Le rabbi de Kalov sur par. Vayéra : la vertu des femmes juives

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« Je t’adure (…) de ne pas choisir une épouse à mon fils parmi les filles des Cananéens » (Beréchith 24,3).

Un homme interrogea un jour rabbi Chlomo de Zvill zatsal : devait-il prendre pour sa fille comme potentiel époux un jeune homme au caractère réputé entêté ? Le rav répondit : « L’entêtement est un bon trait de caractère, car un homme doté de crainte du Ciel doit être tenace dans le domaine de la Kedoucha. Le défaut, c’est s’il se sert de ce trait de caractère dans des domaines où il convient d’y renoncer, et dans ce cas, c’est un mauvais attribut.»

La ténacité, prise dans un sens positif, est une qualité, lorsqu’on cherche une jeune fille pour fonder un foyer au sein du peuple juif, qui constitue un principe déterminant pour accomplir toutes les Mitsvoth. Ainsi, dans le premier paragraphe du Choul’han ‘Aroukh (Ora’h ‘Haïm), figure un texte de nos Sages (Avoth 5,20) : « Sois audacieux comme le léopard » : dans le service divin, l’homme doit faire appel à l’audace comme le léopard, qui n’a ni peur ni honte des autres.

Dans ce domaine, les femmes sont confrontées à de grandes épreuves, en particulier dans le domaine de l’habillement. En effet, de nombreuses femmes à l’esprit léger ont tendance à suivre la mode dictée par la rue, et portent des vêtements interdits selon la Halakha.

Cette attitude va à l’encontre de la logique : certains Parisiens imposent chaque année leur choix vestimentaire à des millions de personnes dans le monde entier, qui se précipitent pour gaspiller d’importantes sommes d’argent sur ces vêtements, tout en jetant leurs habits de l’année précédente. Elles portent ces nouveaux vêtements, même s’ils sont désagréables à porter, serrés et courts, et même lorsqu’on constate que la vie de nombreuses familles se désintègre lorsque la femme porte des vêtements impudiques dont le but est d’attirer l’attention.

Cette conduite est celle d’un animal, qui avance toujours en troupeau en suivant l’animal devant lui, sans savoir où il va, et ainsi, suit le mouvement même lorsque les animaux s’avancent vers l’abattoir. Relevons également que nos Maîtres (Chabbath 119b) indiquent que Jérusalem a été détruite du fait que les Bené Israël ont avancé comme un troupeau de moutons qui se suivent l’un l’autre, à la queue leu leu, chacun se soumettant et suivant celui qui est devant lui.

De la même façon, les Bené Israël, à l’époque de la destruction du Temple, se sont laissé entraîner par ceux qui faisaient fauter la collectivité et qui étaient des meneurs.

Nos maîtres ont prophétisé (Sanhédrin 97b) : avant la venue du Machia’h, les hommes de la génération se conduiront comme des troupeaux d’animaux, ce que nous constatons de nos jours : du fait de l’influence massive de la technologie, on perd totalement le pouvoir ce concentration nécessaire à la réflexion, et le monde entier s’habitue à suivre chaque nouvelle mode, même si cela va à l’encontre de l’intellect.

On raconte à ce sujet qu’un jour, un prêtre interrogea rabbi Yonathan Eibeshitz zatsal : « Il est écrit dans votre Tora (Chemot 23,2) : « Dans le sens de la majorité, pour faire fléchir le droit », dans ce cas, pourquoi n’empruntez-vous pas notre chemin ? » Le Gaon lui répondit : « Sortons dehors. » Il le conduisit dans un endroit où se trouvaient des animaux, et le rav se mit à aller à quatre pattes comme eux. Le prêtre lui demanda : « Que fais-tu ?» Il répondit : « Les animaux domestiques et sauvages constituent la majorité des créatures dans le monde, et je vois qu’elles marchent à quatre pattes, donc d’après votre théorie, il nous incombe également de marcher à quatre pattes.» Et le Gaon de poursuivre son explication : « Lorsque la Tora dit : « Dans le sens de la majorité, pour faire fléchir le droit », l’idée est de suivre ceux qui suivent la voie de la droiture et du bien, et il n’est pas question de ceux qui transgressent des Mitsvoth de la Tora, à propos desquels il est dit dans ce même verset : « Ne suis point la multitude pour mal faire. »» Les femmes doivent se renforcer sur ce point en se conduisant à l’image des femmes vertueuses d’Égypte.

Lorsque les Bené Israël se trouvaient en Égypte, ce dernier était alors la «nudité du pays» : la culture du pays était libertaire, chacun suivant ses instincts bestiaux. Les femmes égyptiennes portaient des tenues courtes et serrées, les cheveux longs et lâchés, etc. En revanche les femmes juives ne modifièrent pas leur tenue traditionnelle, elles s’habillaient avec pudeur, à l’instar de leurs ancêtres. Les femmes juives firent preuve d’une grande abnégation, car elles étaient extrêmement humiliées. Il était plus facile pour une femme de se libérer de l’humilité et de porter des vêtements à la mode égyptienne, de sorte que personne ne discerne sa judaïté, en quittant le «ghetto» de Gochèn et en se mêlant aux Égyptiennes.

Mais elles renoncèrent à tout, ne voulurent rien changer et continuèrent à se vêtir avec pudeur. C’est ainsi qu’elles méritèrent le titre de «femmes vertueuses» et c’est grâce à elles qu’ils méritèrent la Gueoula. Nous avons hérité cette force d’esprit particulière de nos patriarches et matriarches, qui ont tous subi la grande épreuve de l’influence de l’environnement en fréquentant pendant une période des mécréants de leur famille : Avraham était avec son père Téra’h, Yits’hak avec son frère Yichmaël, Yaakov avec son frère « Essav et son beau-père Lavan, Sara avec son père Na’hor, Ra’hel et Léa avec leur père Lavan. La plus grande épreuve dans ce domaine a été celle de Rivka, qui grandit dans un foyer avec deux mécréants cruels, son père Betouël et son frère Lavan, mais elle n’imita pas leurs méfaits et se conduisit uniquement avec bonté et confiance en D’.

Les ouvrages sacrés indiquent que le terme Cana’an vient du mot : Hakhna’a (soumission) : les Cananéens se sont toujours soumis à l’influence de la rue dominée par des mécréants qui s’imposaient toujours en tête. Nous pouvons, dans cet esprit, interpréter ce passage où Avraham Avinou demande à son serviteur Eliézer de chercher un Chidoukh pour son fils Yits’hak : « Je t’adure (…) de ne pas choisir une épouse à mon fils parmi les filles des Cananéens » : ne choisis pas une femme qui se plie à l’influence de la rue, il faudra qu’elle soit dotée d’une audace de Kedoucha afin de fonder un foyer fidèle à Hachem et à Sa Tora.

Chabbath Chalom !

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