L’étrange condamnation du consulat général de France à Jérusalem

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Par Avner Levy
Le 9 février dernier, la police israélienne a perquisitionné deux librairies de Jérusalem Est, saisi des ouvrages incitant à la violence et procédé à des arrestations.

Cette opération de police a fait l’objet d’une condamnation de la part du consulat français qui laisse pantois quant à la raison d’être de cette intervention diplomatique française dans une affaire pourtant simple : la lutte contre le soutien et l’incitation au terrorisme au sein de la société palestinienne.

Un objectif auquel nous aurions pu penser que la diplomatie française et son consulat général à Jérusalem adhèrent sans réserve.

L’activité de ces librairies est connue depuis longtemps par les observateurs de la société palestinienne notamment ceux qui scrutent les dérives islamistes et extrémistes en cours dans ces milieux.

Outre la vente d’ouvrages et de publications qui glorifient le terrorisme, soutiennent sans ambages des organisations comme le Hamas ou le Hezbollah, ces établissements accueillent et organisent des évènements autour de personnalités extrêmement controversées comme par exemple l’universitaire palestinien Tareq Baconi, auteur d’un ouvrage qui présente le Hamas comme un mouvement de la résistance palestinienne (HAMAS CONTAINED – The rise and pacification of Palestinian resistance Standford University Press) – notre illustration.

Celui-ci est d’ailleurs l’auteur d’une tribune publiée en septembre dernier dans le New York Times sous le titre The Two-State Solution Is an Unjust, Impossible Fantasy dans laquelle il pourfend sans prendre de gants la solution à deux Etats pourtant si chère à la diplomatie française et européenne.

Est-il nécessaire de préciser que cet auteur s’oppose à la « solution à deux Etats » car de son point de vue, Israël n’a pas de légitimité à exister ?

Donc contre quoi s’est élevé le Consulat Général de France à Jérusalem ?

Empêcher la diffusion d’ouvrages faisant l’apologie du terrorisme est-il une violation de la liberté d’expression ?

Assurément non car en droit français comme en droit israélien, l’incitation à la violence et l’apologie du terrorisme constituent des délits.

La liberté d’expression est une valeur protégée en Israël, les débats à la Knesset et les interventions des députés arabes souvent virulentes et radicales en sont la preuve quotidienne.

De plus, agir pour mettre un terme à la glorification du martyr et à l’appel au Shaïd en faisant passer des terroristes pour des héros ne relève en aucune manière d’une entrave à l’action culturelle des Palestiniens à Jérusalem. Au contraire, il s’agit de contribuer à assainir les esprits et œuvrer à bâtir une génération ouverte à la paix et à la réconciliation.

Donc la question se pose : que condamne le Consulat général de France à Jérusalem?

La représentation consulaire française à Jérusalem a sans aucun doute manifesté ici une position très ambigüe qui explique peut-être pourquoi la publication de sa condamnation s’est faite sur la page Facebook du Consulat en langue arabe sans être reprise sur le reste des communiqués régulièrement publiés par ce consulat mais…. dans la langue de Molière !

Avner Levy 

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