Tsahal devra rester à Gaza pendant au moins 10 ans

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Selon Barbing, l’armée israélienne devra maintenir une présence physique dans certains points stratégiques de Gaza pendant une décennie au minimum. Une telle mesure est jugée essentielle pour prévenir un retour en force du Hamas et gérer les défis immédiats, notamment la question des otages. « Sans résoudre le problème des otages, avancer sera extrêmement difficile pour le pays », avertit-il.

Barbing souligne que même si des accords étaient conclus avec le Hamas, il est peu probable que tous les otages soient libérés. Une confrontation prolongée semble inévitable, accompagnée d’une compétition politique intense pour le contrôle de Gaza.

L’ancien responsable du Shin Bet insiste sur l’urgence de sauver les otages tout en s’interrogeant sur les conséquences à long terme de leur captivité. « Comment se réhabilite-t-on après avoir été privé de soleil, de nourriture adéquate et traité de manière inhumaine ? » s’interroge-t-il. Ces questions soulèvent des dilemmes complexes qui vont bien au-delà de l’aspect strictement militaire ou diplomatique.

Barbing déclare qu’à ce jour, aucune entité ne semble capable de remplacer efficacement le Hamas à Gaza. Bien que des figures proches du Fatah, comme Mohammed Dahlan, soient évoquées, l’Autorité palestinienne est perçue comme étant trop faible pour rivaliser. « Si les nouveaux dirigeants de Gaza sont vus comme corrompus ou collaborant avec Israël, ils perdront leur légitimité, » prévient-il.

Il plaide pour une transition progressive, avec le soutien d’alliés arabes et internationaux. Une force arabe régionale, incluant l’Égypte et les Émirats arabes unis, pourrait jouer un rôle clé dans la stabilisation de la région, mais seulement avec une assistance israélienne continue sur le plan sécuritaire.

L’approche israélienne de ces dernières années, centrée sur la « guerre entre les guerres » (à savoir des opérations ciblées pour affaiblir le Hamas sans provoquer un conflit à grande échelle), a montré ses limites. Barbing critique cette stratégie, affirmant qu’elle n’a produit que des résultats tactiques sans modifier l’équilibre des forces. À ses yeux, cette posture a envoyé un message de faiblesse, encourageant le Hamas à intensifier ses actions.

Pour Barbing, l’avenir de Gaza repose sur une répartition claire des rôles : à Israël les fonctions de sécurité, et aux nouveaux dirigeants palestiniens les responsabilités civiles. « Il n’y a pas de solution magique, pas de formule mathématique, » avertit-il. Cette transformation exigera une décennie d’efforts constants, avec une vigilance accrue pour empêcher tout retour du Hamas.

Le chemin vers une stabilisation durable de Gaza reste semé d’embûches, mais ignorer les réalités ou espérer des raccourcis ne ferait que prolonger la souffrance et les conflits. Israël, ses alliés et les acteurs régionaux devront faire preuve d’une stratégie réaliste, ancrée dans une compréhension profonde des dynamiques locales et des leçons du passé.

Jforum.fr

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