Les « Amis d’Israël » 

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Par Pierre Saba pour Tribune Juive
On entend depuis l’indépendance de l’Etat d’Israël en 1948, en toutes langues, l’expression « amis  d’Israël ».

Aucun Etat n’a des « amis ».

De Gaulle écrivait déjà que « les Etats n’ont pas d’amis ; ils n’ont que des intérêts ».

L’Etat d’Israël ne constitue pas une exception: il n’a pas d’ « amis ».

Une certaine logique incertaine

Certes, attaqué le premier jour de son indépendance en 1948 par les Etats arabes, vilipendé par les Etats musulmans qui tous souhaitaient et souhaitent sa destruction, Israël avait et a des ennemis.

Conformément à la logique des contraires, il pourrait être pensé que si l’Etat hébreu a des ennemis, il a aussi des amis.

Cette logique ne résiste pas à l’analyse, pour au moins quatre raisons.

1- Si les intérêts des Etats ne les incitent nullement à l’amitié envers d’autres Etats, ils leur arrivent d’imposer l’inimitié jusqu’à la guerre.

Amis, jamais, ennemis, parfois.

2- Si les Etats  n’ont pas d’amis, ils ont des alliés.

L’amitié est impossible en diplomatie puisque cette dernière est dénuée de sentiments.

Les alliances, elles, existent entre Etats.

Elles sont perfectibles, éphémères, et soumises aux intérêts nationaux et à leurs réciprocités.

3- Aujourd’hui, et précisément depuis les massacres perpétrés en Israël le 7 octobre 2023 et les menaces subséquentes sur son existence, les masques diplomatiques sont tombés.

Le nombre des alliés d’Israël a diminué.

Les prétendus autoproclamés « amis » de l’Etat juif menacé une nouvelle fois de disparaître se sont gaussés de cette « amitié » pour le pousser dos au mur, l’incriminer au lieu de le défendre, le boycotter au lieu de se solidariser (France…) et contingenter ses moyens de défense militaire au lieu de les augmenter (USA…).

Ces comportements diplomatiques ne sont pas seulement contraires à toutes les règles humanitaires et de Droit international public, ils sont également aux antipodes d’une quelconque « amitié ».

4- Le dernier conflit déclenché contre l’Etat et le peuple d’Israël par ses ennemis, indignement représentés par les organisations criminelles de guerre et contre l’Humanité (Hamas, Hezbollah…), financés et/ou aidés et soutenus par l’Iran, le Qatar, l’autorité palestinienne, le Liban, s’est illustré par des massacres et des otages en Israël… dans un bruit diplomatique diffusé « minimum minimorum ».

Enfin

Si les « amis » Macron, Biden, et même Trump avaient voulu, s’ils avaient mobilisé leurs diplomaties, s’ils avaient utilisé la participation de leurs Etats au conseil de sécurité des Nations-Unies, s’ils avaient affiché une volonté commune de puissances publiques à vocation internationale, s’ils avaient aidé Israël à retrouver les otages et punir les criminels, bref, s’ils avaient « retroussé leurs manches » avec la vigueur qu’ils déploient sur d’autres sujets diplomatiques, ils auraient obtenu la libération des otages souffrant tous sous le joug des organisations criminelles.

Le moins qui puisse être constaté est qu’ils ont adopté, au mépris de toutes les règles qui leurs sont propres comme à celles qui réagissent les Etats entre eux, des positions parfaitement contraires.

Voici donc, dans toutes leurs inhumanités, et dans tous leurs intérêts les « amis d’Israël ».

 

 

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