Abdallah de Jordanie : « Pas facile de se tenir devant Trump »

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Lors d’une rencontre récente avec le président américain Donald Trump, le roi Abdallah II de Jordanie a manifesté des signes de malaise face aux propositions controversées concernant l’avenir de Gaza. Bien que le souverain jordanien n’ait pas ouvertement rejeté les idées de Trump, son langage corporel, marqué par des gestes nerveux et une expression tendue, en disait long sur son inconfort.

Trump, présentant son plan avec assurance, a décrit la transformation de Gaza en une zone prospère, évoquant des projets de développement incluant des hôtels et des infrastructures modernes. Il a déclaré : « Ce n’est pas une chose compliquée à réaliser. Avec le soutien des États-Unis, la stabilité au Moyen-Orient est à portée de main. » Abdallah II, prudent, a répondu en soulignant la nécessité de considérer les dynamiques régionales : « Il est essentiel de prendre en compte le plan de l’Égypte et des États arabes pour garantir une solution bénéfique à tous. »

Les réactions des médias, notamment de CNN et Al Jazeera, ont mis en avant l’habileté diplomatique d’Abdallah II, qui a esquivé toute confrontation directe tout en laissant entendre la préparation d’alternatives arabes. Afin d’apaiser les tensions, le roi a annoncé que la Jordanie accueillerait 2 000 enfants de Gaza pour des soins médicaux, une initiative saluée par Trump mais perçue comme une concession stratégique par des analystes tels que Yoni Ben-Menachem du Centre des affaires publiques de Jérusalem.

En dépit de sa prudence lors de la rencontre, Abdallah II a adopté un ton plus ferme par la suite, affirmant publiquement l’opposition de la Jordanie à tout plan visant le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie. Sur les réseaux sociaux, il a déclaré : « La reconstruction de Gaza doit se faire sans déplacement de sa population. La situation humanitaire doit être la priorité absolue. »

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a renforcé cette position en réaffirmant l’engagement de la Jordanie envers le plan arabe de reconstruction de Gaza, tout en rejetant l’idée d’accueillir massivement des réfugiés palestiniens. Selon le Washington Post, cette délicate équation diplomatique illustre la difficulté pour Amman de concilier ses intérêts régionaux avec sa dépendance à l’aide américaine, estimée à 1,5 milliard de dollars par an.

Ce face-à-face met en lumière les tensions sous-jacentes entre la vision américaine du règlement du conflit israélo-palestinien et les réalités politiques des pays arabes, soulignant les défis complexes auxquels est confronté le roi Abdallah II dans la défense des intérêts de son pays et de la cause palestinienne.

Jforum.fr

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