Le Premier ministre Benjamin Netanyahou s’est présenté ce mardi au tribunal de Tel-Aviv pour le premier jour de son témoignage dans les affaires des milliers. Des ministres et membres du gouvernement se sont rendus sur place pour lui exprimer leur soutien. Son fils Avner était également présent dans la salle d’audience. Vers 15h45, Netanyahou a terminé son témoignage et a poursuivi son emploi du temps.
En ouverture, Netanyahou a déclaré : « Je gère un pays et je mène Israël en temps de guerre, mais j’ai pensé, et je pense toujours, qu’il est possible de faire les deux simultanément. Il est préférable de trouver un équilibre entre les besoins judiciaires, que je respecte, et les besoins de l’État. »
Interrogé par son avocat Maître Amit Hadad
« Aviez-vous remarqué un changement sur le site Walla! après son acquisition par Shaul Elovitch ? »
Netanyahou a répondu : « Oui, cela s’est empiré. Il y avait Yinon Magal, qui était alors l’un de mes opposants, pas un de mes soutiens. »
Netanyahou a expliqué pourquoi Walla! était considéré comme un site secondaire : « J’adore les chiens. J’avais une chienne formidable qui est décédée, et même enfant, j’avais un chien, Bony. J’aime beaucoup les chiens », a-t-il ajouté avec un ton humoristique. « Walla! est un site pour chiens et chats – il parle des meilleurs salons de toilettage et des coiffures. En bref, vous comprenez l’idée. »
Sur l’image de profiteur de la vie qu’on tente de lui attribuer
« Je travaille 17 à 18 heures par jour. Je travaille sans relâche, je mange mes repas à mon bureau. Je vais me coucher à 1h ou 2h du matin. Je ne vois pas ma famille, mes enfants – c’est un prix énorme à payer.
J’ai très peu de temps libre. Parfois, je m’accorde un cigare, que je ne peux même pas fumer en continu car je suis constamment en réunions. Et au fait – je déteste le champagne, je ne peux pas en boire. »
Netanyahou a également évoqué les défis auxquels il a été confronté durant son mandat, notamment ses relations avec l’ancien président américain Barack Obama : « Dès notre première rencontre à la Maison Blanche, il m’a expliqué que la politique américaine allait prendre un virage radical – il s’adressait au monde musulman et à l’Iran. Il estimait qu’il était essentiel de revenir, plus ou moins, aux frontières de 1967. » Netanyahou a ajouté : « Il m’a même proposé une visite secrète en Afghanistan. »
Le soutien des ministres et politiciens
De nombreux politiciens sont venus au tribunal avant le début du témoignage de Netanyahou. Le ministre Itamar Ben Gvir a déclaré : « Il s’agit d’une persécution. Je m’attends à ce que mes collègues ministres non seulement dénoncent ce procès politique, mais aussi agissent pour y mettre fin. »
Contexte du procès
Netanyahou a entamé son témoignage dans le cadre des affaires 1000, 2000 et 4000 devant le tribunal de district de Tel-Aviv, marquant le début de la phase de défense. Le procès, qui dure depuis cinq ans, est dirigé par la juge Rivka Friedman-Feldman, accompagnée des juges Moshe Baram et Oded Shaham.
Les affaires portent sur des accusations de corruption, de fraude et d’abus de confiance :
- Affaire 1000 : avantages en nature (champagne et cigares) d’une valeur de 700 000 shekels.
- Affaire 2000 : accords présumés avec Noni Mozes, éditeur de Yedioth Ahronoth, pour un traitement médiatique favorable.
- Affaire 4000 : soupçons de pots-de-vin et de fraude concernant une couverture médiatique favorable sur le site Walla! en échange d’avantages réglementaires.
Les enjeux
Netanyahou conteste toutes les accusations, affirmant qu’il s’agit d’une persécution politique. Ses partisans espèrent que son témoignage révélera la vérité et mettra fin au procès.
Le procès, qui a débuté en janvier 2020, est un événement sans précédent en Israël, d’autant plus qu’il se déroule alors que Netanyahou est en fonction. Le dénouement de ce procès pourrait déterminer son avenir juridique et politique.