Israël a refusé ce qu’elle a qualifié de « manœuvre de sélection ». Des responsables israéliens, en contact régulier avec l’administration Trump, ont annoncé que l’effort diplomatique était arrivé à son terme.
JDN
L’échec des négociations : un point de rupture
Le cycle de négociations tenu au Caire en début de semaine a marqué, semble-t-il, la fin de l’effort diplomatique conjoint entre Israël et les États-Unis en vue de la libération des otages selon le cadre de l’accord Wietkoff ou une proposition similaire.
Les écarts entre les parties étaient trop grands et n’ont pas pu être réduits.
L’envoyé spécial du président Trump, Steve Wietkoff, a proposé la libération de 10 otages vivants et de plusieurs otages décédés en échange d’une prolongation de la trêve jusqu’à la fin de Pessah.
Après le refus du Hamas de progresser sur la base de cet accord, Israël a proposé un compromis réduisant le nombre d’otages à huit.
Cependant, le Hamas a répondu aux médiateurs qu’il n’accepterait que l’offre d’Adam Boehler, ce qui signifiait la libération exclusive d’otages possédant la nationalité américaine, à savoir le soldat Idan Alexander et trois ou quatre otages décédés. Même cette concession était conditionnée à l’ouverture immédiate de négociations sur une trêve permanente et un retrait total de Tsahal de Gaza.
Israël choisit la reprise des combats
Israël a catégoriquement refusé ce qu’elle a décrit comme une « manœuvre de sélection » visant à ne libérer que des otages américains.
Des responsables israéliens, en contact permanent avec l’administration Trump, ont confirmé que la voie diplomatique était épuisée et que le plan de retour aux combats intensifs était prêt.
Le cabinet de sécurité a donné toute autorité au Premier ministre et au ministre de la Défense pour décider du moment de l’offensive.
Lundi soir, Benjamin Netanyahou a convoqué une réunion au QG militaire de Tel-Aviv (la Kirya), où la décision de reprendre les combats a été officiellement validée.
Des responsables israéliens précisent que cette décision a été pleinement coordonnée avec Washington, et que l’administration Trump soutient l’option israélienne de faire pression militairement sur le Hamas.
Un contexte militaire et humanitaire nouveau
Contrairement à l’administration Biden, l’administration Trump ne demande pas à Israël de continuer à acheminer de l’aide humanitaire à Gaza pendant les combats.
Israël estime que ce nouveau contexte peut renforcer son effort militaire contre le Hamas.
La nouvelle stratégie militaire israélienne diffère également de celle adoptée sous l’ancien chef d’état-major. Plutôt que de mener des raids ciblés ponctuels, Tsahal prévoit :
- Une avancée progressive des forces à l’intérieur de la bande de Gaza.
- Un nettoyage méthodique des zones stratégiques, avec l’évacuation des civils vers des zones dites « humanitaires ».
- La mise en place d’un programme d’émigration volontaire pour ceux qui souhaitent quitter Gaza.
- Une présence prolongée de Tsahal dans les zones « nettoyées » – et non un retrait après chaque incursion, comme dans la stratégie précédente.
Cibles prioritaires : le Hamas et ses responsables civils
Outre les combattants du Hamas, les dirigeants civils du gouvernement du Hamas sont également dans le viseur de cette nouvelle phase de la guerre.
Alors que les combats reprennent, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir aujourd’hui pour une session d’urgence sur la situation à Gaza.