Selon les informations recueillies, plusieurs collectifs, notamment Samidoun et Urgence Palestine, ont invité leurs sympathisants à rejoindre le cortège pour amplifier ce message radical. Ces collectifs, connus pour leurs positions anti-Israël, mobilisent leurs partisans en usant d’un langage fortement chargé qui, dans le contexte international et social actuel, risque d’alimenter des discours de haine et de discrimination. Le préfet Nuñez a ainsi exprimé ses inquiétudes quant à l’utilisation de ce slogan, qui pourrait exacerber des tensions déjà vives sur le terrain et provoquer des troubles à l’ordre public.
Dans un courrier adressé aux organisateurs, le préfet souligne que l’implication de ces collectifs dans la manifestation augmente considérablement le risque de voir se multiplier des propos injurieux et incitatifs à la haine. En conséquence, il a fixé un délai aux organisateurs pour qu’ils présentent leurs observations avant une échéance fixée à mercredi midi. L’objectif affiché est de garantir que, lors de cette manifestation, le climat de débat public ne dégénère pas en incitation à des comportements violents ou discriminatoires.
Les visuels diffusés sur les réseaux sociaux ajoutent une dimension supplémentaire à la controverse. Une affiche promotionnelle met en scène des femmes dont les têtes sont voilées de keffieh sur un fond sombre, agrémenté de flammes, rappelant ainsi certaines images utilisées par des groupes radicaux dans des cérémonies de propagande. Ces éléments visuels, loin d’être anodins, contribuent à véhiculer une image qui, selon certains responsables, pourrait encourager des comportements extrémistes.
La controverse a rapidement trouvé un écho politique. Caroline Yadan, députée d’Ensemble pour la République dans la 8ᵉ circonscription des Français de l’étranger, a pris position en appelant le ministre de l’Intérieur à interdire cette marche. Dans un message publié sur son compte sur le réseau social X, elle a dénoncé la manifestation comme étant « un appel à la haine et une apologie du terrorisme ». Yadan rappelle que Samidoun, l’un des collectifs mobilisateurs, est classé comme organisation terroriste par les États-Unis et le Canada en raison de ses liens étroits avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Ce dernier est lui-même considéré comme terroriste, ce qui alimente encore davantage les critiques à l’encontre de cette manifestation.
Par ailleurs, les autorités internationales ont également pris des mesures contre certains membres de ces collectifs. Récemment, Mohammed Khatib, affilié à Samidoun, a été interdit d’entrée aux Pays-Bas, alors qu’il devait intervenir dans une université. Cette décision illustre la vigilance des gouvernements européens face aux manifestations susceptibles de servir de tribune à des discours extrémistes.
Du côté du collectif Urgence Palestine, les actions ne se limitent pas à cette marche. Ce groupe organise régulièrement des manifestations pour dénoncer, selon ses dires, un prétendu « génocide » commis par Israël dans la bande de Gaza. Ces mobilisations s’inscrivent dans un contexte plus large de tensions régionales et internationales, où les questions liées au conflit israélo-palestinien continuent de polariser l’opinion publique.
L’enjeu de cette décision administrative dépasse la simple autorisation d’une manifestation. Il s’agit ici de préserver un équilibre délicat entre la liberté d’expression et la garantie de l’ordre public. Les autorités parisiennes se trouvent ainsi confrontées à la nécessité de concilier des droits fondamentaux avec la prévention de risques de dérives incitant à la haine et à la violence.
En définitive, la potentielle interdiction de cette marche nocturne féministe à Paris s’inscrit dans une dynamique de lutte contre l’extrémisme et la diffusion de discours susceptibles de compromettre la sécurité publique. Alors que les organisateurs disposent désormais d’un délai pour justifier leurs intentions, il reste à observer si la manifestation pourra se tenir dans un cadre apaisé ou si elle sera définitivement annulée. Dans un contexte international marqué par des tensions multiples, les autorités semblent résolues à ne tolérer aucun dérapage qui pourrait alimenter davantage la haine et diviser une société déjà sensible aux questions de discrimination.