Retour au combat : les vétérans civils reprennent les armes

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En Israël, des centaines de vétérans civils, qui avaient quitté l’armée depuis des décennies, revêtent à nouveau l’uniforme pour défendre leur pays. Ce phénomène exceptionnel, incarné par l’unité Har Zion 0710, témoigne de la résilience et de l’engagement profond de la société israélienne face aux menaces sécuritaires. Dans les heures suivant les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, l’unité a pris forme, transformant une mobilisation spontanée de civils en une véritable force de soutien militaire.

Initialement pensée après l’opération Gardiens des murs en 2021, l’unité Har Zion n’a vu le jour que lors de cette tragédie. En quelques heures, des civils ont convergé vers la région de Gaza, apportant véhicules spécialisés pour évacuer blessés et civils en danger. « L’unité s’est créée spontanément, » explique Tamar Rein Fishburn, officier de l’état-major de l’unité, soulignant comment l’urgence a transformé l’impulsion citoyenne en une force logistique organisée. En se concentrant sur des missions de sauvetage, Har Zion a montré la capacité des civils israéliens à surmonter les contraintes et à compléter l’armée régulière.

Grâce à des véhicules tout-terrain et une préparation intense, les membres de l’unité Har Zion se sont spécialisés dans l’assistance aux forces armées en terrain difficile. « Nous accédons à des zones inaccessibles pour les véhicules militaires standards, » explique Rein Fishburn, permettant à l’unité de déployer rapidement des équipes sur le terrain. Outre les missions de transport et de soutien, ces volontaires s’entraînent à des techniques de navigation anciennes, comme l’utilisation de cartes papier, pour compenser l’éventuelle défaillance des technologies modernes en situation de crise.

Les relations forgées sur le terrain entre ces vétérans et les soldats en activité apportent une dimension humaine puissante à l’unité. Un soldat récemment secouru par Har Zion raconte son admiration : « Voir des gens avec l’âge de mon père ou même de mon grand-père partager le poids du brancard est une expérience touchante. » Ces liens de solidarité se renforcent à chaque rotation, alors que les membres de Har Zion retrouvent des soldats évacués lors de missions précédentes, transformant ces interventions en moments chargés de sens.

Pour Tamar Rein Fishburn, la motivation de rejoindre Har Zion est née d’une tragédie personnelle. À 54 ans, cette ancienne cadre de la santé a vu son frère, le major Aryeh Rein, tomber à Gaza, déclenchant chez elle un désir de service. « Jamais je n’aurais imaginé retourner en service militaire, » confie-t-elle, mais cette perte a ravivé en elle le sens du devoir. Son histoire symbolise la volonté collective de participer activement à la protection et au bien-être de la nation.

Composée de civils exempts de service militaire, Har Zion attire des bénévoles déterminés. Certains d’entre eux ont pris part aux évacuations des victimes du massacre du 7 octobre et, malgré le danger, restent mobilisés. Les liens familiaux sont également omniprésents : plusieurs couples ont intégré l’unité ensemble, parfois aux côtés de leurs propres enfants en service actif. Cette unité, dont les membres viennent de tous horizons, devient un modèle de service intergénérationnel.

Har Zion apporte non seulement un appui militaire, mais aussi un soutien humanitaire. Aujourd’hui, les membres de l’unité participent aux convois de ravitaillement et aux opérations de secours. Leur expérience en fait des opérateurs fiables, et leur jugement, forgé par des années de vie civile, apporte une précieuse stabilité dans des contextes tendus. Tamar Rein Fishburn précise que la demande pour leurs compétences continue de croître, confirmant l’importance croissante de leur rôle.

L’unité Har Zion incarne un esprit d’engagement collectif exceptionnel. Ces volontaires démontrent que, pour protéger la nation, les citoyens israéliens n’hésitent pas à renoncer à la sécurité civile, rappelant que la distinction entre civil et soldat s’efface parfois devant l’appel du devoir.

Jforum.fr

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