La responsabilité de beaucoup de médias dans les explosions d’antisémitisme à travers le monde est évidente. Leur autocritique, un an après, l’est beaucoup moins.
1) La couverture médiatique du conflit à Gaza puis au Liban n’est pas proportionnée au nombre de victimes : le sort épouvantable des Ouïghours, la guerre civile soudanaise, la guerre civile syrienne, etc., font davantage de morts et de blessés, mais beaucoup moins de unes de journaux écrits et d’ouvertures de journaux télévisés ou radiophoniques ;
2) Les chiffres du Hamas sont repris, dans la grande majorité des cas, sans esprit critique, alors que ses manipulations sont grossières : par exemple, le nombre de morts est supposé augmenter au même rythme tous les jours ; et la catégorie « enfants » va jusqu’à 18 ans, donc elle inclut les combattants de 17 ans et demi tués les armes à la main. Être attentif à la proportion d’un drame n’est pas nier ce drame ; et que la répétition des chiffres gonflés du Hamas doive plus à la paresse qu’à l’antisémitisme conscient ne change rien au résultat concret ;
3) Les violences, y compris homicides, par le Hamas et ses alliés contre des civils palestiniens (homosexuels, adversaires politiques, ou simples habitants qui veulent tenir compte de l’avertissement de Tsahal et quitter un quartier qui va être bombardé) sont peu médiatisées, de même que les roquettes qui retombent sur Gaza et tuent des innocents ;
4) Dans le cas des lynchages de Juifs comme dans celui des massacres du 7 octobre 2023, les auteurs se sont filmés, mais il s’est trouvé des commentateurs et des journalistes — certes moins nombreux que ceux qui tombent dans les travers précédents, mais nombreux quand même — pour parler de « heurts » entre supporteurs.
La critique pondérée — fondée ou non, là n’est même pas la question — d’un gouvernement israélien n’incite personne à frapper des Juifs ; mais le cumul des problèmes éthiques décrits ci-dessus, lui, y incite.
Source : MICRA Mouvement international contre le Racisme et l’Antisémitisme.