Le cirque que Netanyahou a offert hier aux médias ne sera pas oublié

0
98

Hier, les médias se sont retrouvés en état de confusion. Ils cherchaient désespérément le Premier ministre, qui avait obtenu un jour de congé du tribunal de district de Tel-Aviv. Dans une incertitude totale, les rédactions ont passé la journée à essayer de comprendre où il se trouvait.

Maariv – Avi Ashkenazi

Finalement, au sommet du mont ‘Hermon syrien, à une altitude de 2 800 mètres au-dessus du niveau de la mer, le Premier ministre Benjamin Netanyahou pouvait savourer une victoire totale sans avoir besoin de prononcer un mot. Ce n’était pas une victoire militaire, mais une victoire tout de même, cette fois-ci sur les médias. Ces derniers se sont retrouvés désorientés, cherchant désespérément le Premier ministre, tandis que des rumeurs inondaient Israël sur sa localisation et ses actions. Était-il au Caire, signant un accord pour la libération d’otages ? Survolait-il la Crète à bord de l’avion « Aile de Sion » ? Où en sont vraiment les négociations pour libérer les otages ?

Israël était hier sur stéroïdes. L’anxiété publique, exacerbée par les événements du 7 octobre, un an et deux mois de guerre, et l’absence de nouvelles du général de brigade Daniel Hagari pendant quatre jours, atteignait son paroxysme.

Le public israélien exigeait des réponses : pourquoi Netanyahou avait-il obtenu un jour de congé des juges ? Quels messages les notes transmises au Premier ministre pendant les audiences contenaient-elles ?

L’anxiété collective israélienne a atteint des sommets. Cela a mis en évidence à quel point les Houthis ne comprennent pas Israël. Heureusement qu’ils ne sont « que des Houthis » et non plus sophistiqués. S’ils avaient lancé un missile balistique hier à midi, comme ils l’avaient fait la veille, provoquant des sirènes dans le centre d’Israël, alors que le Premier ministre, le ministre de la Défense, le chef du Shin Bet, le chef d’état-major et le commandant régional étaient tous au mont Hermon, ils auraient paralysé le système médical : Magen David Adom, les urgences d’Ichilov, Tel Hashomer, Assaf Harofe, Beilinson et Wolfson.

Netanyahu et le ministre Israël Katz au mont Hermon (Photo : Bureau du ministre de la Défense)

Israël est à un carrefour stratégique. À Jabaliya, les forces de la division 162 sont proches de prendre le camp de réfugiés. Tsahal progresse méthodiquement, écrasant le Hamas dans un mouvement en tenaille. Mais la lutte à Gaza a un coût élevé : deux soldats du génie ont été tués dans l’effondrement d’un bâtiment à Rafah.

En Syrie, Tsahal renforce sa présence dans la zone tampon et le mont Hermon supérieur. Avec l’arrivée de l’hiver, des centaines de conteneurs de logement et de matériel logistique ont été transportés pour établir une présence permanente dans la région.

Pendant ce temps, les rebelles syriens sont préoccupés par des enjeux pressants : consolider leur contrôle sur le pays, expulser les Russes de Tartous, et empêcher une invasion turque depuis le nord-est. Tant qu’Israël ne franchira pas la ligne de démarcation et ne s’impliquera pas dans les combats internes syriens, il est probable que les rebelles toléreront l’initiative israélienne.

Cependant, ce qui devrait véritablement préoccuper les responsables israéliens, ce sont les rapports internationaux (plus fiables que les rumeurs locales) indiquant qu’Iran accélère l’enrichissement de l’uranium, se rapprochant d’une capacité nucléaire militaire.

Israël et le Moyen-Orient sont en attente sur toutes les lignes de front :

  • À Gaza, des négociations sur un accord pour les otages et un cessez-le-feu.
  • En Syrie, la stabilisation de l’État.
  • Au Liban, une éventuelle intervention de l’armée libanaise pour établir sa souveraineté et repousser le Hezbollah.
  • Au Yémen, la question de savoir comment et quand agir contre les Houthis.
  • Et enfin, la manière de gérer l’Iran.

Toutes ces questions semblent en suspens jusqu’au 20 janvier, lorsque l’administration Trump reviendra dans la région. Jusque-là, un conseil : ne croyez pas toutes les fake news qui circulent sur les réseaux sociaux.

Aucun commentaire

Laisser un commentaire