Ce maître-espion d’Abbas œuvre pour reprendre Gaza

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Le bras droit de Mahmoud Abbas, le maître-espion palestinien Majed Faraj dirige des opérations de l’Autorité palestinienne contre certaines factions armées de la ville de Jénine. Il espère ainsi engranger des gains en Cisjordanie capable de convaincre Jérusalem et Washington de lui confier, potentiellement, la future gestion de Gaza.

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a été annoncé le 15 janvier, mais c’est une autre partition qui se joue en Judée Samarie, où Mahmoud Abbas – qui a célébré ses vingt ans à la tête de l’Autorité palestinienne (AP) ce même 15 janvier – tente de resserrer son pouvoir autour de ses plus fidèles lieutenants sécuritaires.

À leur tête, Majed Faraj, bras droit de Mahmoud Abbas et patron des renseignements généraux, mène la lutte pour la survie d’une AP en perte de légitimité. Tout en gardant en ligne de mire l’objectif de la gouvernance de la bande de Gaza – grande inconnue de l’accord de cessez-le-feu.

Excès de zèle à Jénine

En lançant, le 5 décembre, l’opération « Protection de la mère patrie », Abou Mazen – nom de guerre de Mahmoud Abbas – entend éliminer des factions armées régnant en maître sur la ville de Jénine, à l’instar de la Katibat Jenin (le Bataillon de Jénine), indépendante des partis palestiniens tels le Fatah et le Hamas. Le maître-espion Majed Faraj s’est ainsi rendu à plusieurs reprises dans cette zone du nord de la Cisjordanie afin de diriger des opérations, pour contenir les – nombreuses – velléités contestatrices et coordonner la coopération en matière de renseignement avec Israël, largement renforcée début décembre en prévision de cette opération. Israël ne compte pas sur ces gesticulations pour le maintien de l’ordre, mais Abbas a un impérieux besoin de montrer qu’il est en capacité de gouverner, et de faire autre chose que de détourner l’argent de l’AP.

Surtout, le président de l’AP y entrevoyait le meilleur moyen de prouver à Washington et à Tel-Aviv sa capacité à tenir d’une main de maître la Cisjordanie, au prix de plus d’une vingtaine de vies palestiniennes et du limogeage d’une vieille garde méfiante à l’égard du Fatah – à l’instar de Yousef al-Hilu, le patron de la police, ou de Nidal Abu Dukhan, le chef des Forces nationales de sécurité palestiniennes. Car en dépit de ses 89 ans et de ses difficultés évidentes à tenir tant ses rangs que les zones territoriales qui lui sont assignées, Mahmoud Abbas entend mettre fermement sur la table des gains sécuritaires en Cisjordanie afin d’étendre son pouvoir sur une bande de Gaza post-conflit. Mais pour l’instant c’est la démonstration du contraire qu’il a fait, et si une paix relative règne en Judée Samarie c’est ressentiment dû aux actions de Tsahal dans cette zone.

Majed Faraj vise Gaza

Si les intentions de Donald Trump à l’égard de Gaza demeurent inconnues, Abou Mazen mise toujours sur le plan évoqué par le secrétaire d’État de Joe Biden, Antony Blinken, envisageant une gouvernance de Gaza par un comité dominé par l’AP. Il n’hésite pas, pour ce faire, à écarter d’autres plans concoctés par des acteurs régionaux, tels que l’Égypte, à qui il a fortement opposé une fin de non-recevoir le 13 janvier, soulevant les foudres du Caire.

Dans cette perspective, certaines sources évoquent le choix de Majed Faraj afin de prendre la tête d’une potentielle gouvernance de Gaza. Cette instance serait alors, dans ce scénario, dégagée de toute présence du Hamas. Le maître-espion palestinien, proche depuis de nombreuses années des services de renseignement israéliens, dont le service de renseignement intérieur, le Shin Bet, aurait d’ailleurs été certifié par certains cadres sécuritaires israéliens, dont l’ancien ministre de la défense Yoav Gallant, limogé en novembre par le premier ministre Benjamin Netanyahou. C’est dire si cette certification a beaucoup de valeur.

JForum.fr

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