Libération des otages : trois médias se sont déshonorés

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La couverture médiatique de la libération des otages est honteuse, mais trois médias se sont déshonorés

Rachel O’Donoghue

Cette fois, les terroristes masqués – des bandeaux verts autour de leurs visages anonymes – n’avaient aucun moyen de dissimuler les horribles sévices qu’ils avaient infligés à leurs captifs. Aucun défilé sur scène, aucun militant armé obligeant leurs otages émaciés à réciter des paroles écrites devant une foule en délire, n’ont pu détourner l’attention du monde de ce qui était clairement visible : trois civils israéliens, violemment enlevés de chez eux, portant aujourd’hui les marques de 16 mois de tortures indescriptibles.

Chacun de ces 491 jours passés sous terre, dans l’obscurité, dans un espace à peine assez grand pour se tenir debout, était gravé dans leurs joues creusées, leurs ossatures squelettiques faisant évoquer à certains des images de survivants des camps de concentration nazis.

Alors que les familles d’Eli Sharabi, d’Or Levy et d’Ohad Ben Ami regardaient en direct les images de leur libération, le soulagement initial a rapidement cédé la place au choc et à l’agonie. Leurs proches étaient méconnaissables. C’était un spectacle déchirant.

Nous avons critiqué la manière dont les médias ont traité ces libérations d’otages dès le début. Parfois, il s’agit d’une pure négligence, d’une terminologie trompeuse, d’erreurs factuelles, comme le fait que les médias qualifient à tort de « soldats » les civils israéliens enlevés. Parfois, il s’agit d’un déséquilibre grotesque, d’une volonté d’humaniser les prisonniers palestiniens – la plupart d’entre eux condamnés pour des attaques violentes et meurtrières contre des Israéliens – tout en minimisant les souffrances des otages israéliens.

Mais même à l’aune de ces tristes standards, la couverture médiatique de samedi de l’échange d’otages et de prisonniers a atteint un niveau historiquement bas.

Et quelques médias en particulier méritent une condamnation particulière : la BBC, CNN et The Guardian.

La couverture des événements de samedi ne mérite pas d’être qualifiée d’actualité. Les journalistes qui ont écrit ces articles et les rédacteurs en chef qui les ont approuvés ne sont pas des journalistes au sens strict du terme. Et leurs lecteurs et téléspectateurs devraient savoir à quel point ces médias les méprisent.

Le reportage de la BBC a marqué un nouveau creux pour la chaîne de télévision britannique financée par les contribuables, sa couverture en direct des informations faisant état de « préoccupations concernant la présence d’otages des deux côtés ».

Oui, la BBC, financée par des fonds publics, a qualifié les terroristes condamnés, emprisonnés pour meurtre, d’« otages », les assimilant à des civils innocents kidnappés par le Hamas, un groupe terroriste interdit par le Royaume-Uni. Et quant à ces « soucis d’apparence » ? C’est ainsi que la BBC a résumé l’horreur de voir trois hommes innocents torturés et affamés pendant plus d’un an, les comparant à des terroristes palestiniens nourris, logés et sans risque d’être extirpés de leur cellule au milieu de la nuit pour être exécutés.

La couverture de l’événement sur le site de la BBC n’a pas été meilleure. Pendant des heures, la page d’accueil de son journal en direct a diffusé une image de célébration de prisonniers palestiniens embrassant leurs familles, tandis que la libération des otages émaciés était reléguée à la deuxième moitié du titre, jugée indigne de la photo principale.

Il ne s’agissait pas d’un journalisme bâclé, mais d’un choix éditorial.

La couverture de la remise des otages par CNN a également commencé par des tentatives grotesques d’assimiler otages et prisonniers, son article principal affirmant que « beaucoup [de prisonniers] semblaient émaciés et en mauvaise santé » – une déclaration qui contredit même l’affirmation non fondée des Palestiniens selon laquelle sept des 183 prisonniers ont été « transférés à l’hôpital » après leur libération.
Pendant ce temps, The Guardian décrivait les prisonniers palestiniens et les otages israéliens affamés comme des « captifs décharnés » dans un titre qui s’apparente à de la dépravation journalistique.

Et pourtant, il ne s’agit là que de trois des pires coupables, mis en avant parce que leur couverture a clairement révélé à quel point la corruption médiatique s’est installée. Les médias occidentaux adoptent littéralement le langage des groupes terroristes islamistes, décrivant les membres du Hamas et du Jihad islamique comme des « otages » et des « captifs », trouvant des excuses et se faisant les apologistes des mêmes terroristes qui ont affamé ces trois hommes innocents après les avoir kidnappés. Ils ont ensuite l’audace d’établir des comparaisons moralement répugnantes avec des criminels emprisonnés en toute légalité.

Trop de journalistes ont regardé des images qui faisaient écho à l’Holocauste nazi, sans en être affectés. Au lieu de faire leur travail et de rapporter la vérité, ils ont opté pour un langage qui adoucissait l’horreur, décrivant les otages comme simplement « émaciés » et « affaiblis », « pâles » et « maigres », passant sous silence leur dernière humiliation torturée sur scène.

Samedi soir, le bureau de presse du gouvernement israélien a publié une déclaration condamnant les tentatives des médias d’« établir une comparaison et/ou une symétrie » entre les otages et les terroristes palestiniens légitimement emprisonnés, qualifiant cela de récit « contraire à toutes les normes éthiques du journalisme ».

Les trois médias mis en cause ici – la BBC, The Guardian et CNN – ont fait preuve d’un mépris total pour les normes journalistiques et, pire encore, pour la décence humaine la plus élémentaire. Leur couverture n’était pas seulement partiale, c’était une honte morale.

 

JForum.fr avec HonestReporting

 

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