L’ancienne vice-ambassadrice d’Israël en Égypte et ancienne députée, Ruth Wasserman Lando, a évoqué lors d’un entretien avec Gadi Ness la détérioration des relations entre Israël et l’Égypte. « Sans ambiguïté, le scénario de référence pour lequel l’Égypte s’entraîne, c’est Israël. Ils déploient dans le Sinaï des forces et une puissance militaire d’un niveau très inquiétant à mes yeux », a-t-elle déclaré.
JDN – Yanki Cohen – Illustration : la frontière au nord de Eilat
Sur fond de craintes qu’un affrontement soit en préparation et face au déploiement militaire égyptien près de Rafah, Ruth Wasserman Lando a discuté de l’effondrement des relations israélo-égyptiennes. Hier, l’Égypte a menacé d’annuler les accords de Camp David.
« Je ne me précipiterais pas pour dire que cette annulation est imminente. Bien que les récents développements soient effectivement dramatiques, je ne les négligerais pas pour autant. Cependant, il faut adopter une approche rationnelle. Nous savons qu’un casus belli repose sur deux éléments principaux : la capacité et la volonté de déclencher une guerre. Malheureusement, l’Égypte a la capacité », a-t-elle expliqué.
Elle a poursuivi : « De manière très claire, le scénario de référence contre lequel l’Égypte s’entraîne, c’est Israël. En termes de capacités militaires, ils placent dans le Sinaï des forces d’un niveau qui, selon moi, est très préoccupant. Ce n’est pas de l’hystérie, mais une observation prudente. Avec tout le respect dû à la prudence et au politiquement correct concernant l’Égypte, il s’agit d’un réel renforcement militaire qui nécessite des explications. »
Sur le financement américain de l’armée égyptienne, elle a répondu : « Les cinq milliards de dollars que les Américains doivent transférer ne sont pas destinés à des objectifs civils en Égypte, mais à des fins militaires. Si vous me demandez, il faut une explication très convaincante pour justifier pourquoi l’Égypte a besoin d’un tel renforcement militaire. Cela soulève aussi des questions sur une potentielle volonté d’action. »
Elle a ajouté : « Depuis le 7 octobre, les déclarations des hauts responsables égyptiens sont extrêmement dures. Elles ne laissent aucun doute sur leurs craintes d’un afflux massif de Palestiniens sur leur territoire, ce qu’ils considèrent comme une raison légitime de guerre. »
