Pour quelles raisons Hachem nous a-t-Il donné le Michkan (Tabernacle) ?

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Autour de la table de Chabbath n° 477 Terouma

On sait que notre paracha traite cette semaine de l’édification du Sanctuaire dans le désert. Toutes les offrandes, les ustensiles du Tabernacle sont énumérés dans les versets que l’on va lire ce Chabbath. Le Ramban dans son introduction explique les raisons de la construction du Sanctuaire. Il enseigne que cette maison de Hachem avait pour but de continuer le dévoilement du Créateur qui avait eu lieu au Mont Sinaï. Là-bas les Bené Israël ont reçu les Dix Commandements et les Lois de la Tora. Là-bas la Parole de Hachem a été entendue par toute la communauté. Et nous sommes devenus Son peuple d’entre toutes les nations et parallèlement Il est devenu notre D’. Le grand Rav explique que la volonté divine était de faire perdurer dans le campement d’Israël cette présence Divine et de la faire résider parmi nous. Ce même dévoilement de Hachem qui a eu lieu sur le Mont Sinaï continue, mais cette fois-ci dans l’intimité de la Tente sainte, et en particulier, à partir de l’Arche de l’Alliance, où se trouve le Séfer Tora, que Moché Rabénou a écrit ainsi que les Tables de la Loi. De cette armoire sainte sortait la Parole divine d’entre les deux Chérubins et se propageait jusqu’à Moché Rabénou dans la Tente d’Assignation. Toutes les Lois et commandements de la Tora à partir de ce moment seront dictés depuis le Tabernacle. C’est aussi de cet endroit que les Bené Israël recevront l’expiation de leurs fautes car c’est là qu’ils offriront leurs sacrifices (à côté de la Tente se trouvait l’autel des sacrifices).

Un autre point a été développé par le Néfech Ha’haïm (l’élève du Gaon de Vilna) dans son premier chapitre (1,4). C’est seulement après que Hachem choisit de résider parmi Son peuple, que la Tora et les Mitsvoth qui sont pratiquées par le peuple juif ici-bas ont une incidence en haut, dans les mondes supérieurs. Cette Tora que Hachem nous a donnée n’est plus l’apanage des Anges du service Divin mais la Tora devient la nôtre et c’est par nous-même, par la force de notre étude qu’elle agira dans les Cieux. Combien la personne se raffinera dans sa Tora, dans ses tefiloth, combien elle agira là-haut et sera vecteur par ricochet de la Berakha qui descendra sur terre.

C’est justement la signification du Michkan : faire régner sur terre la Présence de Hachem et c’est aussi la faculté de sanctifier la matière par la Tora et les Mitsvoth. Pourquoi notre paracha suit celle de Michpatim ? On sait que l’édification du Tabernacle a été permise par la contribution de tous les Bené Israël dans le désert. Il a fallu apporter de l’or pour la fabrication des ustensiles, de l’argent pour les socles des poutres qui entouraient la Tente, de la laine et du cuir pour faire les tentures, etc… Le Beth Halévi fait remarquer que la paracha suit celle de Michpatim qui traite de toutes les lois d’argent. Et il en donne la raison que lorsqu’un Juif décide de contribuer à l’édification du Sanctuaire, c’est magnifique, mais avant tout il faut vérifier la provenance de son argent. Avant d’être le TSADIQ il faut d’abord appliquer le ‘Hochen Michpat qui regroupe toutes les lois sur l’argent. Par exemple vérifier qu’il n’y a pas de vol, d’arnaques, etc… Dans le cas contraire, la Mitsva ne sera pas considérée dans le Ciel comme une Mitsva mais comme une AVERA (faute).

C’est aussi ce qui est rapporté dans les Halakhoth (lois) de Yom Kippour. On sait tous qu’avant le jour saint on doit demander à son prochain le pardon, et le ‘Hafets ‘Haïm (MB 606.1) rajoute qu’il faut veiller à régler honnêtement tous ses litiges d’argent devant un rav compétent car le plus grand accusateur de l’homme le jour du Jugement c’est le VOL (!). C’est pourquoi on ne se fiera pas à sa propre ‘jugeote’ pour trancher ses doutes car le Yétser est très fort dans le domaine.

Qu’est-ce qu’un Juif donne véritablement lorsqu’il fait un don à sa synagogue ? Au début de la paracha le verset fait l’éloge du Clall Israël et dénomme les donateurs du Michkan par ‘les hommes qui offrent de leur cœur (toutes les offrandes)’. L’accent est porté sur le bon cœur de celui qui participe à l’édification du Tabernacle. Le ‘Hatam Sofer זצל explique ainsi le verset. On sait tous que la terre et toutes les richesses des hommes appartiennent au Créateur comme dit le verset dans Tehilim 24 : « La terre et tout ce qu’elle contient appartient à Hachem, etc…» Donc lorsque l’homme donne un présent à D’ (par exemple un don à la Choule ou à la Yechiva) ce don ne provient pas véritablement de son pécule puisqu’il appartient aussi à Hachem, mais c’est uniquement la part du CŒUR et sa bonne volonté qui est offerte à D’. Donc lorsque les Bené Israël ont apporté l’or et l’argent pour la construction du Michkan, c’est en fait leur AMOUR qu’ils ont donné à leur Créateur, c’est leur véritable offrande. Et pourtant il faut connaitre ce GRAND principe, ce qui compte auprès de Hachem, c’est l’effort, seulement l’effort. Si pour moi c’est difficile d’aller à mon cours de Tora à la fin de ma journée de travail, c’est considéré dans les Cieux comme une offrande d’OR au Sanctuaire ! Il est rapporté une fois qu’un élève du grand rav Salanter s’est plaint de ne pas avoir les capacités intellectuelles de son maitre. Le rav lui répondit : ’Justement avec ta propre tête, ton cœur, et tes sentiments tu sers Hachem de la meilleur manière!’ C.à.d. que dans le Service du Créateur un Juif ne doit pas chercher à imiter son prochain mais à développer ses propres capacités pour servir Hachem, et c’est ce qu’Il attend de nous.

Le sippour

7 octobre, la jeune fille et le Hamas

Même dans la profonde obscurité il y a de la place pour la grande lumière !

Depuis le 7 octobre de l’année passée le Clall Israël passe des moments difficiles. Vous le savez, la cruauté sans bornes de nos (très) proches voisins a entrainé de lourdes pertes et les nombreux blessés parmi lesquels on priera pour la refoua cheléma de Yo’haï ben Daniella ont rempli le cœur de la nation dans la grande tristesse sans oublier les otages qui sont encore retenus à Gaza. Vous êtes au courant du sombre tableau. Seulement dernièrement est arrivé à la demeure du rav Yits’hak Zilberstein chelita (gendre du rav Elyachiv Zatsal) à Bené Brak des familles d’otages et certaines dont leurs proches ont été libérés. Dans le groupe il y avait un certain Elie Cohen, père de la jeune Sapir qui a été prise en captivité.

Le père raconta au rav l’histoire extraordinaire de sa fille. « Trente jours avant les fêtes de Sim’hath Tora du 7 oct. ma fille a eu de fortes douleurs dans son corps. Ce n’était pas ordinaire et cela l’inquiétait. Elle a fait toutes sortes d’examens à l’hôpital mais tout paraissait OK seulement les douleurs continuaient. Elle ressentait un mal en elle. Ma fille s’est tournée alors vers des copines religieuses dans sa formation, elle étudie l’ingénierie informatique, si elles connaissaient une technique pour guérir d’après le judaïsme. Sapir n’a pas grandi dans la valeur des traditions ni dans l’atmosphère religieuse, seulement elle gardait la Emouna et espérait dans une thérapie spirituelle. Une copine lui dit de lire pendant 30 jours le Psaume 27 des Tehilim et qu’avec l’aide du Ciel cela s’arrangerait. Ma fille commença à lire chaque jour le Tehilim : « LeDavid Hachem ouri viych’i… » Prière de David, Hachem est ma lumière et ma délivrance, de qui j’aurais peur ? » Apres deux semaines elle le connaissait déjà par cœur. Et ce fut la catastrophe du 7 octobre, le jour de Sim’hath Tora où se déroula le grand carnage dans le sud. Sapir a été prise en captivité avec d’autres amis et de la famille. (Ndlr semble-t-il qu’elle habitait une agglomération à côté de Gaza). Les barbares l’emprisonnèrent mais par fait exprès elle sentait le long de sa détention un apaisement en elle comme provenant du Ciel. En effet dans le Tehillim qu’elle connaissait par cœur il est marqué : « Lorsque viendra l’ennemi, ils trébucheront et tomberont. S’ils viennent à me faire mon siège, mon cœur n’a pas peur. Le jour du malheur je me réfugierais vers Toi. Ne m’abandonne pas et ne détourne pas Ta Face de moi… » Ces pesoukim (versets) la calmèrent et lui donnèrent des forces fantastiques dans cette grande obscurité. Sapir avait confiance en Hachem qu’Il l’a fasse sortir de ce Guéhinom. Les terroristes grouillèrent de partout autour de leur petit groupe mais chaque fois qu’elle avait besoin d’un réconfort, elle murmurait à voix basse ces versets du roi David ‘alav haChalom. Ils étaient six à être parqués dans le même endroit et chacun espérait sortir au plus vite. Un soir (d’après ce détail, ils étaient captifs dans une maison) est entré un terroriste qui leur a demandé : « Qui parmi vous a la foi en Elokim ? (ndlr, on voit le niveau de croyance de ces barbares). Personne d’entre les otages n’osa répondre. Seulement Sapir, qui vivait une grande proximité avec Hachem, se leva promptement et dit : « J’ai pleine confiance en Elokim, et chaque fois que je lis un chapitre de Tehilim je me renforce ». Les autres captifs restèrent ébahis de sa fougue et ils s’attendaient au pire. Le terroriste l’observa et dit : « Ecoute moi bien : vous tous, vous irez au Guéhinom ; tandis qu’elle, par le mérite de sa grande foi en Elokim, elle ira au Gan Eden !  » Tout le monde est resté sans dire un mot, transi de peur tandis que Sapir ressentait que Hachem lui envoyait un message qu’elle serait sauvée malgré les horreurs. Le père de Sapir continua son récit toujours au nom de sa fille : « Plusieurs jours passèrent alors qu’elle parlait avec un de ses ravisseurs (comme vous le savez beaucoup d’entre eux travaillant dans les Kibboutz autour de Gaza, ils connaissent bien l’hébreu) un autre terroriste s’approcha du groupe et dessina une bougie qui ressemblait au Ner Nechama (la bougie que l’on allume pour le souvenir des disparus). Juste à côté du dessin, l’homme marque en arabe le mot Sapir (le nom de la jeune fille). Sapir se mis en colère en disant « pourquoi as-tu écris mon nom à côté de la bougie des morts, tu penses que je vais mourir ? » (Sapir avait compris que c’était le signe qu’elle devait être exécutée). La jeune fille rajouta qu’elle allait survivre envers et contre tous par la force de sa Emouna dans le Boré Olam. Le terroriste lui dit : « Je n’ai pas dessiné un Ner Nechama, j’ai dessiné une bougie qui donne de la lumière. Pour te dire que tous mes compagnons ressentent que tout le temps où tu te trouves ici, il y a de la lumière qui émane de toi comme une lampe éclaire. Sache que nous haïssons les Juifs et vous êtes nos ennemis mais à chaque fois que l’on a affaire à vous, nous ressentons qu’il sort de toi une lumière qui t’éclaire et te protège. « Elle resta abasourdie mais ses forces psychiques furent décuplées. Précisément dans ce grand trou noir, elle s’agrippa de toutes ses forces au Boré ‘Olam et ressentit Hachem à ses côtés (et ces maudits terroristes validaient ce qu’elle ressentait). Le père rajouta qu’elle vit tant de miracles qu’il n’est pas possible de les détailler. Pendant 30 jours elle continua à dire ce Tehilim et sa foi grandit. A la fin elle disait « Merci Hachem de m’avoir placé ici, finalement c’est la première fois de ma vie que je ressens la vraie vie ! Je suis proche de toi, Tu es toute ma vie je ne manque de rien ».

Au bout de 55 jours de détention elle méritera de faire partie du premier groupe d’otages libérés.

Ce sipour véritable nous apprend que le salut d’un homme provient de sa foi en D’. C’est vrai que dans la vie il faut faire sa Hichtadlouth (ses efforts) mais il y a des situations où il n’y a qu’à se placer entièrement dans les Mains Miséricordieuses du Ribono chel ‘olam. Sapir nous apprend aussi que l’on peut passer les pires moments de son existence et pourtant savoir que nous sommes aux côtés de Hachem : c’est Lui notre soutien, notre ami, notre Sauveur. Il n’y pas à avoir peur même si tout vacille à nos côtés, c’est le moment de développer notre Emouna en Hachem et de savoir qu’Il nous sauvera.

Coin Halakha : « Vediber davar ». Le Chabbath on fera attention d’avoir une parole différente des jours ouvrables. Par exemple, dire à son ami : « Demain je vais acheter tel produit », c’est interdit car « acquérir » est prohibé par les Sages (même s’il n’y a pas de déplacement de l’objet dans le domaine public). Toute action qui est interdite de faire le Chabbat (même si ce n’est « que » un Issour derabanan) je ne pourrais pas dire que je m’apprête à la faire dans les jours à venir. Dans le même esprit, je ne peux pas engager des ouvriers (non-juifs) afin qu’ils travaillent pour moi après le Chabbath (car ma parole est interdite) Or Ha’haim 307.1/2.

Le Michna Beroura rapporte qu’on s’abstiendra aussi de dire une mauvaise nouvelle à son ami durant Chabbath (pour ne pas l’attrister) (sq3).

Chabat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ veut.   

David Gold

Tél : 00972 55 677 8747

E-mail : dbgo36@gmail.com

Une bénédiction de « Arikhouth yamim vechanim à la Chadkhanit Mme Lazérovitz et à son mari (Ramoth 1), de la berakha dans tout ce qu’elle entreprend.

Une bénédiction au rav Itshak Haddad et à son épouse (Elad) à l’occasion du mariage de leur fille, Mazel Tov !

Et toujours une très belle demeure est mise à la disposition du public dans l’agglomération de Yavnel au sud de Tibériade. Pour tous renseignements 052 767 24 63

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