« D’ bénit les sages-femmes (…). Il avait augmenté leurs familles » (Chemoth 1,20-21).
Un Ba’al Techouva me confia ceci : célèbre acteur comique dans le haut-lieu de l’industrie cinématographique aux États-Unis, il n’avait jamais ressenti dans ce milieu la moindre joie ou satisfaction authentique.
Il se fit un jour la réflexion que l’attitude des acteurs est mensongère. À l’extérieur, ils présentent un visage joyeux et heureux, prétendant profiter d’une vie superficielle comblée de désirs et remplie de tromperie, mais en réalité, dans la vie quotidienne, le bonheur réel leur échappe. De plus, ils rejettent des valeurs réelles comme la émouna et la foi.
Cette prise de conscience l’amena à un dégoût qui le poussa à quitter son travail et à se rapprocher de la Vérité ; depuis lors, il a commencé à goûter à la joie de vivre authentique. Ce phénomène est également mis en exergue par les spécialistes des nations du monde. À notre époque, les films présentés à la télévision, au cinéma ou ailleurs conduisent l’homme à des pensées et des actions nocives et destructrices, qui entraînent une dépression.
En effet, ils présentent des contenus violents et impudiques, qui poussent l’esprit humain, à l’instar du singe, à imiter les autres. Lorsque l’homme est assailli par un désir qu’il ne peut satisfaire, il tombe dans la dépression. Ceci explique la recrudescence, à notre époque, des meurtres et de divers actes de violence par des jeunes ou moins jeunes qui reproduisent ce qu’ils ont vu sur les écrans. Mais ces directeurs de sociétés, même s’ils connaissent cette vérité, ne prennent pas en compte les dommages qu’ils font subir au monde, et continuent à exposer plus de scènes indécentes et violentes.
En effet, le cœur de l’homme est mauvais depuis l’enfance. Lorsque ces désirs vils se réveillent en visionnant ces films, ils désirent en voir encore davantage. Or, motivés par l’appât du gain, ces directeurs cherchent le maximum de profits. Ces personnes sont ceux qui font fauter la collectivité en masse. D’après les Écritures et les textes de nos Sages, ils méritent d’être sévèrement punis, au point que le roi David, dans son Livre de Tehilim (140,11) dit d’eux : « Qu’on les précipite dans les flammes » : puisse D’ les faire chuter en envoyant des incendies dans leur quartier.
Dans le même esprit, son fils, le roi Chelomo, dans Michlé (29,8) déclare : « Les persifleurs mettent la ville en ébullition » : les plaisantins, qui entraînent la collectivité à fauter en tournant la émouna en dérision, peuvent déchaîner la colère de Hachem, qui fera en sorte d’envoyer un feu qui brûlera tout leur quartier de résidence, comme il est dit (Baba Kama 60a) : comme l’autorisation de détruire a été donnée, on ne fait plus la distinction entre les jutes et les mécréants. Ils méritent d’être punis en voyant leurs biens brûlés, acquis en ayant fait fauter le public, comme l’indique le prophète Mikha (1,7) : « Ses présents d’amour seront consumés par le feu (…) car les ayant amassés avec le salaire de la prostitution.» De même, le prophète Yé’hezkel (16,41) désigne ainsi ceux qui gagnent leur vie en faisant fauter les autres : « Ils consumeront par le feu tes maisons. »
Lorsque nous lisons dans les ouvrages sacrés l’ampleur de la punition réservée à ceux qui font fauter le peuple, surtout lorsqu’on découvre qu’ils sont punis dans ce monde, il vaut la peine de tirer une leçon sur la valeur de l’attitude inverse : ceux qui, au contraire, se consacrent au Zikouï Harabim, à conférer des mérites à la collectivité et à les sauver de la faute, seront certainement largement récompensés. Nous avons en effet une règle (Sanhédrin 100b) : « L’attribut de récompense est plus grand que celui de la punition. » Le salaire du Zikouï Harabim est éternel et continue à augmenter même après le décès de la personne qui en a été l’initiatrice.
On considère en effet que cette personne est encore active et on porte à son crédit les actes de ceux qu’elle a influencés et qui continuent à agir dans ce monde.
Nous découvrons qu’il est dit à propos d’Avraham Avinou (18,19) : « Si Je l’ai distingué, c’est pour qu’il prescrive à ses fils et à sa maison après lui d’observer la voie de l’Éternel, en pratiquant la vertu et la justice ; afin que l’Éternel accomplisse sur Abraham ce qu’Il a déclaré à son égard.» Rachi l’interprète ainsi : «Il n’est pas dit : « sur la maison d’Avraham », mais « sur Avraham ».
Cela nous enseigne que celui dont le fils devient un juste est comme s’il ne mourait jamais. » Avraham eut de nombreux enfants vertueux, comme l’indique Rachi sur le verset (Béréchit 12,2) : « Qu’ils avaient fait entrer sous les ailes de la Chékhina.
Avraham « convertissait » les hommes (et Sara les femmes), de sorte que le texte leur en tient compte comme s’ils les avaient « faits » ». Ils étaient véritablement considérés comme leurs enfants, comme l’expriment nos Sages (Sanhédrin 19b) : « Tout homme qui enseigne au fils de son ami la Torah, les Écritures indiquent qu’il est considéré comme son fils. » L’argent déboursé pour cette grande Mitsva revient largement du Ciel à celui qui le dépense, comme nous le voyons chez Avraham Avinou, à qui Hachem ordonna : « Quitte ton pays », afin qu’il diffuse l’idée de D’, loué soit-Il, auprès de toutes les créatures partout où il se rendait. D’ lui promit alors qu’il ne manquerait de rien pour les voyages et les frais, comme le mentionne Rachi (Beréchith 12,2) : il avait été béni de la prospérité.
Le Zohar indique (Terouma) que Hachem bénit toute personne qui rapproche de la Tora ceux qui en sont éloignés par toutes les berakhoth dont Avraham bénéficia. Dans cette perspective, nous pouvons interpréter les propos sur les femmes vertueuses d’Égypte, Chifra et Pouah : elles incitaient par leurs paroles les enfants juifs à s’élever et à se renforcer en spiritualité, comme l’indiquent les livres sacrés. Le sens de ces versets s’éclaire alors : «D’ bénit les sages-femmes » : D’ combla de bienfaits celles qui enseignèrent la émouna et le judaïsme aux Bené Israël, car on considère qu’elles les avaient enfantés. « Il avait augmenté leurs familles » : des maisons [dans le sens de : « dynasties »] de Cohanim, de Lévis et de royauté, comme l’explique Rachi. En effet, ceux qui œuvrent en faveur du Zikouï Harabim sont récompensés aussi bien dans la sphère spirituelle que matérielle.
Chabbath Chalom !