La bataille d’Alep : pourquoi Israël est en état d’alerte ?

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La bataille d’Alep : Israël en état d’alerte face aux nouvelles dynamiques régionales

Alors que les rebelles syriens progressent vers Alep (notre photo), la situation en Syrie suscite de vives inquiétudes au sein des cercles de sécurité israéliens. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou doit recevoir un briefing stratégique des responsables du renseignement pour évaluer les implications régionales et anticiper les répercussions potentielles. Cette offensive rebelle, menée principalement par Hayat Tahrir al-Sham (HTS), remet en question l’équilibre des forces dans le pays et pourrait provoquer un effet domino à travers le Moyen-Orient.

L’un des scénarios envisagés par les services de sécurité israéliens concerne une éventuelle mobilisation du Hezbollah et de l’Iran pour soutenir le régime de Bachar al-Assad. Des déplacements de troupes et de matériel militaire du Liban vers la Syrie pourraient s’intensifier. Israël redoute que ces armes ne soient ensuite acheminées vers le Hezbollah, renforçant sa capacité militaire dans le sud du Liban. Le Premier ministre Netanyahou a averti cette semaine que tout transfert d’armes constituerait une « ligne rouge » pour Israël, menaçant de riposter fermement à toute tentative de contrebande.

L’implication potentielle des Houthis, soutenus par l’Iran, est également à l’étude. Leur intervention en faveur du régime syrien pourrait compliquer davantage la situation sur le terrain et étendre le conflit à de nouveaux fronts.

Depuis le début de la semaine, les forces rebelles ont intensifié leur offensive sur Alep et ses environs. Les affrontements, parmi les plus violents depuis l’accord de cessez-le-feu de 2020, ont déjà causé la mort de 27 civils et de centaines de combattants. Des informations contradictoires circulent sur l’état de la ville : certains rapports indiquent que les rebelles contrôlent désormais plus de la moitié d’Alep, tandis que d’autres suggèrent que l’armée syrienne a évacué certaines positions stratégiques.

Face à cette menace, les autorités syriennes ont fermé l’aéroport d’Alep, annulant tous les vols. Des sources militaires syriennes affirment cependant avoir infligé de lourdes pertes aux rebelles. Les combats se concentrent également sur des zones abritant des infrastructures militaires sensibles et des installations de défense, désormais sous contrôle rebelle.

Pour Israël, la progression des rebelles et la déstabilisation d’Alep pourraient représenter une opportunité mais aussi un défi stratégique. Les services de défense israéliens surveillent attentivement les différentes factions rebelles, notamment Jabhat al-Nusra, affilié au mouvement djihadiste mondial. D’autres groupes, soutenus par la Turquie ou même par l’Ukraine, représentent des variables que Tel-Aviv souhaite maîtriser pour éviter tout débordement nuisible à ses intérêts.

 

Daniel Rakov, expert en stratégie au sein du JISS, a souligné l’embarras de la Russie face à cette offensive rapide. Moscou, concentré sur la guerre en Ukraine, dispose de ressources limitées pour soutenir Assad. Cette faiblesse pourrait offrir à Israël une marge de manœuvre accrue en Syrie.

Alors que Bachar al-Assad se trouve actuellement en Russie pour rendre visite à sa femme malade, l’avenir d’Alep et, par extension, celui du régime syrien, reste incertain. Les décisions prises dans les prochains jours pourraient avoir des répercussions majeures sur l’équilibre régional. Pour Israël, l’enjeu est double : prévenir le renforcement du Hezbollah tout en tirant parti de la fragilisation du régime d’Assad pour sécuriser ses propres intérêts.

La bataille d’Alep, loin d’être une simple guerre locale, pourrait bien être un tournant décisif dans le jeu d’échecs géopolitique du Moyen-Orient.

 

Jforum.fr

 

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