Un « responsable politique » relaye une théorie du complot : « Le chef du Shin Bet savait des heures à l’avance pour l’attaque du Hamas »

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Lors de la réunion gouvernementale consacrée au limogeage de Ronen Bar (de laquelle ce dernier était absent), un « responsable politique » a attaqué le chef du Shin Bet en affirmant : « Il ne s’est pas présenté parce qu’il avait peur de devoir répondre – notamment à cette question : pourquoi, alors qu’il savait plusieurs heures à l’avance qu’une attaque du Hamas allait avoir lieu, n’a-t-il rien fait et n’a-t-il pas appelé le Premier ministre ? Cela aurait pu empêcher la catastrophe. »

Ce commentaire a été fait pendant que le gouvernement votait pour approuver le limogeage de Ronen Bar, chef du Shin Bet.

Ynet

Le responsable a poursuivi : « Le gouvernement d’Israël, qui supervise le Shin Bet, a totalement perdu confiance en Ronen Bar, qui s’accroche cyniquement à son poste, exploitant les familles des otages et détournant sa fonction à des fins politiques, en menant de fausses enquêtes. Il avait l’opportunité de partir dignement après son échec cuisant du 7 octobre, comme l’a fait le chef d’état-major sortant. Si Ronen Bar avait exercé ses fonctions avec autant de ténacité que celle qu’il montre aujourd’hui à s’accrocher à son siège, nous n’en serions pas arrivés au 7 octobre. »

Que dit le Shin Bet ?

Dans une enquête interne, le Shin Bet reconnaît avoir reçu une alerte la nuit du 7 octobre, mais d’un niveau faible, indiquant une possibilité d’action offensive du Hamas, sans mentionner ni l’ampleur ni la date exacte de l’attaque.

Deux jours avant l’attaque, le Shin Bet avait remarqué l’activation de cartes SIM dans les téléphones portables de membres du Hamas dans le nord de Gaza, et avait transmis cette information à Tsahal.

Le rapport indique : « Jusqu’à 4h30 du matin, le 7 octobre, 45 cartes SIM ont été activées progressivement. À titre de comparaison, lors des fêtes de Tichri en 2022, où selon le renseignement militaire le Hamas avait planifié une attaque similaire mais s’était rétracté, 38 SIM avaient été activées. Durant le Ramadan 2023, 37 SIM avaient été activées – et dans ces deux cas, aucune attaque n’avait eu lieu. »

Le Shin Bet précise aussi qu’à 4h30 du matin, deux heures avant l’attaque, une réunion a eu lieu avec les responsables de toutes les zones, au cours de laquelle plusieurs scénarios ont été évoqués, y compris une attaque surprise sous forme de raid ou de kidnapping.

Une préparation opérationnelle et de renseignement a été ordonnée, et une unité de combat spéciale (Tequila) a été envoyée dans le sud pour se positionner face à de potentielles brèches dans le territoire israélien.

Les failles internes du Shin Bet

L’enquête du Shin Bet ne dissimule pas la part de responsabilité de sa direction dans l’échec du renseignement avant le massacre du 7 octobre :

  • Manque d’agents humains dans la bande de Gaza,
  • Dépendance excessive aux technologies de surveillance,
  • Affaiblissement des capacités d’analyse critique interne,
  • Lecture erronée et trop étroite des signaux avant-coureurs.

L’enquête révèle aussi deux éléments essentiels qui ont guidé Ronen Bar et ses prédécesseurs concernant la politique sécuritaire vis-à-vis du Hamas :

  1. Le Hamas n’était pas dissuadé durant les années précédant l’attaque – contrairement à l’analyse de la Direction du renseignement militaire (Aman), adoptée par Netanyahou.
  2. Le Shin Bet a recommandé, à plusieurs reprises avant la guerre, de lancer des opérations ciblées pour éliminer des chefs du Hamas, y compris Yahya Sinwar (l’architecte du massacre).

Ces recommandations ont été rejetées à plusieurs reprises par Netanyahou.

En résumé, cet article dévoile une attaque politique sévère contre le chef du Shin Bet, relayant une théorie du complot tout en exposant les résultats du rapport interne qui reconnaît des manquements, mais réfute l’idée d’une connaissance complète ou précise de l’attaque à venir.

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