Accusations de fuite d’informations confidentielles : le chef de l’armée libanaise dans la tourmente
Un scandale éclate autour de Suhil Bahij Gharb, chef des renseignements militaires dans le sud du Liban, accusé d’avoir transmis des informations sensibles au Hezbollah, groupe armé soutenu par l’Iran, pendant le cessez-le-feu avec Israël. Cette affaire, révélée par The Times et confirmée par le Jerusalem Post, met en lumière les relations complexes entre l’armée libanaise et le Hezbollah, tout en ravivant les tensions dans une région déjà instable.
Selon des sources des services de renseignement, Gharb aurait divulgué des informations classifiées issues d’une cellule de coordination internationale supervisée par les États-Unis, la France et la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban). Ces informations auraient permis au Hezbollah d’anticiper des opérations israéliennes en déplaçant ses forces et ses armes, compromettant ainsi la sécurité régionale.
L’accès de Gharb à cette salle stratégique aurait été facilité par Wafiq Safa, un commandant influent du Hezbollah, qui aurait insisté sur sa présence. Ce rôle, officiellement justifié par des missions de maintien de la paix, contraste avec les accusations de collaboration active avec le groupe armé.
Une menace pour la sécurité internationale
Cette affaire n’est pas un cas isolé. Le rapport consulté par The Times suggère que plusieurs responsables militaires libanais auraient fourni des informations au Hezbollah, soulevant des doutes sur l’impartialité de l’armée libanaise. Le document indique que le Hezbollah exploite ces données pour dissimuler ses activités aux acteurs internationaux chargés de superviser la sécurité au Liban, notamment la FINUL.
La proximité de certains officiers libanais avec des puissances occidentales, comme les États-Unis, n’a pas empêché des coopérations individuelles avec le Hezbollah. Cette double allégeance pose un problème majeur, car elle remet en question la crédibilité de l’armée libanaise comme acteur neutre dans la région.
Le scandale survient dans un contexte déjà tendu. Depuis l’automne 2023, le Hezbollah a intensifié ses attaques contre Israël, lançant des milliers de frappes entre octobre 2023 et novembre 2024. Ces agressions ont suivi un massacre orchestré par le groupe armé dans le sud d’Israël, coûtant la vie à environ 1 200 personnes. Des documents saisis par l’armée israélienne laissent penser que le Hezbollah préparait des opérations similaires, visant des cibles stratégiques en Israël.
Une région sous surveillance accrue
Pour Israël, cette affaire conforte sa méfiance à l’égard de l’armée libanaise, qu’il accuse depuis longtemps de collusion avec le Hezbollah. Les services de renseignement israéliens, notamment le Mossad, le Shin Bet et les unités de Tsahal, intensifient leur surveillance au Liban, un pays où leurs opérations sont historiquement plus actives qu’ailleurs.
Une stabilité précaire
Alors que les informations sur la coopération entre l’armée libanaise et le Hezbollah continuent d’émerger, les craintes d’un effondrement du cessez-le-feu grandissent.
Jforum.fr