Un rapport exclusif du Jewish Chronicle britannique révèle une crise interne grave au sein des Gardiens de la Révolution. « La situation pue. Ce n’est pas le moment de la diplomatie, mais celui du champ de bataille », a déclaré avec colère un membre de la milice des Basij.
« La situation pue. Ce n’est pas le moment de la diplomatie, mais celui du champ de bataille », s’est exprimé un jeune membre des Gardiens de la Révolution iranienne lors d’une interview exclusive au Jewish Chronicle. Le journal dévoile une fracture interne majeure au sein des Gardiens de la Révolution, où la jeune génération radicale se rebelle contre les hauts dirigeants, notamment à la suite de la chute du régime d’Assad en Syrie.
« Nous, les jeunes enthousiastes, n’oublierons pas la lâcheté des décideurs », a déclaré un jeune membre au journal britannique. « Ils ont réagi trop tard et agi trop tard », a ajouté un autre. Selon le rapport, le fossé entre les commandants conservateurs plus âgés et les rangs jeunes et radicaux s’est creusé ces dernières années, en particulier après l’élimination de figures clés des Gardiens de la Révolution et de leurs organisations affiliées – notamment le Hezbollah et le Hamas – par Israël. L’assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a conduit les jeunes à accuser les dirigeants de corruption, voire de collaboration avec le Mossad.
Une crise née de la politique de Khamenei
Ironiquement, la crise actuelle est une conséquence directe de la politique du Guide suprême, Ali Khamenei. Le Jewish Chronicle révèle qu’à partir de 1997, Khamenei a systématiquement cherché à cultiver une génération plus radicale et obéissante au sein des Gardiens de la Révolution. Il a augmenté le temps consacré à l’endoctrinement idéologique et renforcé les critères d’admission dans l’organisation. Ce plan a porté ses fruits – peut-être même trop bien.
Aujourd’hui, selon le journal britannique, cette jeune génération radicale dirige sa colère contre ses commandants, les accusant de corruption et de manque de dévouement aux objectifs de la révolution. « La situation pue comme l’accord avec les talibans… Ce n’est pas le moment de la diplomatie, mais celui du champ de bataille », a déclaré un membre des Basij, la milice des Gardiens de la Révolution.
Un défi pour Khamenei
Le problème pour Khamenei, conclut le Jewish Chronicle, est qu’il ne peut ignorer ces jeunes voix. Ce sont précisément ces soldats qui répriment les manifestations contre le régime en Iran. Au sein de l’élite du régime, on craint que la chute d’Assad ne crée un effet domino, entraînant des troubles en Iran même.
« Si Haj Qassem [Soleimani] était vivant, il n’aurait pas permis aux sanctuaires chiites sacrés de tomber entre les mains des takfiris (terme péjoratif chiite pour désigner les sunnites extrémistes) », a déclaré un membre des Basij dans le rapport.
Dans un contexte de succession incertaine de Khamenei et de la possibilité d’un retour de Trump à la présidence des États-Unis, le journal britannique avertit que le Guide suprême – qui a vu son projet impérialiste régional s’effondrer – est sous une pression énorme pour empêcher l’éclatement interne des Gardiens de la Révolution.
L’analyse du Jewish Chronicle est claire : les Gardiens de la Révolution, l’un des corps les plus puissants d’Iran, font face à une crise interne sans précédent – au pire moment pour le régime iranien.