Pour arriver au summum sans passer par les beaux-arts

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Autour de la table de Shabbat n°480 Vayakel Para

Pour arriver au summum sans passer par « les beaux-arts »…

Cette semaine notre paracha continue le cours des sections précédentes qui traitent de l’édification du Michkan (Sanctuaire). Nous le savons, peu de temps après le Don de la Tora, le Clall Israël fauta avec le veau d’or (lu dans la Paracha « Ki Tissa » de la semaine dernière). Puis la communauté fit Techouva et sa repentance sera acceptée à Yom Kippour comme il est dit : « Sala’hti kidevaré’ha »/Je te pardonne comme tu me l’as demandé ». La preuve que les aiguilles ont été remises à l’heure, c’est l’édification du Michkan, la « maison de Hachem », au milieu du campement juif qui a été élaboré le lendemain de Kippour. Notre paracha traite de la fabrication du Sanctuaire par son maître d’œuvre : Betsalel.

Il est à noter que les Bené-Israël ont été asservis pendant 210 ans par des travaux de gros œuvre. Cette fois, c’est Hachem qui leur demandera un travail artisanal de grande finesse. Or le Clall Israël n’a jamais fait l’école des beaux-arts – si je puis me permettre – ni travaillé dans les manufactures des Gobelins… Donc d’où ont-ils bien pu puiser tant de génie pour arriver à faire, de si magnifiques tentures, des travaux de bois et de la fine orfèvrerie digne de « Rolex« , pour les connaisseurs ? La réponse est que Moché Rabénou a fait un appel à tout celui qui a de la « Hokhmat Lev » / la sagesse du cœur qu’il vienne participer à cette magnifique œuvre. Et effectivement tout celui qui a eu l’élan du cœur a répondu présent.

C’est-à-dire que pour faire régner la présence Divine dans le campement (c’est le but du Sanctuaire) il fallait montrer un engouement et une volonté, plus encore que des capacités intellectuelles et de l’adresse manuelle requises. Car finalement qu’est-ce que l’on peut offrir à Hachem puisque toutes les richesses de la terre Lui appartiennent comme le verset le dit « Li hakessef veLi hazav amar Hachem » ? Ce n’est que la part du cœur (les sentiments) qu’on peut Lui offrir. Le ‘hidouch est donc que Moché n’a pas dit : « Tout celui qui a la science infuse, qu’il vienne participer à l’effort national » mais celui qui veut mettre son cœur à l’ouvrage, c’est mieux. Car la véritable grandeur d’un homme n’est pas mesurable par son quotient intellectuel ou sa dextérité mais par la noblesse de ses traits de caractères : combien il développe de l’altruisme, de la crainte du Ciel etc… Et après que l’homme s’éveille à la tâche, on pourra être certain que Hachem lui donnera de la réussite.

Ce même phénomène peut être décliné dans de nombreux domaines. Si au grand jamais il peut y avoir des difficultés dans l’éducation de nos chers petites têtes blondes ou dans le Chalom bait, alors il faudra investir son cœur dans le domaine et ne pas dire : « laissons au temps le soin d’arranger les choses… », car mes lecteurs le savent bien : l’aiguille de l’horloge n’a jamais réglée les problèmes fondamentaux de sa vie.

Dans la suite de la section, Betsalel se met à l’œuvre et commence la fabrication du Michkan par les tentures et les objets saints. Dans la Tente d’Assignation il y avait plusieurs ustensiles : le Aron Hakodech (l’armoire sainte qui se tenait dans le Kodech Hakodachim), la table, l’autel des encens et la Menora (dans le Heikhal). On s’attardera sur l’armoire sainte et la table.

Le Aron Hakodech était l’ustensile le plus saint puisqu’il contenait les Tables de la Loi (les premières taillées par la « Main » de Hachem et les deuxièmes taillées par Moché). Cette armoire ressemblait à une grande boite recouverte d’or qui faisait deux coudées et demi de longueur sur une et demi de largeur et une et demi de hauteur (une coudée représente 60 cm). Sur son couvercle (Kapporet) il y avait deux chérubins en or (qui avaient le visage de deux jeunes enfants) qui se faisaient face. Durant les 40 années du désert, la Parole de Hachem (l’enseignement de la Tora) sortait depuis cette armoire sainte entre les deux chérubins pour s’adresser à Moché Rabénou et à son frère Aharon. La Table sainte avait deux coudées de longueur sur une de largeur et une et demi de hauteur. Le commentaire Kéli Yaquar explique que le Aron Hakodech symbolise la spiritualité de l’homme : notre rapport avec Hachem et la Tora. Il explique que c’est la raison pour laquelle toutes ces mesures étaient brisées (demi). C’est le message qu’un homme ne doit pas se satisfaire de son niveau spirituel acquis. Dans ce domaine l’homme doit chercher le « Toujours plus » afin de viser à mieux faire. Par exemple, parmi tant d’autre, faire partie des dix premiers fidèles à la synagogue du Minian de 7 heures.

Tandis que la Table Sainte symbolise la Parnassa puisqu’il s’y trouvait perpétuellement des pains (représentant l’alimentation de l’homme) dans le Kodech, les pains étaient remplacés de Chabbath en Chabbath.) Cette table avait (pour partie) des mesures entières. C’est une allusion à ce que l’homme doit être content de son sort. Un homme doit se satisfaire de ce qu’il possède. Comme l’enseigne les Pirké Avoth : « Quel est l’homme riche ? Celui qui est satisfait de son sort ! » Dans la Tora, la richesse n’est pas un but en soi. C’est un moyen de servir son Créateur. Par exemple en aidant les Talmidé ‘hakhamim (Avrékhim) et en soutenant les pauvres de la communauté. Etre content de son sort c’est se dire sincèrement : « Grace à D’ j’ai la santé, de quoi vivre et un toit ». C’est largement suffisant pour Le remercier matin midi et soir, n’est-ce pas ? Et puisque la hauteur de la table était brisée (une coudée et demi) c’était une allusion qu’il faut voir plus bas (que soi) et ne pas chercher plus haut. Par exemple si nous avons tel standing de vie, c’est déjà bien (dayénou) car à quelques stations de métro il y a des gens de la communauté qui vivent bien différemment.

Et si nous avons bien intégré ce message (être content de son sort et viser plus haut dans le spirituel) alors on pourra être le vecteur de la bénédiction de Hachem sur terre. En effet, toute cette édification (du Temple) avait pour but de faire régner Hachem dans le monde. C’est vrai que nous avons perdu le Michkan, mais nos actions (positives) ont le pouvoir de faire descendre la sainteté sur terre (voir Ketouvoth 5). Donc grâce à nos (bonnes) actions nous entrainerons plus de protection pour tout le Clall Israël, l’étude de le Thora sera de meilleure qualité, la Parnassa et la paix seront le lot du Clall Israël et de nos familles.

Le sipour

Le danger des nouvelles technologies

Cette fois on vient vous faire partager une réflexion qui a été soulevée lors de l’assemblée des rabbanim dans notre belle ville Elad. On sait tous que la famille juive est basée sur l’harmonie familiale (ou sa recherche !) et aussi de l’éducation juive. Combien de parents font tout pour que leur progéniture reste fidèle aux lois de la sainte Tora ! Combien de prières et de larmes versent les valeureuses mères juives pour voir grandir leurs enfants dans la Tora ! Un des Rabbanim (Léderman, chlita) posa la ‘bomba kouchia’ : alors pourquoi nos enfants, qui ont accès à internet ‘grâce’ au Smartphone de papa ou maman, vont-ils passer leur temps sur les mêmes sites internet que le petit Ahmed d’Alger ou Juan de Porto-Rico ? N’est-ce pas niveler la montagne sainte sur laquelle on fait gravir notre fils avec difficulté et le rabaisser sur le même pied que le reste de l’humanité ? On vous laissera cogiter la question durant ce Chabbath, après la dafina ! Mais on finira par une note positive. Il y a près d’un an un rav d’Israël (rav Zaïdé) a organisé un Chabbath dans la vieille ville de Jérusalem pour 26 jeunes femmes non-mariées. Le point commun de toutes ces jeunes filles c’est qu’elles travaillaient et ne trouvaient pas de Chidoukh. Avant de faire son mini séminaire l’organisateur est parti prendre conseil auprès de rabbi David Abouh’atseira de Naharia (petit-fils du saint Baba Salé עיז). Juste avant la Havdala le rav Zaïde pris son courage à deux mains et dit aux jeunes filles : ’Voilà j’ai été voir un grand de la Tora qui a béni toutes les participantes et a dit que celles qui jetteraient leur Smartphone et les gadgets similaires verront leurs Chidoukh dans les mois à venir!’ Comme la sainteté du Chabbath planait encore, la plupart des jeunes filles jetèrent de suite leurs smartphone, sauf deux qui restèrent sur leur position. Après la Havdala et juste avant de monter dans leur bus pour le retour à la maison les deux dernières filles finalement jetèrent leurs ‘Tembelfone’. Vous devinez la suite, dans les deux mois toutes les filles se fiancèrent et deux semaines après tout le monde les deux dernières cassèrent l’assiette des fiançailles : MAZEL TOV !

Coin Halakha : On commencera im yirtsé Hachem une série de Halakhoth concernant les nombreuses lois de Pessa’h.

Le ‘Hamets, qu’il est interdit de manger, est une des cinq céréales qui a fermenté au contact de l’eau. Le Talmud établit qu’à partir du moment où on laisse une céréale en contact avec l’eau pendant 18 minutes, déjà commence le processus de fermentation et c’est interdit d’en manger.

A Pessa’h, il existe en dehors de l’interdit de manger celui de posséder du ‘Hamets et l’interdit de PROFITER du ‘Hamets. Donc on ne pourra pas vendre du ‘Hamets à un gentil durant Pessa’h (si on tient une épicerie on devra mettre la clef sous la porte durant la fête de Pessa’h).

Autre chose importante, le ‘Hamets ce n’est pas uniquement du pain, des biscottes ou des gâteaux… C’est aussi TOUS les produits manufacturés dans lesquels sont mélangés de la farine. Par exemple toutes les soupes instantanées, les sauces, etc. dans lesquels sont mélangés de la farine. En un mot, tous les aliments composés doivent avoir une surveillance propre à Pessa’h. De plus le whisky, la bière sont faits à partir de la distillation de céréales, donc se sera formellement interdit d’en consommer ou même d’en posséder.

Beaucoup ont l’habitude de faire la vente de leur ‘Hamets à un gentil (par l’intermédiaire d’un rav), de la sorte il n’y a plus l’interdit de « posséder ». Seulement comme les lois concernant cette vente sont importantes on nommera un rav compétent qui opèrera la vente en notre nom. Attention, le rav ne devient pas propriétaire de notre ‘Hamets, mais il est accrédité pour lui-même pour le vendre à un gentil.

Comme l’interdit du ‘Hamets est très sévère, on fera attention de posséder une vaisselle propre à Pessa’h (comprenant assiettes, verres, fourchettes et aussi casseroles etc…). Bien-sûr, ce service ne sera jamais utilisé durant l’année. Et c’est uniquement dans le cas où on n’a vraiment pas le choix, qu’on pourra faire la cachérisation de la vaisselle de l’année pour l’utiliser à Pessa’h (grâce au trempage des ustensiles métalliques dans de l’eau bouillante, ce qu’on appelle hag’ala). Seulement, comme ces lois sont nombreuses, on devra passer obligatoirement par un rav. Et dans tous les cas, on ne pourra PAS utiliser notre service de toute l’année même à froid.

Pour les plaques de cuissons aussi, on veillera à se procurer une plaque NEUVE pour Pessa’h. Les éviers et les plans de travails faits de marbre ou de pierre doivent être aussi cachérisés. Il faudra les laver méticuleusement avec un détergent, puis verser de l’eau bouillante. Attention, il faudra veiller à ce que l’eau soit véritablement bouillante lorsqu’elle sera aspergée sur tout le plan. On ne pourra pas utiliser l’eau qui s’est refroidie après ébullition. D’après le Rama (coutumes Ashkénaze) on devra recouvrir AUSSI le plan de travail par un papier Alu ou PVC (car d’après le Rama, il faudrait passer une pierre brûlante sur la surface au moment où l’on verse l’eau bouillante. Aujourd’hui, comme on craint plus que le marbre ne se fende, on se suffira d’ébouillanter le plan de travail puis de le recouvrir). Hatsla’ha.

Chabbat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.  

David Gold

Tel : 00972 55 677 87 47

Email : dbgo36@gmail.com

Une Refoua chlema pour Yohaï ben Daniella parmi les malades du Clall Israël (blessé lors de la guerre de Gaza).

Une très belle villa (avec piscine et tout…) est mise à la disposition du public pour passer des très beaux séjours à Yavniel à côté du Lac de Tibériade. Pour tout renseignement : 052 767 24 63 (dites que vous lisez la « table du Shabbat », cela peut aider…).

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