Par un journaliste de Makor Rishon
Hertzi Halevi sur la non-promotion d’Ofer Winter : « Des considérations purement professionnelles, et rien d’autre. »
Dans un épisode spécial du podcast « Al HaMachma’out » animé par l’avocat Tamir Dortal, le rav Dani Lavi, directeur de l’institut Olamot et auteur de la série « Éthique juive de la guerre », s’est exprimé dans un débat intense sur la situation sécuritaire en Israël et les valeurs de combat de Tsahal.
« Souvent, on accuse les pressions internationales, qui ont certes une influence, mais le cœur du problème réside dans la conception morale », affirme le rav Lavi. Il souligne la difficulté des dirigeants israéliens, prisonniers d’une vision rationaliste et laïque, à faire face à un ennemi motivé par des convictions religieuses. Selon lui, « au lieu de chercher à infliger des souffrances à l’ennemi selon des conceptions occidentales qui ne font que prolonger la guerre, il faut agir de manière à ce que l’ennemi comprenne qu’il a perdu. »
À cet égard, le rav Lavi ne ménage pas non plus ses critiques envers Tsahal. « Malgré l’échec monumental et l’effondrement de la conception qui ont conduit au massacre le plus grave depuis la Shoah, le chef d’état-major se considère toujours comme le gardien moral de l’État. Il s’accroche obstinément à une rationalité laïque qui a échoué à maintes reprises à déchiffrer la réalité et refuse de permettre aux acteurs de foi dans l’armée de devenir des partenaires à part entière au sein de l’état-major. Et cela, malgré la proportion disproportionnée de soldats et de victimes issus du public religieux. »
Pour illustrer ses propos, le rav Dani Lavi évoque le cas inhabituel du général de brigade Ofer Winter : « Winter est un officier professionnel et estimé à tous points de vue. Pourtant, depuis son ordre de combat teinté de foi lors de l’opération Bordure protectrice, sa promotion a soudainement ralenti ; après le massacre de Sim’hath Tora, en plein chaos, on ne lui a curieusement trouvé aucun poste malgré son expertise dans le secteur de Gaza ; et récemment, sa destitution inexplicable a été actée sans aucune justification. »
Le rav Lavi a conclu par une déclaration tranchante : « La destitution de Winter est un symptôme criant d’une approche généralisée de l’hégémonie militaire, qui se considère comme seule détentrice de la morale. Si cet état-major n’est pas remplacé, cela portera gravement atteinte à notre capacité de remporter une guerre. Durant les premières décennies de l’État, nous pouvions fonctionner autour de l’idéal commun d’un refuge sûr, mais ce temps est révolu. Aujourd’hui, le peuple d’Israël traverse une période où le facteur de foi n’est plus un ‘supplément’ – sans une décision claire sur les raisons de notre présence ici, même notre existence sécuritaire est en danger. »