conférés… je décrète sa détention administrative pour des raisons de sécurité nationale pour une durée de six mois. Signé : Yoav Galant.”

« Des mots froids, lus d’un ton monotone, qui changent ta vie en un instant.
Pas même un appel pour prévenir ma famille. Je ne sais même pas s’ils savent où je suis.
Derrière tout ça, il y a des êtres humains, insiste Shapira.
Des vies broyées sans raison.
Maintenant que cette folie sort enfin au grand jour, on ne peut pas laisser passer ça.
La division juive du Shin Bet doit être dissoute immédiatement, et l’ensemble de l’organisme doit être profondément réformé. »

Pour rappel, dans les enregistrements dévoilés samedi soir sur Kan 11, le chef de la division juive du Shin Bet déclare ouvertement que des colons sont arrêtés même sans preuve, et qualifie ces personnes de manière méprisante.

Extraits des enregistrements :

  • Chef de la division juive du Shin Bet :

    « On veut toujours les arrêter, autant que possible. Regarde comment les interrogatoires se passent avec eux.
    On arrête ces types même sans preuve, pour quelques jours. »

  • « On arrête ces connards même sans preuves. »

  • Chef du Yamar Shai : « Bon, montre-moi ça. »

  • Chef du Shin Bet : « Mets-les dans des cellules avec des rats. »

  • Chef du Yamar Shai : « Ils vont nous démolir pour ça. »

  • Chef du Shin Bet : « T’inquiète pas, le bureau du chef du Shin Bet gère ça avec le ministre de la Défense. »

  • « Attrape-les en voiture près de Havat Gilad. Peut-être qu’il y a de l’essence, peut-être qu’ils sentent le carburant… »

  • Chef du Yamar Shai : « Et s’il n’y a rien ? On les arrête juste comme ça ? »

  • Chef du Shin Bet : « On a déjà vu ce film. Pourquoi il n’y aurait pas d’arrestations ? Pourquoi ne pas dresser des barrages ?
    Ils vont de Binyamin à Yitzhar, puis à Havat Gilad… Dans chacun de ces lieux, il faut les arrêter. »

  • Chef du Yamar Shai : « Et l’armée, elle était où ? »

  • Chef du Shin Bet : « L’armée ? Elle ne sait rien. Ce n’est pas une armée. Elle est au Liban, à Gaza.
    Ce ne sont pas des soldats, ce sont des branquignols… ce sont les colons eux-mêmes qui font le boulot. »

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