Amnesty International suspend sa branche israélienne

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Amnesty International suspend sa branche israélienne : une crise interne majeure

Amnesty International, organisation de référence en matière de droits humains, traverse une crise sans précédent. Le Conseil international de l’ONG a pris la décision de suspendre pour deux ans sa branche israélienne (AI Israël). Cette mesure fait suite à des accusations de racisme anti-palestinien au sein de la section locale et à des critiques envers les rapports de l’organisation internationale, notamment ceux concernant les actions d’Israël en Palestine.

Des accusations de racisme au sein d’AI Israël

Selon Tiumalu Lauvale Peter Fa’afiu, président par intérim d’Amnesty International, AI Israël aurait systématiquement marginalisé les Palestiniens et tenté de discréditer les conclusions des rapports de l’ONG internationale. Parmi ces rapports, celui de 2022 intitulé L’apartheid israélien contre les Palestiniens : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité et celui de 2023, Vous vous sentez comme des sous-hommes : le génocide israélien contre les Palestiniens à Gaza, ont particulièrement cristallisé les tensions.

AI Israël avait rejeté certaines de ces conclusions, affirmant que les accusations de génocide manquaient de fondements solides. Toutefois, la section reconnaissait l’existence de violations graves du droit international et de crimes contre l’humanité. Cette divergence d’opinion a entraîné des critiques internes et des démissions au sein de la section locale.

Une crise interne et des tensions politiques
Le conflit entre AI Israël et Amnesty International révèle des fractures profondes. Des mémoires internes dévoilés par des anciens membres de l’organisation, comme Amal Ourabi et Muhammad Abdel Kader, mettent en évidence une marginalisation systématique des voix palestiniennes au sein d’AI Israël. Daniil Brodsky, ancien président d’AI Israël, a dénoncé un « espace hostile aux Palestiniens », où les initiatives pour inclure davantage de représentants palestiniens dans les instances dirigeantes ont échoué.

Des critiques ont aussi émergé au sujet de la gestion de l’organisation internationale elle-même. Des sources anonymes accusent Amnesty International d’avoir politisé le discours sur les droits humains et de concentrer une part disproportionnée de ses ressources sur le conflit israélo-palestinien. Ces accusations s’ajoutent à la méfiance envers la direction de l’ONG, soupçonnée d’avoir orchestré la suspension d’AI Israël pour justifier sa position.

Une suspension controversée
La décision de suspendre AI Israël a été prise sans consultation préalable de la branche concernée, ce qui a suscité des critiques quant au processus décisionnel d’Amnesty International. Cette mesure vise à protéger « la réputation, l’intégrité et la cohérence opérationnelle du mouvement », selon Fa’afiu. Cependant, la branche israélienne, qui fonctionne de manière largement autonome, pourrait continuer ses activités malgré cette suspension.

Des voix internes s’inquiètent aussi des conséquences financières et stratégiques de cette crise. AI Israël fait face à des défis financiers, exacerbés par un manque de transparence et de stabilité dans sa gouvernance. Pendant ce temps, Amnesty International planifie de discuter de l’avenir de la section israélienne lors d’une conférence téléphonique prévue pour le 21 janvier.

Enjeux et perspectives
Cette crise au sein d’Amnesty International soulève des questions cruciales sur la gestion des conflits internes et sur l’équilibre entre impartialité et engagement politique dans le domaine des droits humains. Alors que l’organisation cherche à maintenir son autorité morale, elle doit faire face à des critiques sur sa capacité à intégrer des perspectives diversifiées et à garantir une gouvernance inclusive.

L’avenir d’AI Israël reste incertain, tout comme l’impact à long terme de cette suspension sur la crédibilité d’Amnesty International.

Jforum.fr

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