Le tribunal n’a pas libéré Elie Feldstein, porte-parole du Premier ministre pour les affaires de sécurité, ni le réserviste accusés dans l’affaire des documents secrets. Cependant, il leur a accordé des appels téléphoniques et des visites familiales. À l’extérieur, un ministre a dénoncé une « enquête politique » visant à affaiblir le Premier ministre.
Ynet
Le tribunal assouplit les conditions de détention
Mercredi, le tribunal de district de Tel Aviv a examiné la prolongation de la détention d’Elie Feldstein, porte-parole du Premier ministre, et du réserviste accusés dans l’affaire des documents secrets. Le juge a décidé d’assouplir leurs conditions de détention en leur permettant désormais de passer dix appels téléphoniques pris en charge par l’État, de recevoir des effets personnels et de bénéficier de visites familiales conformes au règlement. Toutefois, les deux resteront en détention « jusqu’à nouvel ordre ».
L’avocat Uri Korb, représentant le réserviste, a déclaré après l’audience : « Nous estimons qu’il s’agit d’une aberration, et un observateur extérieur ne pourrait comprendre ni pourquoi ni comment l’État agit ainsi. Quand l’interdiction de publication sera levée, le pays tremblera. Arrêter cette personne jusqu’à la fin de la procédure, et après le 7 octobre en plus, montre que nous n’avons rien appris. »
Conflit au tribunal concernant un échange avec la famille
Au début de l’audience, les parents de Feldstein ont demandé à s’approcher de son box dans la salle d’audience pour lui parler à travers la vitre. Cette demande a été refusée par le Service pénitentiaire israélien (Shabas) et le parquet, citant l’opposition du Shin Bet. Une confrontation a éclaté entre la famille et les représentants des autorités. Finalement, le juge Alaa Masarwa a autorisé, à titre exceptionnel, la famille à rencontrer Feldstein dans la salle malgré les objections initiales.
Le Shin Bet a précisé plus tard : « Nos agents n’ont pas participé à l’audience et n’ont jamais empêché une rencontre avec les familles. »
Manifestations et accusations d’enquête politique
Des dizaines de personnes ont manifesté devant le tribunal, parmi lesquelles Amichai Eliyahu, ministre du Patrimoine, et Amichai Shikli, ministre des Diasporas. Le ministre Eliyahu a affirmé : « Il s’agit d’une enquête politique visant à poursuivre les tentatives de la conseillère juridique de l’État pour déclarer le Premier ministre inapte à exercer ses fonctions et pour nuire au ministre Ben Gvir. Nous allons changer cela. »
Les accusations contre Feldstein et le réserviste
Feldstein est accusé de divulgation d’informations secrètes ayant pour but de porter atteinte à la sécurité nationale, une infraction passible de la réclusion à perpétuité, ainsi que de possession d’informations confidentielles et d’obstruction à la justice. Le réserviste fait face à des accusations similaires, incluant cinq chefs d’inculpation pour transmission d’informations confidentielles, obstruction à la justice et vol par une personne de confiance.
Le « projet de loi Feldstein » en discussion
Avant-hier, Ynet a révélé que la commission ministérielle sur la législation discutera, en début de semaine prochaine, du « projet de loi Feldstein », qui vise à accorder une immunité aux membres des forces de sécurité qui transmettent des informations classifiées au Premier ministre. Cette proposition de loi, portée par des députés du Likoud, cherche à garantir un « passage libre » pour les officiers de Tsahal afin qu’ils puissent transmettre des informations sensibles au Premier ministre sans crainte de sanctions.
« Pour s’assurer que les dirigeants politiques, en particulier le Premier ministre, responsables d’envoyer nos meilleurs fils et filles au combat, reçoivent toutes les informations nécessaires pour prendre des décisions, et pour éliminer toute crainte chez les membres des forces de sécurité à l’idée de transmettre des informations, il est proposé de prévenir toute incrimination liée à la transmission d’informations essentielles au ministre responsable ou au Premier ministre », stipule la proposition.