Trois responsables américains ont confirmé mercredi soir (heure israélienne) qu’un accord pour libérer au moins certains des otages a été conclu entre Israël et le Hamas.
Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a publié mercredi soir une déclaration indiquant que l’accord serait, espérons-le, finalisé dans les heures qui viennent.
« En raison de la forte insistance du Premier ministre Benjamin Netanyahou, le Hamas a abandonné sa demande de dernière minute de modifier le déploiement des forces de Tsahal dans le corridor de Philadelphie. Cependant, plusieurs éléments du cadre n’ont pas encore été finalisés ; nous espérons que les détails le seront ce soir », a déclaré le bureau du Premier ministre.
Une réunion plénière du cabinet du gouvernement est prévue jeudi matin.
L’organisation terroriste Hamas a publié peu avant une déclaration officielle, indiquant qu’une délégation dirigée par Muhammad Darwish, président du Conseil de la Choura et du Conseil de direction du Hamas, a rencontré une délégation de l’organisation terroriste Jihad islamique palestinien dirigée par son secrétaire général Ziyad al-Nahla, pour examiner l’accord.
« Les deux parties estiment que la détermination héroïque de notre peuple, le courage de la résistance et la forte volonté constituent le principal soutien aux négociations palestiniennes dans la bataille d’Al Aqsa, et soulignent que tous les efforts seront déployés pour y parvenir.
« Ce cycle de négociations a été un succès pour mettre fin à la guerre et à l’agression contre notre peuple », conclut le communiqué.
Selon les grandes lignes de la première phase de l’accord, un cessez-le-feu de 42 jours sera en vigueur.
L’accord, première phase
Selon l’accord, 33 des 95 otages restants seront libérés. Près d’une vingtaine de familles seront néanmoins en deuil : plusieurs médias grand public rapportent qu’au moins dix des otages libérés rentreront chez eux dans un cercueil.
Les 33 otages ne seront pas libérés en une seule fois, et il n’est pas précisé quand ni comment les 10 captifs décédés seront transférés, selon une information non confirmée.
Le calendrier de la première phase serait le suivant :
Jour 1 : 3 otages
Jour 7 : 4 otages
Jour 14 : 3 otages
Jour 21 : 3 otages
Jour 28 : 3 otages
Jour 35 : 3 otages
Au cours de la dernière semaine : les 14 otages restants.
Parmi les personnes libérées figurent des femmes soldats de Tsahal et des « otages humanitaires », comme des femmes, des blessés et des hommes âgés de plus de 50 ans. On ne sait pas combien d’Israéliens de moins de 50 ans retenus en otage sont encore en vie, mais aucun d’entre eux n’a été libéré, notamment deux Israéliens souffrant de troubles mentaux qui sont entrés par inadvertance à Gaza en 2014 et dont on est sans nouvelles depuis. Sont également détenus les corps de deux soldats de Tsahal tombés au combat lorsque le Hamas a violé le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre de l’été 2014.
En échange, Israël libérera quelque 2 000 terroristes de l’Autorité palestinienne incarcérés, dont 250 purgent des peines de prison à perpétuité.
Selon certaines informations, l’armée israélienne se retirera vers des positions situées à l’intérieur du territoire de Gaza, une zone tampon d’environ 700 mètres des frontières de l’enclave.
Le point de passage de Rafah entre Gaza et l’Egypte, actuellement sous contrôle de l’armée israélienne, rouvrira sept jours après le début du cessez-le-feu. On ne sait pas encore qui contrôlera ce point de passage.
Trump célèbre son investiture sur les réseaux sociaux
Le nouveau président Donald Trump a lui aussi fait une annonce victorieuse sur son compte de réseau social, en clamant en lettres capitales : « NOUS AVONS UN ACCORD POUR LES OTAGES AU MOYEN-ORIENT. ILS SERONT LIBÉRÉS SOUS PEU. MERCI ! »
Trump a ensuite publié un deuxième message, déclarant qu’il était « ravi que les otages américains et israéliens rentrent chez eux pour retrouver leurs familles et leurs proches ».
Le nouveau président ne se rend peut-être pas encore compte qu’au moins certains binationaux (américains et israéliens) pourraient encore être retenus captifs à Gaza – et parmi ceux qui reviennent dans la première phase, il y a ceux qui ne sont plus parmi les vivants.
Dans son deuxième message, Trump a déclaré que son équipe de sécurité nationale et son envoyé spécial Steve Witkoff « continueront de travailler en étroite collaboration avec Israël et nos alliés pour s’assurer que Gaza ne redevienne JAMAIS un refuge pour les terroristes. Nous continuerons de promouvoir la PAIX PAR LA FORCE dans toute la région, tout en nous appuyant sur la dynamique de ce cessez-le-feu pour étendre davantage les accords historiques d’Abraham ».
Malgré les bonnes intentions de Trump, Gaza restera certainement un refuge pour les terroristes et pourrait finalement s’avérer une menace encore plus grande que celle qu’elle représentait le 7 octobre 2023.
La popularité du Hamas étant à son plus haut niveau à Gaza et dans les zones de Judée-Samarie contrôlées par l’Autorité palestinienne, il est peu probable que son contrôle sur Gaza prenne fin de sitôt.
Rappel : les trois objectifs de la guerre des épées de fer étaient de sauver tous les otages détenus à Gaza, de démanteler la capacité de l’organisation terroriste Hamas à faire la guerre à Israël et à diriger l’enclave, et de garantir que Gaza ne devienne plus jamais une menace pour l’État juif.
Ces trois objectifs restent à atteindre. Pire encore, étant donné la nécessité pour l’administration Trump de préserver son héritage de « pacificateur au Moyen-Orient », il devient de plus en plus improbable qu’Israël soit un jour autorisé à le faire.
