L’une des grandes questions qui préoccupent actuellement les Libanais est de savoir si les funérailles d’Hassan Nasrallah seront traitées de la même manière que celles des terroristes en Cisjordanie (Judée-Samarie). Ces derniers mois, Tsahal a ciblé depuis les airs des terroristes armés qui participaient aux funérailles de combattants tués, notamment lorsqu’ils marchaient en tête du cortège en brandissant leurs armes.
Ma’ariv
Le Hezbollah et la crainte d’une frappe israélienne
Depuis près de six mois, le Hezbollah a évité d’organiser officiellement les funérailles de son chef Hassan Nasrallah, tué dans un raid ciblé de Tsahal sur son bunker à Beyrouth. Ce bombardement avait été particulièrement puissant : 80 bombes d’une tonne chacune, larguées par des avions de chasse F-15 « Ra’am », avaient été utilisées pour anéantir son abri souterrain.
Le Hezbollah craint désormais une attaque israélienne contre certains des participants aux funérailles. Cette crainte est renforcée par les frappes israéliennes menées le lendemain de l’opération « Bipers », lorsque plusieurs installations du Hezbollah avaient été touchées, après que des communications de l’organisation avaient été détectées lors des cortèges funéraires de ses combattants tués la veille.
Les enjeux de la cérémonie
La grande question en suspens est de savoir si le Hezbollah va transformer ces funérailles en une démonstration de force après les récents affrontements avec Israël. L’organisation est actuellement affaiblie et en pleine reconstruction, et Israël surveille de près les tentatives de l’Iran de la réarmer.
Ce week-end encore, Israël a empêché un avion iranien de décoller de Téhéran vers Beyrouth, après avoir transmis via les États-Unis des informations selon lesquelles l’appareil transportait des valises pleines de dollars destinées au Hezbollah. Les autorités libanaises craignent que la cérémonie ne serve de prétexte à un pont aérien clandestin d’argent iranien vers Beyrouth.
Suspension du trafic aérien à Beyrouth pendant les funérailles
Selon la chaîne de télévision libanaise MTV, le trafic aérien à l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth sera entièrement suspendu pendant les funérailles de Nasrallah, prévues dimanche entre 12h00 et 16h30. Les vols ne reprendront qu’en soirée.
Le Liban cherche une solution diplomatique
Dans ce contexte, le président libanais Joseph Aoun a déclaré lors d’une rencontre avec des journalistes que le Liban reste attaché à une solution diplomatique pour obtenir un retrait complet d’Israël du sud du pays.
« Personne ne veut la guerre, et encore moins l’État libanais. »
Il a ajouté que le Liban poursuivait ses efforts diplomatiques avec les États-Unis et la France afin de parvenir à un retrait total des forces israéliennes des dernières zones qu’elles occupent encore au Liban.
Quel sera le rôle d’Israël ?
Israël va-t-elle perturber les funérailles de Nasrallah ?
Si l’on suit la politique adoptée récemment en Judée-Samarie, Tsahal pourrait ne pas permettre au Hezbollah de transformer ces funérailles en un immense rassemblement militaire.
Mais le véritable enjeu est ailleurs :
- Le Hezbollah est affaibli après les frappes israéliennes.
- L’Iran tente de le reconstruire en lui envoyant des fonds.
- Le Liban craint un affrontement direct avec Israël si ces transferts financiers se poursuivent.
Les prochains jours seront donc cruciaux, et le rôle qu’Israël choisira d’adopter lors de cette cérémonie déterminera si l’événement restera une simple cérémonie ou deviendra un point de rupture dans le conflit actuel.